Marie, pouvez-vous revenir sur votre intégration au sein de l’Armée des Champions ?
Marie Patouillet : « Dans le cadre de mes études de médecine, j’ai fait dix ans de formation militaire. Je suis réformée parce que mon handicap (agénésie partielle pied et cheville gauche) impactait trop ma vie. Je ne pouvais même pas finir mes temps de garde. Je suis donc devenue médecin généraliste dans le civile. Est arrivé un moment où je travaillais 50 % et le reste du temps je m’entraînais. Mais pour être plus performante, je devais alléger mes journées de travail. J’ai donc demandé à la FFH de m’aider. Au regard de mon passé militaire, il était assez logique d’entrer en contact avec l’Armée. Il existe donc une forme de continuité dans ce parcours. »
Que vous apporte concrètement ce partenariat ?
M. P : « Beaucoup de sérénité. Je peux, grâce au contrat de Civil de la Défense proposé par l’Armée, me consacrer pleinement à la performance sportive puisque j’ai fait le choix de ne plus consulter pour mettre tout mon temps et toute mon énergie au service de la performance. Ce partenariat d’échanger avec les nombreux autres sportifs, olympiques et paralympiques, membres de l’Armée de champions. »
En quoi ces échanges sont-ils importants à vos yeux ?
M. P : « Ils nous permettent de constater que nous traversons tous des périodes difficiles. Je me suis sentie moins seule, soutenue. »
En quoi ces échanges sont-ils importants à vos yeux ? Parlez-nous de ces stages commandos qui contribuent aussi à la volonté de l’Armée de vous mettre en situation extrême…
M. P : « Je parlerai davantage de stages découverte. Je les ai vécus avec un peu de nostalgie. Cela m’a rappelé ceux très extrêmes que j’ai vécus en tant que militaire. Je les ai vécus avec un peu de nostalgie, avec de bons et de moins bons souvenirs. Néanmoins, j’avais un regard assez amusé de voir mes camarades vivre certaines situations assez rudes. Ils sortent de leur zone de confort. Cela favorise l’esprit de cohésion, la solidarité qui n’existe pas toujours en sport, notamment à haut niveau. »
Gardez-vous un souvenir marquant de ces regroupements ?
M. P : « J’en ai un mais je ne l’ai pas vécu pendant un de ces stages. Il y a deux ans, j’ai traversé une période très difficile. J’ai alors eu un long échange téléphonique avec le commandant de l’époque. J’ai pu me confier de manière sincère. J’ai énormément apprécié son soutien. Je ne m’attendais pas forcément à autant d’empathie et d’écoute. Ses mots m’ont beaucoup aidée. »