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Anne Floriet, au cœur des montagnes

4 décembre 2020
Chaque mois, la FFHandisport revient, à travers une série de portraits, sur ses anciens champions. Quadruple médaillée paralympique, la biathlète et fondeuse Anne Floriet a aussi été porte-drapeau de l’équipe de France aux Jeux Paralympiques de Turin.

Jeux Paralympiques de Turin – Anne Floriet

Anne Floriet a grandi dans la neige, à Villard-de-Lans. C’est pourtant sur la natation qu’elle jette son dévolu étant plus jeune. Ce n’est qu’à l’âge de onze ans qu’elle chausse ses premiers skis de fond. « Quand j’étais petite, on fixait mes chaussures orthopédiques sur des skis alpins, mais là j’avais eu ma première prothèse et je pouvais me mettre au ski de fond. » Sans quitter la natation, elle progresse rapidement en ski, avec sa famille, puis avec son petit ami de l’époque.

« Lors d’une compétition de natation, j’ai rencontré Claude Terraz. Il m’a proposé de m’entraîner en équipe de France de ski de fond », se rappelle la fondeuse. Il lui faudra alors une dizaine d’années pour progresser en ski de fond, puis en biathlon, et participer à ses premiers Jeux Paralympiques, à Nagano en 1998. « Je ne pensais vraiment pas faire une médaille, je n’étais pas au point en ski, mais j’ai fait un sans-faute au tir, c’est ce qui a fait la différence », analyse Anne Floriet. Au-delà de sa médaille d’argent, la biathlète découvre aussi la médiatisation. « Je n’aimais pas être médiatisée alors que je ne me sentais pas à la hauteur », se souvient-elle.

« J’ai dû prendre sur mes vacances pour aller à Turin »

Jeux Paralympiques de Turin – Anne Floriet

Quatre ans plus tard, elle arrive aux Jeux de Salt Lake City « fatiguée » et « pas très bien préparée », mais ramène tout de même une médaille d’argent en biathlon. Elle décide alors de changer sa philosophie d’entraînement. « Aux Jeux de Turin, j’ai décidé de ne pas m’entraîner la veille de la course, ce n’était pas ma manière de faire », confesse celle qui était, quelques jours avant, la porte-drapeau de la délégation française. « Être porte-drapeau, c’était génial, mais gagner une médaille d’or haut-la-main quelques jours plus tard, c’est là où j’ai réellement mesuré ma fierté », souffle Anne Floriet, qui a bien failli ne jamais aller aux Jeux de Turin en 2006.

Embauchée par la crèche de Villard-de-Lans, elle a dû prendre « sur [ses] vacances pour s’entraîner et aller aux Jeux ». « Ils ne voulaient pas me dégager du temps », se désole-t-elle aujourd’hui. Quand son fils entre à la crèche, en 1999, elle anime des ateliers de musique, elle qui a une formation en musicothérapie. Elle est ensuite embauchée pour aider.

Une validation d’acquis comme éducatrice spécialisée

Après les Jeux de Turin en 2006, elle arrête sa carrière mais son contrat à la crèche n’est pas renouvelé. Elle travaille alors à l’école de ski, puis comme musicothérapeute, à son compte. Elle déménage à Chambéry et s’occupe d’adultes autistes. Il y a deux ans, elle obtient une validation d’acquis comme éducatrice spécialisée, et travaille pour la Ferme de Bellechambre, un foyer pour personnes autistes près de Grenoble. « Je vais retourner à Grenoble cette année et travailler pour un service d’accompagnement pour personnes en difficultés », précise Anne Floriet.

En parallèle, elle continuera de faire du ski de fond pour le plaisir, par le biais notamment d’encadrement de stages de l’équipe de France. « Depuis l’hiver dernier, je m’attaque aussi aux longues distances », se réjouit l’ancienne fondeuse de 57 ans, jamais très loin des pistes.

Rédaction : S. Chauvet


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