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Olivier Duplan, le changement dans la continuité

16 octobre 2014

Dynamiser l’élite, faciliter l’accès aux clubs, développer la pratique loisir… Nommé directeur sportif des judokas français en juillet, Olivier Duplan entend poursuivre les chantiers lancés par Marc Fleuret, son prédécesseur.

 

On appelle ça reculer pour mieux sauter. « Après les Jeux paralympiques de Londres et 12 ans d’investissement, j’ai souhaité prendre du recul avec ma fonction d’entraîneur de l’équipe de France handisport, explique Olivier Duplan, alors basé à Perpignan. Laisser la place à des personnes qui apporteraient du sang neuf. Qui seraient plus moteur que je ne l’étais devenu. »

 

Toujours dans la commission, « afin de transmettre son expérience », Olivier Duplan, directeur de projets pour la Fondation Apprentis-d’Auteuil, ne pensait alors pas devenir le Directeur Sportif de la discipline. C’était sans compter pour sur une mutation professionnelle à Orléans, là où une grande majorité des regroupements France se fait. Et surtout la volonté de Marc Fleuret de quitter la fonction de DS. « C’est bien la concomitance de ces deux faits qui m’a poussé à accepter. »

Se rapprocher des valides 

Après des débuts tumultueux lors d’un championnat du monde suivi de chez lui, Olivier Duplan, 44 ans, se projette sur les deux ans à venir. « Étant dans l’équipe de Marc Fleuret depuis douze ans, je partageais ses ambitions pour le judo handisport. Je n’arrive donc pas avec  l’idée de tout révolutionner. » Ce père de jumeaux âgés de 7 ans entend même s’inscrire dans la continuité de son prédécesseur.

 

Son action comporte trois axes majeurs : dynamiser le haut niveau, faciliter l’accès aux clubs valides et handisports et inverser la courbe des licences à la baisse ces dernières années.

 

L’apport de Cyril Pages, DS adjoint en charge du haut niveau, s’avère être un atout pour le premier point. « Nous avons gonflé le nombre de stages. Aujourd’hui, le groupe France se retrouve 60 jours par an au lieu de 25 par le passé », détaille Olivier Duplan. Une réflexion est également très bien engagée pour aider les structures et les enseignants valides à accueillir dans de bonnes conditions les personnes en situation de handicap. « Nous avons souvent des appels de parents ou de personnes handicapées expliquant que le prof de judo de leur club valide n’a pas semblé à l’aise avec le handicap. Nous allons donc proposer des formations et de la documentation. »

Au plus haut niveau, l’idée n’est pas d’intégrer les personnes handicapées sans tenir compte de leur spécificité. « Il faut que cette mixité apporte une valeur ajoutée aux personnes, pas aux outils, souligne encore le directeur sportif. On ne gère pas un collectif handisport comme un collectif valide. Nier les différences n’est porteur ni pour les uns, ni pour les autres. »

 

Gagner des licenciés

Le rapprochement avec la fédération valide ne doit surtout pas se transformer en une absorption. « Nous avons besoin de la vitrine que représente le haut niveau pour donner du rêve et inciter les jeunes à nous rejoindre », poursuit Olivier Duplan.

 

Gonfler les effectifs, en perte de vitesse, constitue un autre enjeu. La commission se penche donc sur la façon de rendre le sport plus attractif. « Nous devons proposer autre chose que de la compétition. La notion de loisir doit revenir dans notre approche. » Autant de chantiers qu’il espère structurer d’ici aux Jeux de Rio 2016 afin d’être d’attaque pour la prochaine olympiade.

 

Julien Soyer

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