Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Gabriel Coelho Renard, j’ai 16 ans, je suis en première au lycée des Calanques (13), et je passe mon bac de français cette année. Depuis septembre 2019, je suis atteint d’une hémiparésie, c’est-à-dire que je suis paralysé du côté gauche. Néanmoins, je suis un grand fan de sport et fais de la natation handisport avec le club Handisport Marseille depuis deux ans. Je m’y sens bien, c’est un endroit où je peux me détacher de mon quotidien et du lycée.
Malgré mon handicap, j’arrive quand même à faire du tennis de table, assez étonnamment de l’athlétisme et j’arrive toujours à faire des saltos. Enfin que certains. J’ai fait également de la capoeira pendant sept ans. Je suis quelqu’un de très sportif.
À côté de tout ça, je fais de la batterie, ça va bientôt faire neuf ans que j’en fais, du coup avec mon hémiparésie, je ne joue qu’avec mon pied et ma main droite. Je m’adapte très rapidement, c’est une de mes grandes qualités, ce qui me permet de facilement en jouer.
Quel sport faisais-tu avant ton handicap ?
Avant mon accident, je touchais à plein de sports différents et faisais même des acrobaties. Depuis, j’ai découvert, j’ai découvert la natation, j’en avais uniquement fait au collège et lycée avant ça. Je suis désormais dans le club Handisport Marseille où je fais trois entraînements par semaine.
Qu’est ce que t’apporte la pratique du sport ?
C’est vraiment important dans ma vie. Je ne pense pas que je pourrais vivre sans le sport, c’est une des raisons de me réveiller le matin. J’essaye d’en faire tous les jours. C’est une grande passion et une source de motivation considérable. Par moment, lorsque je ne sais pas quoi, je me dirige directement vers le sport, je vais faire de la musculation, je pars nager, etc.
Pourtant, je ne suis pas du tout dans une famille de sportifs. Je suis le seul à en pratiquer sérieusement. Je suis plutôt dans une famille de musiciens, ma mère a travaillé dans la musique, mon père y travaille actuellement et ma petite sœur est dans une classe aménagée dans ce domaine. C’est par moi-même que je me suis intéressé au sport.
J’ai commencé après la découverte à quatre ans de la capoeira en maternelle, puis après je me suis intéressé pour les acrobaties jusqu’en cinquième. Après mon accident, je me suis rendu compte qu’il y avait des choses que je n’arrivais plus trop à faire, mais je me suis dit qu’il ne fallait pas lâcher. Le handicap n’est pas une raison pour arrêter de faire du sport.
Tu as participé aux Jeux Régionaux de l’Avenir (JRAH) avec la région Provence Côtes d’Azur du 13 au 17 février, comment se sont-ils passés ?
J’ai déjà fait deux fois les Jeux de l’Avenir, je trouve ça intéressant de les faire. On fait des rencontres géniales, on apprends à connaitre l’histoire des autres jeunes avec qui nous sommes et cela m’a permis de découvrir de nouvelles disciplines. Pour moi ça a été l’athlétisme. Je ne pensais pas que je pourrais en faire et finalement j’arrive à faire les lancers de poids. C’est une discipline que j’adore.
L’évènement est superbement bien encadré, tout le monde est gentil. D’ailleurs, pour l’anecdote, lors de mes premiers Jeux de l’Avenir, il y avait Charles Rozoy (multiple médaillé handisport en natation) qui était venu faire la remise des médailles.
Quel était ton objectif en faisant ces JRAH ? Quelles étaient tes attentes ?
Je ne savais pas à quoi m’attendre. Les Jeux de l’Avenir sont pleins de surprises. Il y aussi à côté de ça un esprit de compétition, il y a de l’enjeu. Par exemple, lors de ma deuxième participation, mon père m’avait inscrit en natation, tennis de table et athlétisme. J’ai été médaillé d’or dans toutes les disciplines !
Comment se déroule une journée pendant les JRAH ?
Quand tu arrives sur place, il y a une épreuve de natation sur la première demi-journée avec une compétition. Le midi, nous avons mangé dans une salle commune avec les encadrants et les jeunes bénévoles qui étaient bienveillants, sympathiques et super. Ensuite l’après-midi c’était du tennis de table, mais aussi plein de moments de découverte comme la boccia ou le tir au laser. Ce sont des journées chargées, mais jamais fatigantes, elles sont adaptées à chacun.
As-tu découvert des disciplines ?
Les compétitions sont vraiment sympas. Ma plus grosse découverte est l’athlétisme, c’est d’ailleurs grâce à l’un des encadrants que je m’y étais inscrit. Je ne m’attendais pas du tout à pouvoir en faire et m’éclater autant. Pour autant, je ne pense pas en faire en dehors des Jeux, je reste concentré sur la natation.
Comment était l’expérience de vivre et pratiquer avec d’autres jeunes de ton âge ?
C’était super intéressant de rencontrer tout ce monde-là. J’ai pu rencontrer différentes personnes, comprendre comment ils vivent avec leur handicap et d’en apprendre un peu plus sur leur quotidien. Tu te fais au fil du temps des amis, que tu vas revoir aux prochains jeux ou compétitions.
Est-ce que tes parents étaient inquiets à l’idée que tu y participes ?
Mes parents sont derrière moi dans tout ce que je fais. Ils veulent que je découvre de nouvelles choses et que je sorte au maximum. En général, quand il s’agit de sorties sportives et qu’ils savent que c’est bien encadré, il n’y a aucun problème à me laisser y aller seul.
Est-ce que tu souhaiterais refaire des Jeux et est-ce que cela t’a donné envie d’en faire en compétition ?
Bien sûr, tant qu’il y a de beaux événements comme ça d’organisés qui me permettent de m’améliorer, de rencontrer des gens, c’est tout ce que j’aime.
Aujourd’hui, je fais du sport en loisir même si j’ai participé à plusieurs championnats de France. Je verrais petit à petit ce que je souhaite faire. “Rien n’est écrit”.
Qu’est-ce que tu dirais à un jeune qui n’ose pas s’inscrire aux Jeux Régionaux de l’Avenir Handisport ?
Les Jeux Régionaux de l’Avenir sont un super évènement. Il ne faut pas avoir peur de s’y inscrire parce qu’on ne peut que revenir avec de bons souvenirs, en étant fiers de nous et heureux de ce séjour.
Rédaction : O. Dormoy
Les Jeux de l’Avenir Handisport
CFH, Accompagnateur de talents handisport
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