Quel bilan tirez-vous de ces championnats du monde à Terni ?
Il y a des sources de satisfaction, notamment les trois médailles par équipe, L’équipe de France à l’épée qui a conclu ces Mondiaux en décrochant le bronze était renouvelée à 100 % par rapport à celle qui a décroché l’argent aux derniers championnats du monde. La France n’avait plus gagné de médaille par équipe sur un championnat du monde au fleuret et au sabre par équipe depuis l’édition 2013 à Budapest. En ce sens, ces médailles, à dix mois des Jeux paralympiques de Paris sont vraiment de bon augure. Je retiens aussi la très belle dynamique des équipes féminines, et notamment cette très prometteuse 4e place à l’épée. Elles ont en plus, comme quelques autres tireurs français, connues des décisions d’arbitrage surprenantes en demi-finale contre la Thaïlande, contre qui elles ont perdu 44-45.
Individuellement, en revanche, l’absence de médaille suscite frustration et/ou déception ?
Il y a de la frustration, en effet, On espérait une à deux médailles en individuel. Mais il y a parfois eu un manque de chance, d’autres fois des décisions arbitrales sujettes à caution et contraires à nos intérêts et pour une partie de l’effectif, un manque d’expérience. Ceci n’est pas anormal puisque la moitié du collectif présent en Italie, disputait ses premiers championnats du monde.
Néanmoins, je retiens l’excellente implication et le très bon niveau affiché par une grande majorité de nos sportives et sportifs. Ils ont réussi à mettre beaucoup d’intensité sur les matche. Ils ont aussi affiché une certaine confiance. Les jeunes, à l’image de Luca Platania Parisi 5e à l’épée et impressionnant de maturité pour ses premiers mondiaux, ont répondu aux attentes. A défaut de ramener une médaille, on progresse en se rapprochant d’avantage des podiums à chaque échéances.
C’est la raison pour laquelle, le staff juge ce bilan positif et que nous sommes plein d’espoir pour les Jeux paralympiques. Nous prenons la 11e place du classement des nations, mais nous n’avions pas de représentants en catégorie C. Si on enlève donc les médailles en jeu dans cette classe de handicap, la France prend la 8e place sur l’échiquier mondial.
Un peu de chance et d’expérience
Pourquoi parlez-vous d’un manque de chance ?
Je prends l’exemple de Yohan Peter, n° 4 mondial de l’épée en catégorie B, qui tombe sur un Chinois, 29e mondial, mais sacré champion du monde en Italie, dès le premier tour, Comme ils sortent peu, les Chinois, quasiment intouchables, faussent le tableau, surtout que la formule avec les poules a été supprimée. De la même manière, on pouvait espérer ne pas croiser les Chinois avant la finale de l’épreuve par équipe à l’épée. Il faut espérer que les tirages nous sourient davantage dans un an à Paris.
Outre ce déficit de chance, que vous a-t-il manqué pour aller chercher des médailles en individuel ?
De l’expérience forcément parce que techniquement et physiquement, les Tricolores sont au niveau. Et certains, qui découvraient les championnats du monde, n’ont pas réussi à se relâcher. L’enjeu, notamment la course aux points pour les Jeux, a pris le pas sur le jeu, Par ailleurs, Maxime Valet, malade une partie de la semaine, n’a pas pu montrer ce dont il était capable. Et Cécile Demaude, opérée et de retour après quatre mois d’arrêt, a manqué de rythme et de physique.
Que faut-il travailler dans les dix mois qui vous séparent des Jeux ?
Nous allons poursuivre le travail engagé depuis Tokyo parce qu’une fois encore, nous ne sommes pas loin des podiums. Les progrès sont réels et sont matérialisés par ces médailles de bronze par équipe. A l’épée, nous avons, par exemple, nettement battu l’Ukraine pour la 3e place alors que nous avions perdu contre cette même nation en finale du dernier Euro. Certains doivent encore gagner en maturité et prendre confiance en eux. Travail technique individuel, physique, analyse vidéo de la concurrence…. Autant de point que l’on va continuer de développer et d’affiner d’ici les Jeux de Paris 2024.
À un an des Jeux, comment a évolué l’adversité ?
La Chine, avec 29 médailles (11 or, 7 argent, 11 bronze), a tout dominé mais aussi faussé la donne. De nombreux Européens se sont fait éliminer prématurément par des Chinois. Il est donc difficile de tirer de réels enseignements et d’avoir de vrais repères.
Les médailles françaises
3 Bronze :
Homme par équipe au fleuret
Luca Platania, Ludovic Lemoine, Damien Tokatlian, Maxime Valet
Hommes par équipe au sabre
Moez El assine, Serge Robin, Maxime Valet, Ludovic Lemoine
Hommes par équipe à l’épée
Gaëtan Charlot, Yohan Peter, Luca Platania, Adrien Turkawka
Les autres résultats des Français.
Sabre dames
Catégorie A
Briana Vide : 9e
Clémence Delavoipierre : 20e
Catégorie B
Sophie Sablon : 17e
Cécile Demaude 21e
Par Equipe : 9e.
Épée dames
Catégorie A
Clémence Delavoipierre : 11e
Briana Vide : 13e
Cassiopee Bourgine : 17e.
Catégorie B
Cécile Demaude : 13e
Stéphanie Droit Malarme : 22e
Par équipe : 4e
Fleuret dames
Catégorie A
Clémence Delavoipierre : 19e
Cassiopee Bourgine : 31e.
Catégorie B
Sophie Sablon : 19e
Stéphanie Droit Malarme : 20e
Par équipe : 7e
Fleuret homme
Catégorie A
Damien Tokatlian : 5e
Luca Platania : 8e
Ludovic Lemoine : 10e
Quentin Fernandez-Anssous : 15e
Catégorie B
Maxime Valet : 7e
Laurent Vadon : 17e
Sabre homme
Catégorie A
Ludovic Lemoine : 10e
Serge Robin : 13e
Robert Citerne : 14e
Moez El Assine : 18e
Catégorie B
Marc-André Cratère : 7e
Laurent Vadon : 11e
Épée homme
Catégorie A
Luca Platania Parisi : 5e
Adrien Turkawka : 13e
Gaëtan Charlot : 22e
Enzo Giorgi : 25e
Catégorie B
Marc-André Cratère : 9e
Yohan Peter : 17e
