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Rencontre avec Pierre Bayard

17 octobre 2024
Une fois par mois, nous partons à la rencontre de ces personnes qui donnent de leur temps pour la Fédération Française Handisport et qui s’investissent chaque jour pour faire bouger les lignes, que ce soit dans un club ou un comité. Ce mois-ci, Pierre Bayard, président du comité handisport de la
Loire, a répondu à nos questions sur son investissement chez Handisport.

Quel est votre rôle au sein de la Fédération Française Handisport ?
Pierre Bayard : Je suis président du comité départemental handisport de la Loire depuis 1982 et je suis aussi membre du bureau de l’association « Saint-Etienne Handisport » (secrétaire actuellement) depuis les années 70. Je fais également partie du comité directeur de la Ligue Auvergne-Rhône-Alpes Handisport.

Qu’est-ce que votre rôle vous apporte sur le plan personnel ?
P.B. : La satisfaction d’apporter encore un peu ma pierre à l’édifice du mouvement handisport, une très belle idée, et de rendre un peu – en tant que dirigeant – ce qui m’a été donné quand j’étais jeune pratiquant.

Participer à l’épanouissement des personnes handicapées par le sport est forcément motivant, surtout quand l’ambiance est au rendez-vous.

Avez-vous un métier à côté ?
P.B. : À maintenant 73 ans, je suis à la retraite depuis une quinzaine d’années. J’ai été professeur de mathématiques en collège (en fauteuil) pendant 30 ans.

Êtes-vous passionné par le sport ?
P.B. : J’ai toujours été sportif même jeune valide (je faisais principalement de la gymnastique en FSCF, et j’avais aussi goûté au tennis de table, et à la course de vitesse en sport scolaire – UGSEL). Donc bien sûr je suis passionné par le sport !

J’ai fait du basket en fauteuil roulant (mon sport principal) pendant plusieurs années, mais, avec mon club de cœur Saint-Etienne Handisport, j’ai aussi pratiqué l’athlétisme (course en fauteuil) dans les années 80. Plus tard, j’ai testé le handbike en loisir et le tennis de table en compétition (à un niveau modeste), et la boccia avec l’ASPTT Saint-Etienne. Actuellement, je ne pratique plus de manière intensive, à part aller rouler avec mon fauteuil manuel « de ville » (il m’arrive de faire jusqu’à 5 km par jour), et aussi, ponctuellement, la boccia.

Comment êtes-vous entré dans le mouvement ?
P.B. : En 1965, à l’âge de 14 ans et demi, j’ai fait une mauvaise chute de vélo qui m’a rendu paraplégique (niveau D6/D7). Au Centre de Rééducation Motrice de Fontainebleau, mon kiné, Alain Bossion, faisait partie de la Fédération « handisport » de l’époque (FFSHP) et l’équipe de kinés faisait preuve de motivation pour nous faire faire du sport, avec, par exemple, de l’entrainement au basket en fauteuil et du partage de la pratique handi/valide.

J’étais sportif avant mon accident et, quand Alain Bossion m’a expliqué que l’on pouvait encore faire du sport en étant handicapé, cela a été une révélation pour moi ! À Saint-Etienne il y avait l’Association Sportive des Handicapés Physiques de la Loire au sein duquel j’ai pu prendre contact avec Yves Nayme pour intégrer l’association et commencer assez rapidement à y pratiquer le basket.

Et j’ai été naturellement amené à prendre des responsabilités en tant que dirigeant, à Saint-Etienne Handisport d’abord (membre du bureau), puis au sein du comité de la Loire qui a été créé en 1978. Quatre ans plus tard, Luciole de Richemond, présidente fondatrice, a souhaité passer la main et j’ai accepté de prendre le relais.

Avez-vous un événement passé à nous raconter ?

P.B. : J’ai coutume de dire que Saint-Etienne a été, en quelque sorte, précurseur des Jeux Paralympiques. Seuls les plus anciens peuvent se rappeler avec émotion des très grandes organisations « handisport » qui se sont déroulées dans cette ville, à l’initiative d’Yves Nayme :

Les cérémonies d’ouverture, dans le mythique stade Geoffroy Guichard, devant plus de 20 000 spectateurs, n’étaient-elles pas, pour l’époque, le pendant des cérémonies actuelles des Jeux Paralympiques ?

Quelle est votre plus grande satisfaction ?
P.B. : Actuellement au niveau du département, nous avons dépassé les 500 licenciés ! Les clubs sont actifs, nos trois salariés du comité sont dynamiques et appréciés, ce qui nous permet d’avoir aussi des bénévoles motivés. L’évolution de la vie du comité me rend fier !

Est-ce qu’une personne en particulier vous a marqué ?
P.B. : Bien sûr à Saint-Etienne, la figure de proue du sport pour handicapés physiques est Yves Nayme, que la ville a honoré spécialement en donnant son nom au Centre Nautique de Montplaisir. Mais beaucoup d’autres personnes ont participé au développement du handisport à Saint-Etienne. Pour n’en citer que quelques-uns (parmi ceux, nombreux, qui nous ont, hélas, quittés) : Maguy Pelletier, Luciole de Richemond, Maurice Menigot, Jean Molin.

Handisport est une grande, belle et longue histoire faite d’un grand nombre de sportifs, dirigeants et bénévoles motivés, qui, au fil des années, se passent le relais (comme sur une piste d’athlétisme).

Une phrase pour convaincre quelqu’un de se lancer dans le mouvement ?
P.B. : Pour reprendre le slogan des Championnats du Monde Handisport de Saint-Etienne 1990, avec Handisport, on peut « Vivre Plus Fort » !

Rédaction : S. Grandol

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