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Solène Jambaqué, le ski dans le sang

19 novembre 2021
Chaque mois, la FFHandisport revient, à travers une série de portraits, sur ses anciens champions. Octuple médaillée des Jeux paralympiques en ski alpin, elle a mis un terme à sa carrière en 2014, à cause de gros problèmes de genoux.

« À 25 ans, mon genou était dans l’état de celui de quelqu’un de 50 ans. » Alors que l’optique d’une prothèse pour son genou droit pointe son nez, au moment des Jeux Paralympiques de Sotchi, en 2014, Solène Jambaqué prend la décision de mettre un terme à sa carrière. « J’ai eu de nombreuses opérations, j’avais déjà fait trois olympiades, c’est déjà très bien », justifie la double championne paralympique.

C’est que la carrière de Solène Jambaqué a commencé très tôt. À deux ou trois ans, la voilà déjà sur des skis, pour suivre le reste de la famille originaire de Peyragudes, dans les Pyrénées. « Quand on habite à la montagne, forcément, dès qu’on a un peu d’équilibre, on nous met sur des skis », sourit-elle. À cinq ans, à l’âge où la plupart des enfants n’ont pas commencé le sport en club, elle commence déjà les compétitions. Jusqu’à ses 13 ans, elle court en tant que valide sur les compétitions de la région.

Benjamine de l’équipe à Turin

« Dans un magazine de ski, j’ai lu un article sur Romain Riboud, un skieur paralympique, c’est à ce moment-là qu’on a commencé à prendre contact avec les structures handisport », détaille celle qui est atteinte d’une hémiplégie. L’année suivante, elle intègre l’équipe de France et participe à ses premiers Jeux à Turin, en 2006. Elle a alors 17 ans et prépare son bac. « J’ai attaqué de front le bac et les Jeux la même année. C’était un gros challenge, mais on s’était dit qu’au pire je redoublerai », ironise-t-elle.

Jeux Paralympique de Turin

Un challenge qu’elle réussit haut la main, puisqu’elle rentre d’Italie avec quatre médailles dont deux en or, et décroche par la suite son bac. « Turin, c’était incroyable, j’étais la benjamine de l’équipe, ma famille s’était déplacée, c’était une des premières fois où ma famille pouvait me voir. » Elle utilise l’insouciance et le relâchement de sa jeunesse pour briller.

Après Turin, Solène Jambaqué commence à avoir des pépins physiques, « la confiance était moins présente ». Elle décroche tout de même deux médailles d’argent à Vancouver en 2010.

Diplôme de kiné et opération du ménisque

En 2013, Solène Jambaqué décroche son diplôme de kiné, « après Sotchi, j’avais envie de me développer professionnellement ». Quand elle arrive en Russie, un an plus tard, elle le sait, ce seront ses derniers Jeux. « Je m’étais fait opérer du ménisque un mois et demi avant, c’était un challenge en soit d’y aller. » La concurrence a pris du niveau et elle doit se contenter d’une médaille d’argent et une de bronze.

Elle tourne la page du ski de haut niveau à l’hiver 2014, après huit médailles paralympiques et trois participations aux Jeux. Juste avant la fin de sa carrière sportive, sa station de toujours, Peyragudes, renomme une des pistes à son nom. 

Elle est aujourd’hui kiné en gériatrie à Pau, « rien à voir avec le sport ». Mais le ski n’est jamais très loin. À moins de deux ans, son fils a déjà fait ses premiers pas sur des skis en mars 2021. Chez les Jambaqué, le ski est bien une affaire de famille.  

Rédaction : S. Chauvet


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