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Céline Chailley « J’ai trouvé ça magique, il n’y avait plus de handicap »

2 juin 2023
À quelques heures de la 2ème étape de l’EDF ADN TOUR Handisport 2023, la Fédération Française Handisport est partie à la rencontre d’une des participantes, Céline Chailley. Elle participe en équipe, à l’étape PDL Aventure les 3 et 4 juin à Saint-Gilles-Croix-de-Vie, Pays de la Loire. 

Participants / Équipe : Peux-tu te présenter  ?
Céline Chailley : Je m’appelle Céline Chailley, j’ai 37 ans, j’ai suivi l’année dernière une formation dans le bâtiment, mais cette année je suis sans activité professionnelle en invalidité et en situation de handicap. Mon handicap est arrivé à la suite d’un accident que j’ai eu le 9 mars 2015 lors d’une chute dans un escalier. Je me suis fracturé le milieu de la colonne vertébrale, la moelle épinière est légèrement impactée, mais n’a pas été sectionnée, ce qui signifie que je suis paraplégique, incomplète et évolutive. La mobilité et la sensibilité de mes jambes en sont impactées.

Depuis 2017, j’utilise des béquilles anglaises pour me déplacer sur de courtes distances avec des semelles orthopédiques et un releveur de pied. Cependant, pour les grandes distances et les jours plus difficiles, j’utilise un fauteuil roulant.

Pratiques-tu une discipline ? Si oui, lesquelles ? 
C.C : Oui, je pratique du sport depuis que je suis toute petite. J’ai toujours adoré ça. Depuis mon arrivée en 2009 en Vendée, j’ai commencé à pratiquer les sports de nature grâce à toutes les opportunités qu’offre la région. Quotidiennement, j’allais nager dans l’océan après avoir travaillé.

Après mon accident, je suis allée nager à la plage de Boisvinet à Saint-Gilles-Croix-de-Vie où j’avais l’habitude d’aller. Arrivée là-bas, je me suis fait très peur, je me suis rendu compte que je ne maîtrisais plus mes jambes comme avant. J’ai donc décidé de m’inscrire dans une association pour apprendre à nager avec mon nouveau corps et mes nouvelles capacités. C’est de cette manière que j’ai intégré l’association d’Access Vie. J’ai pu refaire de la natation avec un encadrant du nom de Guillaume Bossard. J’ai repris confiance en moi et Guillaume qui est lui-même en situation de handicap m’y a beaucoup aidé. Il arrivait à cerner la capacité des gens et il savait avant moi que j’étais capable de sauter dans le grand bassin.

Grâce à cette association, les encadrants, les personnes qu’on y rencontre et les initiations proposées, je suis de nouveau à l’aise dans l’eau. J’ai pu reprendre la natation et redécouvrir mon corps. 

Mis à part la natation, je fais désormais de l’escalade en club même si je suis plus intéressée par les sports nautiques. L’année dernière, je me suis inscrite au club de voile de Saint-Gilles Croix de Vie.

Qu’est-ce que tu recherches en faisant du sport ? 
C.C : L’évasion. Le contact avec la nature, on ne fait qu’un avec les éléments. On doit être concentré sur ce que l’on fait. J’ai l’impression lorsque je suis sur l’eau, de laisser toutes mes pensées sur le bord de la mer ou de la piscine. Plus rien ne compte mis à part ce moment précis. J’aime bien cette expression lorsque je parle des sports de nature, d’aller toujours plus loin et toujours plus haut.

Pourquoi avoir décidé de t’inscrire à l’étape de PDL Aventure de l’EDF ADN Tour Handisport  ? 
C.C : J’ai déjà participé à l’étape test qui a eu lieu l’année dernière et ça a été une journée incroyable pour moi. J’ai trouvé ça magique, il n’y avait plus de handicap. Dans mon équipe, j’étais avec deux personnes qui me connaissaient et ont pu découvrir le milieu du handisport. Lors des épreuves, il n’y avait plus de différences. Que cela soit sur le char à voile, dans l’eau ou même dans les fauteuils pour le handibasket, on avait les mêmes difficultés et le même plaisir.

L’énergie, l’osmose et le partage qui se sont dégagés ce jour-là étaient magiques. De ce fait, cette année, lorsque j’ai vu que cette étape allait avoir lieu sur deux jours et qu’il était possible de choisir entre deux parcours de niveaux différents (un parcours « Découverte » et un parcours « Défi »), j’ai créé une équipe pour y participer. Je suis avec le frère et la belle-sœur d’une amie à moi. C’est ça que j’aime bien, ça me permet de rencontrer de nouvelles personnes.

L’année dernière, j’ai vu se former des équipes dont les trois personnes ne se connaissaient pas et aujourd’hui, ils sont toujours en contact les uns avec les autres.

Quel sport souhaites-tu découvrir ou (re)découvrir ? 
C.C : Le handbike ! Lorsque je t’étais valide, je faisais la France de long en large sur mon vélo, mais depuis mon accident je n’en ai jamais refait. Et lorsque j’ai vu qu’il proposait cette activité durant l’étape, j’étais trop contente, je me suis dit que j’allais enfin avoir l’occasion d’en refaire.

L’idée est de découvrir les engins et quelles sensations je vais retrouver. Je pense que nous nous sommes inscrits en parcours défi parce que je voulais faire du handbike.

Est-ce qu’il y avait une activité pour laquelle tu avais une appréhension ? 
C.C : J’avais une grosse appréhension sur le char à voile. Je ne savais pas si j’allais savoir gérer les vents, les voiles et comment j’allais gérer le fait de devoir utiliser les pieds et les bras avec mon handicap. Finalement l’activité s’est très bien passée, et j’ai adoré le moment. 

Par ailleurs, l’une des raisons pour laquelle j’ai adoré l’étape test, c’était le surf. Je n’en avais jamais refait depuis mon accident. Donc avant de commencer j’avais un mélange d’excitation et d’appréhension. En fin de compte, j’ai eu une super monitrice de surf qui a été incroyable sur toute la session. On l’a même prolongée lorsqu’ils ont vu le plaisir que je prenais. 

Est-ce que ça t’a donné envie de faire des sports de nature plus régulièrement et en dehors des étapes de l’EDF ADN Tour Handisport ?
C.C : Complètement ! Dès la fin de l’étape, je me suis renseigné pour m’inscrire au club de Saint-Gilles-Croix-de-Vie du nom de la “Semvie Nautisme” pour refaire du surf. Je commence normalement dès septembre prochain ! Et dans ce même établissement, après avoir discuté avec une monitrice de l’étape, on réfléchit à un moyen d’aménager au mieux un char à voile pour que je puisse en faire régulièrement. 

Qu’est-ce que tu dirais à une personne qui hésite à s’inscrire à une étape de l’EDF ADN Tour Handisport ? 
C.C : Je lui dirais de venir participer, car c’est trop bien ! C’est hyper sécurisé, on est accompagné de moniteurs formés qui sont toujours à nos côtés pour vérifier qu’il n’y ait pas de problème. Il faut laisser sa peur à l’entrée du séjour et venir profiter à fond.


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