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Olivier Cusin : « Il ne faut pas tout remettre en cause »

13 août 2019
L’équipe de France de rugby fauteuil, médaillée de bronze aux championnats d’Europe, espérait valider son billet pour les Jeux Paralympiques de Tokyo. Battue en demi-finale par le Danemark (49-53), pays hôte, elle va devoir passer par un Tournoi de Qualification Paralympique mondial en 2020. Un contretemps, certes mais pas un échec. Olivier Cusin, l’entraîneur national, évoque cet Euro et se projette sur la suite.

 

J. Soyer, journaliste : Olivier, quel est votre sentiment ?
Olivier Cusin : Il y a toujours beaucoup de déception et un peu d’amertume. On avait l’objectif de lutter pour le titre et au moins d’aller en finale pour valider notre place aux Jeux de Tokyo dès cet été et on n’y a pas réussi. On a fait une super préparation, un très bon début de tournoi mais on a cédé en demi-finale contre une très belle équipe danoise. Elle a vraiment été très forte sur ce match. Aux yeux de tous, c’est une énorme surprise… Une mauvaise surprise pour nous.

Comment expliquez-vous cette défaite ?
Elle est multifactorielle et il faudra encore un peu de temps pour bien l’analyser. Mais la première chose est de mettre en avant la qualité du jeu danois ce jour-là. Ils ont été très forts. On ne les attendait pas à ce niveau-là. Ils ont aussi été portés par un public exceptionnel. Il a parfaitement tenu son rôle de 5e homme. Il était très intéressant de jouer dans cette salle de Vejle, avec cette ambiance, mais cela les a galvanisés. De notre côté, on a perdu plus de ballons bêtes que d’habitude, on a peut-être moins bien géré la pression. Tout le monde a sa part de responsabilité. Moi le premier, puisque je définis l’équipe et les plans de jeu, les joueurs qui n’ont pas toujours appliqué les consignes… Mais il ne faut pas tout remettre en cause. Sur les dix derniers matches que nous avons joués, nous en avons gagné neuf. On est dans le vrai et on va se servir de la défaite pour avancer et rebondir. On l’a d’ailleurs déjà fait puisque l’équipe est allée chercher le bronze dès le lendemain.

Neuf sur dix, certes… Mais vous perdez le match décisif…
Non. Chaque match était décisif. Si nous perdions un match en poule, notamment celui contre la Suède, nous terminions deuxièmes et aurions affronté la Grande Bretagne, grandissime favorite et championne d’Europe, en demi-finale. La finalité aurait peut-être été identique, même si on ne sera jamais ce que nous aurions fait contre l’Angleterre.

Comment avez-vous réussir à rebondir dès le lendemain ?
Le soir, chaque joueur a digéré à sa manière. Individuellement ou collectivement… En parlant de rugby ou d’autre chose. Mais nous avons aussi réaffirmé que nous n’avions pas terminé. Qu’il restait une médaille à aller chercher pour finir le mieux possible et que nous avions encore une chance pour aller à Tokyo. On en a raté une mais cet objectif reste accessible.

Justement parlez-nous de la suite et de ce Tournoi de Qualification ?
Il va réunir huit nations du monde entier (2 de la zone Amérique, 2 de la zone Océanie, la Suède, la France, le pays hôte et 1 ou 2 pays de la Ranking List si le pays hôte est parmi les équipes déjà citées). Les finalistes seront qualifiés pour les Jeux. Ce sera deux poules de quatre, avec demi-finales croisées et finale. Si on se projette un peu, je pense que la demi-finale contre la Suède sera déterminante. Cette fois, pas de titre à aller chercher… Seule la place en finale comptera.

La France, comme en 2016, peut-elle organiser ce rendez-vous ?
L’éventualité a été évoquée. Ce serait bien pour diverses raisons. Mais je vais laisser les instances s’occuper de ce dossier.

Quels sont les axes prioritaires de travail dégagés par cet Euro ?
Comme je l’ai dit, on ne va tout révolutionner. On va continuer à travailler dans le même sens. Mais je pense que nous pouvons améliorer de nombreux petits points. Il y a la vidéo, le travail physique les échauffements d’avant-match, peut-être le mental aussi. Une fois encore, ce sont des tous petits détails mais le très haut niveau se joue là-dessus. Une chose est sûre : ce revers va nous servir pour l’avenir.

Rédaction : J. Soyer


Le parcours des Bleus

France – Allemagne : 51-44
France – Pays-Bas : 62-32
France – Suède : 56-38

Demi-finales : Danemark – France : 53-49
Angleterre – Suède : 53-34

3eplace. France – Suède : 45-43

Finale. Angleterre– Danemark : 63-45   

 


Le groupe France

Corentin Le Guen, Pierre Laroque, Christophe Corompt, Jordan Ducret, Cédric Nankin, Matthieu Tiriet, Nicolas Rioux, Rodolphe Jarlan, Sébastien Verdin, Christophe Salegui, Jonathan Hivernat, Ryadh Sallem

Staff : Michel Terrefond (DS),Olivier Cusin (entraîneur), Cédric Dubord (adjoint)

Médical : Mustafa Raji, Pasquale Gallo

Équipement : Adrien Corompt

Support : Glen Lebeau


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