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Euro basket Rotterdam, le bilan des Bleu(e)s

21 août 2023
Les équipes de France de basket fauteuil étaient à Rotterdam (Pays-Bas) pour les European Para Championships. L’équipe masculine termine à la 7e place. Après une phase de poule comptabilisant 2 victoires et 3 défaites, les Bleus ont affronté les Pays-Bas en quart de finale. Malheureusement, et malgré un match abouti de l’Equipe de France, ils ne sont pas parvenus à passer en demi-finale pour 3 points seulement (60-63). Après une nouvelle défaite face à la Turquie, les Bleus ont su inverser la tendance lors de leur dernier match contre la Pologne pour terminer à cette 7e place. Stéphane Binot, le directeur sportif de la commission basket-fauteuil dresse le bilan de la compétition.

 

La 7e place est-elle une déception, ou est elle conforme à ce que vous avez-vu à Rotterdam ?
Stéphane Binot : C’est une petite déception, mais nous ne nous attendions pas à une révolution, un nouveau staff a été mis en place au sortir des mondiaux et il n’a eu que peu de temps pour construire ce championnat d’Europe  (sept jours de stage). Pour autant des changements et de belles choses ont déjà été observés sur cette compétition de référence. La feuille de route du nouveau staff était claire : se servir des championnats d’Europe pour préparer le T.Q.P (tournoi de qualification paralympique) avec pour objectif d’être présent aux Jeux de Paris, et le bilan nous conforte dans cette ambition. La France a su tenir l’Angleterre, perdre d’un rien contre la Hollande, preuve que cette équipe peut se permettre et doit se permettre de rêver grand en équipe. Le staff ressort également enrichi en découvrant les joueurs en situation de compétition internationale et en ayant pu tester différentes configuration de 5.

La compétition avait pourtant bien débuté. Était-ce un problème physique ou les adversaires étaient-ils trop forts ?
S.B : Nous avions un calendrier favorable. Nous l’avons bien pris et nous avons été sérieux sur le premier match contre l’Autriche (victoire 77-64). Nous sommes ensuite montés en compétences sur le deuxième match (victoire 86-44 face à Israël). Nous étions bien lancés dans la compétition… Mais elle était hyper dense en termes de niveau. Les équipes sont de mieux en mieux armées et le niveau est plus homogène qu’avant. Chaque match est plus compliqué à gérer et à gagner. Ce championnat d’Europe montre que même la France, qui finit septième, a réussi à concurrencer l’équipe des Pays-Bas championne d’Europe et quatrième des championnats du monde. S’il fallait résumer le championnat d’Europe en une phrase, ce serait : « Être en mesure de croire en ses forces, de se respecter, de se faire confiance les uns envers les autres, et surtout de savoir accepter de dominer une équipe où on n’est pas favori ». Par exemple, face aux Pays-Bas, nous avions 14 points d’avance. C’est dommage de ne pas réussir à conserver cet écart…C’est aussi une preuve que nous n’avons pas l’habitude d’être dans cette situation là, de dominer une équipe qui est plus forte que nous sur le papier et face à qui nous perdons habituellement. Il faut que l’on accepte ce rôle.

Est-ce que cela permettrait de changer ces courtes défaites en des victoires ? 
S.B : Oui, il faut trouver la solution pour ne pas perdre de 3 points et se dire que nous ne sommes pas loin. L’objectif du nouveau staff était de donner de la confiance aux joueurs pour que tout le monde assume ses responsabilités et puisse les prendre sans stress pour que cela se traduise en un choix cohérent. C’est-à-dire un panier marqué ou une défense bien faite. 

Vous parlez beaucoup de ce nouveau staff dont il s’agissait sa la première compétition. Quelle analyse en faites vous ?
S.B : Nous étions arrivés à un plafond. L’objectif était que ce staff nous offre d’autres ouvertures et nous fasse passer un palier. Nous voulions qu’il soit plus précis dans ses demandes et ses exigences, et là-dessus, nous pouvons être satisfaits. Ce staff apprend à travailler ensemble, les joueurs apprennent à travailler avec lui. Nous avons fait de grands pas lors de cette compétition et d’autres restes à venir.

L’équipe féminine termine à la 5e place. Après une phase de poule avec 1 victoire et 4 défaites, les Bleues ont affronté la Turquie pour la place de 5e et 6e.  Stéphane Binot, le directeur sportif de la commission basket-fauteuil dresse le bilan de ce championnat d’Europe pour l’équipe féminine.

L’équipe de France finit à la 5e place. Au-delà de la place, avez-vous vu cette équipe se développer ?
Stéphane Binot : L’équipe progresse et le bilan est positif. Elle a perdu face aux grosses nations (Pays-Bas, Grande-Bretagne et Allemagne), mais elle a réduit l’écart. Et, au contraire, elle a augmenté l’écart avec la Turquie, surtout sur la dernière confrontation. En faisant abstraction du score et en ne regardant que l’engagement et l’agressivité sur le parquet, la disparité est bien moins importante qu’auparavant. Offensivement, il y a encore quelques difficultés et le groupe n’est pas homogène dans la répartition des classifications, mais il a progressé sur sa capacité à ne pas s’avouer battu et à être toujours combatif.

Comment expliquer une telle différence de niveau avec ces grosses nations ?
S.B : Notre vivier de joueuses n’est pas très large. Le fonctionnement dans les clubs ne favorise pas encore leur développement car elles sont dans des équipes mixtes. Elles ont peu de temps de jeu ou bien elles évoluent avec la deuxième équipe qui est un niveau trop bas pour progresser et exister sur le plan international. Leur rôle est donc différent en club et en équipe de France. Mais c’est en cours d’amélioration. Il n’y avait pas de miracle à attendre. En revanche, il y avait des objectifs de combativité, de ne pas lâcher et de s’améliorer sur le plan défensif. En regardant ces objectifs oui ils sont atteints. 

La compétition se termine avec deux victoires contre la Turquie. Est-ce que cela permet de rentrer en France avec le sourire ? 
S.B : C’est une fin positive pour l’équipe. Elles ont mieux géré leur seconde confrontation face à la Turquie. Il y a eu davantage d’engagement et de réussite. Elles restent donc sur une bonne note.

Les 2 équipes de France étaient rassemblées est-ce que cela a permis d’avoir une émulation de groupe ? 
S.B : Ce n’était pas la première fois, sur les championnats d’Europe et les championnats du monde quand les deux collectifs parviennent à se qualifier, nous sommes sur les mêmes lieux. Cependant, sur le stage terminal, c’était une première d’avoir les deux équipes rassemblées et c’était plutôt sympa. Les filles sont venues sur le dernier match de l’équipe de France masculine le samedi car leur compétition était déjà terminée, donc cela permet d’avoir un collectif soudé.

 

Galerie Photos, crédit Claude Jouanserre

BASKET FAUTEUIL / Championnats d'Europe 2023

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