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Elodie Lorandi : « Le paralympisme ne s’éteint pas »

27 octobre 2016
La nageuse de l’équipe de France paralympique, 27 ans, a ramené des Jeux de Rio, le bronze sur 100 m et 400 m nage libre. Une vraie satisfaction au regard de l’évolution du niveau.

De retour à Biot (Alpes-Maritimes), Elodie Lorandi profite des siens. Du calme que lui offre son petit village. La nageuse française, médaillée de bronze aux Jeux paralympiques de Rio sur 100 m (1’01’’13) et 400 m nage libre (4’34’’49), s’est dit « satisfaite » de ses performances. Heureuse aussi que la médiatisation de ces XVe Jeux paralympiques d’été. Celle-ci a permis à ses proches mais aussi à certains voisins de la suivre au quotidien.

Votre objectif était de conserver l’or sur 400 m nage libre, VOTRE course. Arrivez-vous quand même à savourer cette médaille de bronze, assortie d’une autre bronze sur 100 m NL ?

Bien sûr. Je savoure ces résultats qui sont exceptionnels au regard des trois dernières saisons que j’ai vécues. Après le décès de mon grand-père, j’ai traversé deux années très difficiles en 2013 et 2014. En un an, il m’a fallu compenser et combler le retard pris. J’y suis globalement parvenue. Le niveau a considérablement augmenté et malgré cela je suis toujours là, sur le podium. J’aurais aussi pu terminer 4e du 400m puisque la Polonaise n’est qu’à deux centièmes. Mais j’ai démontré que je ne lâchais jamais rien. J’ai décroché cette médaille de bronze sur 400 m au mental. Ces médailles de bronze valent de l’or. Aussi, elles m’ont permis de vivre deux derniers podiums paralympiques. Celui du 400 m restera fort car j’ai voulu en profiter avec ma famille, mes entraîneurs, le staff des Bleus, mes amis… J’ai vraiment adoré ce moment.  

Avez-vous été surprise par l’augmentation du niveau ?

Dans certaines classes comme la mienne, un palier a été franchi c’est vrai. Mais il était temps. Mais je ne suis pas vraiment surprise. Il fallait vraiment que ça bouge. C’est très bien car cela démontre que le paralympisme ne s’éteint pas. C’est aussi un message fort qui est envoyé aux jeunes : Si vous voulez participer aux Jeux paralympiques, il faut bosser. N’y va pas qui veut… Ces beaux chronos et le fait de voir moins de nageurs remporter six ou sept titres aux Jeux crédibilisent nos performances.

Un mot sur l’organisation et les Jeux d’une manière plus générale ?

Franchement, c’était bien. Il n’y a pas eu de problème, les Brésiliens étaient très sympas, à l’écoute. Les bénévoles très serviables. Il ne faut pas oublier que le pays traverse une grave crise économique et politique. On ne peut pas occulter ces conditions.

Comment s’est passé votre retour en France et dans votre village ?

Très bien. Après le rassemblement organisé dans l’aéroport, à notre arrivée à Paris, je suis assez vite rentrée chez moi. J’étais satisfaite de ne pas trop m’éterniser et de pouvoir retrouver mes proches, mes parents, ma grand-mère qui est venue me chercher à l’aéroport de Nice, dans notre cocon familial. La pression est retombée assez vite et il est préférable que cela se fasse chez soi. Au calme.

Les nombreuses heures de direct de France TV ont-elles suscité davantage de retombées ?

Oui. Dans mon petit village, de nombreuses personnes que je ne connais pas vraiment me félicitent. Mes voisines ont appris à me connaître. Ma grand-mère a pu voir toutes mes courses alors que contrairement à mes parents elle est restée en France. Les retours sont excellents. Le suivi a été exceptionnel. Les reportages et les portraits des sportifs ont été très appréciés aussi. Ils ont permis de mieux nous connaître et d’accroître la ferveur et l’intérêt des téléspectateurs.

Avez-vous pu échanger avec le reste de la Team EDF ?

Non. Mais avec la Team EDF, c’est un suivi et accompagnement au quotidien, permanent. Les encouragements, les messages de soutien et les félicitations arrivent au fil de l’eau. Nous aurons sans doute l’occasion de tous nous revoir plus tard. Ce sera bien car ces moments de partage sont toujours riches et dynamisants.

Les Jeux 2020 sont loin. Mais les Mondiaux 2017, en septembre à Mexico, vous y pensez ?

Oui. Si les temps de qualification sont à ma portée, je me donnerai les moyens de les réaliser. J’aimerais en effet terminer par des championnats du monde puisque j’avais commencé, à l’international, par cette compétition, en 2006.

 

Rio. Sur 100 m, Elodie Lorandi (6 médailles aux Jeux dont 1 en or, 2 en argent et 3 en bronze) a terminé 3e derrière la Canadienne Aurélie Rivard (59’’31) et la Néo-Zélandaise Sophie Pascoe (59’’85). Sur 400, Aurélie Rivard a dominé, en 4’29’’96, l’Australienne Monique Murphy (4’35’’09) et Elodie Lorandi (4’35’’49).  

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