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Mieux comprendre les enjeux aux niveaux national et international

12 juillet 2021
La classification permet de comparer les sportifs en situation de handicap engagés dans une même compétition. Son principe n’est pas de créer une catégorie par personne mais de définir le minimum de classes nécessaires pour respecter l’esprit sportif et permettre un mode de confrontation juste et équitable. Mais l’approche au niveau national et international peu parfois légèrement différer.

Un des objectifs fédéral est de proposer une activité sportive, en loisir ou en compétition, à toutes les personnes en situation de handicap. La France se réserve le droit pour des enjeux de développement et d’accès à la pratique pour tous de créer des classes nationales complémentaires aux classifications internationales. Ces classes sont valables exclusivement sur le circuit national. Par exemple en France, la commission sportive de la boccia a établi un circuit de compétitions « NE » (Non Eligible). Il est destiné à des sportifs ayant envie de pratiquer ce sport mais dont la déficience n’est pas reconnue par le système de classification internationale. « Attention, toutefois, être reconnu en situation de handicap n’ouvre pas forcément droit à intégrer le mouvement, dans sa forme compétitive dans toute les disciplines, en France et à l’international », relativise Audrey Le Morvan, responsable de la classification à la FFH depuis cette année. « Il faut bien entendu être éligible. »

En France, la classification favorise la pratique 

En France, la commission tir à l’arc a souhaité que toutes les personnes en situation de handicap, le souhaitant, puissent pratiquer ce sport. « On a donc créé beaucoup plus de catégories qu’à l’international », reconnaît Hervé Toggwiler, l’un des deux classificateurs en France, avec Jocelyne Petit. « Cela a permis de proposer des compétitions aux archers ayant des handicaps trop légers, selon le code de l’IPC, de poursuivre dans le mouvement handisport. On a aussi créé des classes pour des personnes présentant des grands handicaps et étant très pénalisés pour rivaliser à l’international dans les catégories existantes. »

La commission escrime réfléchit également à la mise en place de classes non-éligibles à l’international pour favoriser la pratique sur le territoire français. D’autres disciplines, elles, adaptent un peu les règles pour favoriser la pratique du plus grand nombre. Au rugby-fauteuil, par exemple, le niveau international est appliqué au niveau national. Toutefois, certains profils, inéligible à l’international, sont autorisés à pratiquer en France. Cela peut en effet permettre à davantage d’équipes de s’inscrire sur les circuits nationaux de compétition sans nuire à l’équité et aux valeurs du sport.   

Au niveau national, la classification entre dans le cadre du développement de l’activité. Chaque sport, chaque fédé délégataire, commission pour la FFH a la nécessité de structurer un développement de la classification, avec des classificateurs, des règlements propres, tout en sachant que seul le code international permet la pratique hors du territoire français. Il convient de se baser sur le code, d’expliquer à tout le monde son utilité, d’organiser des sessions de classifications et de former des classificateurs.

Le niveau international fixe le cadre

Au niveau international, l’enjeu est de classer les pays. Avec tout ce que cela comporte en parallèle, en termes d’image et d’influence. La fédération internationale et l’IPC fixent les limites et organisent les compétitions pour les sportifs qui entrent dans le cadre imposé. Il est donc important de créer un parcours de classification au sein de chaque commission sportive nationale .

L’IPC préconise donc aux dirigeants de ces commissions et/ou fédérations de s’appuyer sur des classificateurs nationaux, voire de s’entourer de classificateurs internationaux étrangers, afin d’attribuer dès son entrée dans le mouvement la catégorie la plus juste possible aux sportifs afin de lui éviter toutes désillusions, en cas d’évolution lors de sa première classification internationale.

La classification est un domaine en perpétuelle évolution. Cela contribue aussi au respect de l’équité et à la visibilité de la pratique handisport/paralympique.   

Rédaction : J. Soyer


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