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Orianne Lopez, une implication et une motivation débordante

2 décembre 2019
Médecin référent de la commission tennis de table depuis juin, l’athlète handisport de haut niveau se lance dans une deuxième vie au sein du mouvement. Avec détermination, fraîcheur et humilité.

Orianne Lopez, 30 ans, n’aime pas rester les deux pieds dans les mêmes sabots. Normal pour une athlète de haut niveau, spécialisée sur la longueur et le sprint. Membre de la délégation paralympique aux Jeux de Londres, la native de Montpellier a mené de front ses études de médecine et l’athlé handisport de haut niveau. La voilà, depuis le mois de juin, en charge du suivi médical des pongistes handisport de l’équipe de France. « Je ne pensais pas être aussi rapidement médecin référent de commission », admet ravie Orianne Lopez, qui exerce parallèlement au CHU de Montpellier et à l’institut Saint-Pierre de Palavas-les-Flots, au service de rééducation pédiatrique. Détachée à mi-temps sur cet établissement, elle se consacre à l’étude clinique du positionnement pour les personnes en fauteuil. Et elle a ouvert une hospitalisation de jour sur la thématique du sport et du handicap pour les enfants et adolescents. Une initiative créée en partenariat avec les comités départemental et régional handisport d’Occitanie. 

Un intérêt pour la classification

Tout est arrivé assez vite pour cette férue de classification. « C’est un domaine qui m’intéresse particulièrement, notamment sur la détection. À ce moment-là, il faut surtout statuer sur l’éligibilité ou non à la pratique afin d’orienter préférentiellement les jeunes sur des disciplines où ils seraient éligibles, développe l’intéressée, également active auprès de la commission rugby en fauteuil. Sachant que des jeunes commencent par le loisir et que c’est au fil des années qu’ils se destinent parfois à la compétition, le critère d’éligibilité est important. Comme je suis amenée à travailler avec des enfants, cela m’intéresse. » Elle apprécie aussi d’apporter une expertise ou un avis sur un dossier plus compliqué, nécessitant des recherches complémentaires sur le plan médical. « Si certains bilans facilitent la compréhension des classificateurs ensuite. C’est un rôle que j’ai envie de pousser pour apporter de l’aide à différentes commissions. .Je suis aussi impliquée avec le rugby au niveau de la classification nationale sur le terrain. Je suis en train de me former au niveau 1. »  

Cette implication et cette motivation débordante ont séduit des directeurs sportifs. À commencer par Stéphane Lelong, en charge de la commission tennis de table à la FFH. Après un premier contact favorable lors d’un stage à Bourges, Orianne Lopez a vécu sa première compétition de référence avec les pongistes lors de l’Euro disputé en Suède, en septembre. Une expérience riche en émotions et en intensité. « J’ai cru que mon cœur allait se décrocher, assure-t-elle. Lors des points décisifs sur les belles… Notamment lors des épreuves par équipe. » La jeune femme qui conditionne son engagement auprès des sportifs à la réactivité et à un accompagnement continu, imagine que ces émotions vont croître au fil de ses interventions et des moments qu’elle va partager avec les équipiers de Fabien Lamirault. « Le feeling est déjà très bon et les premiers échanges ont été prometteurs. »    

      
 Son vécu de sportive de haut niveau est forcément un atout. Et ce même si c’est en athlé qu’elle a affolé les chronos. Née avec une agénésie fémorale, Orianne Lopez , installée à Pignan, le village où elle a grandi et été élue conseillère municipale entre 2008 et 2014, a toujours été passionnée de sport. La révélation athlé est née d’une course vue à la télé. Elle signa sa première licence au club de Béziers, en 2003. Et se hisse au plus haut niveau international (9e du 100 m dans sa catégorie aux JP de Londres en 2012).

Un enrichissement personnel

La suite est rythmée par ses entraînements, ses cours de médecine, puis ses engagements politiques. « J’ai toujours été très engagée. Je voulais faire de la politique ma vie, rappelle Orianne Lopez qui avait aussi demandé, dès ses 11 ans, à ses parents de créer une association pour aider les autres enfants en situation de handicap. Mon père me savait trop franche et directe. Il m’a donc conseillée de me diriger vers un autre métier. » Un métier où elle allait, à sa manière, apporter son aide aux autres. « J’ai foi en l’humanité. La médecine permet d’aider. La politique aussi. » Pas la politique politicienne, mais celle qui définit Orianne Lopez. Celle qui se met aux services des citoyens. « Je ne me suis pas représentée aux élections municipales de 2014 parce qu’en 2013, j’ai été nommée par le préfet de région au Conseil Économique, Social Environnemental du Languedoc-Roussillon,  devenu Occitanie. Or, je veux toujours être en mesure de me donner à fond dans ce que je fais. »

Animée par cette démarche et cette conviction, elle se réjouit de pouvoir continuer à s’impliquer dans le mouvement handisport. « Lors du premier stage France de tennis de table, cela m’a fait un peu bizarre. Me retrouver en salle alors que l’athlé se pratique plutôt en extérieur… Il m’a fallu trouver des repères et me familiariser à l’ambiance. Chaque discipline a la sienne. » Au « ping », Orianne Lopez a aussi constaté que le panel de pathologies était plus large qu’en athlétisme. « Œuvrer auprès d’un autre staff, avec d’autres sportifs est un vrai enrichissement. »       
                

Rédaction : J. Soyer / Photo : F. Pervillé


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