C’est la première fois que la compétition avait lieu à Thorigné-d’Anjou, bien que la commune ait accueilli la finale de la coupe de France de paracyclisme en 2018. Comment était l’organisation ?
Thierry Maupin : L’organisation était quasi-parfaite. Il y avait un nombre impressionnant de bénévoles, qui étaient vraiment à notre écoute. Le circuit était très sécuritaire, avec des motos en nombre pour le contre-la-montre. Il y avait également de nombreux spectateurs présents pour soutenir les cyclistes. C’était une très bonne compétition sur cet aspect-là.
Je tiens à dire merci à Jaco et son équipe ainsi qu’à Pascal, mon collègue de la commission sportive.
Quelques mots sur les résultats ?
T. M : Fort logiquement, nos leaders ont largement dominé ces Championnats notamment Alexandre Léauté, catégorie C2. Dans cette catégorie, nous avons vu Arthur Bauchet, le skieur, multiple champion paralympique et du monde, battre Florian Chapeau. C’est le nouveau dauphin dans la catégorie.
En C5, Dorian Foulon et Kévin Le Cunff se sont partagés les titres en C5 : Kévin sur route et Dorian dans le contre la montre.
Dans la catégorie C4, Thomas Peyroton-Dartet a également survolé ses adversaires malgré la présence de Gatien Le Rousseau, lui aussi international et récent vainqueur d’une étape de coupe du monde.
Dans les autres catégories, Riadh Tarsim (H3) ou Mathieu Bosredon (H4) sont dans une phase ascendante en vue des championnats du monde. Johan Quaille se classe deuxième derrière Riadh Tarsim, champion du monde en titre, en handbike sur la route mais vainqueur du contre la montre. C’est le coureur qui monte avec Arthur Bauchet. Ce sont deux petites pépites en devenir.
Chez les féminines, Heïdi Gaugain bat Marie Patouillet, qui n’a d’ailleurs pas pris part au contre-la-montre ce dimanche
Je n’oublie pas le nouvel équipage tandem que forme Alexandre Lloveras et Louis Pijourlet. C’est un nouveau tandem déjà très performant malgré leur cinq sorties communes avant ces championnats. Ils sont à surveiller sur les prochains Championnats du monde sur route mais également sur piste.
Dans certaines catégories, et plus particulièrement chez les féminines, il y a encore peu de concurrents. Comment travaillez-vous pour y remédier ?
T. M : Nous avons plusieurs actions en cours. Nous travaillons sur la mise en place de référents régionaux afin de collaborer avec les comités régionaux et départementaux FFC et FFH. Grâce à ce travail, en Haute-Savoie, un jeune sourd de Cluses, Clément Allegnanti, vient d’émerger. Il termine deuxième du championnat de France en suivant Paul Sévrière, compétiteur sourd qui a performé à Rio lors des Deaflylmpics. Il faut que l’on arrive à dépister ces jeunes qui courent en FFC et qui seraient susceptibles de courir en handisport. Notre meilleur exemple est Heïdi Gaugain qui dominait le monde valide en junior sur piste et qui est maintenant une excellente coureuse handisport.
Vous êtes donc optimiste pour les championnats du monde à Glasgow (Écosse) du 3 au 18 août prochain ?
T. M : Je ne suis pas du tout inquiet. Je pense que nous allons maintenir notre troisième place mondiale sans souci. Je table sur un nombre de médailles supérieur à 2022. À suivre.
Cette année, il y avait aussi des nouvelles épreuves avec des contre-la-montre par équipe…
T. M : Le Team-Relais est une épreuve inscrite aux Championnats du monde et aux jeux Paralympiques. C’est un relai par équipe de trois handbikes. La France est vice-championne paralympiques et du monde. Nous avons voulu mettre en place cette épreuve pour 2023, huit équipes se sont présentées.
Avec Pascal Debien, nous avons proposé aux coureurs solo l’équivalent avec un contre la montre par équipe de trois coureurs. Dix clubs ont répondu présents. C’était une superbe course de très bon niveau. C’est le club des Road Runner qui a gagné cette première édition.
Depuis le début de l’année, nous avons ouvert une nouvelle catégorie sportive appelée “non éligible“. Elle regroupe tous les porteurs de handicaps, visibles ou invisibles, qui ne rentrent pas dans les critères de classification UCI . Ce week-end ils étaient onze, dix hommes et une femme. On espère que ça prendra. Cette catégorie permet, notamment, à l’équipe de France militaire de paracyclisme de participer à notre Championnat de France. Cette catégorie n’est reconnue qu’au plan national. Je sais que la Belgique et la Grande-Bretagne sont en train de la mettre en place également. Elle existe dans d’autres sports en France, comme la natation. C’es une très bonne chose de les accueillir, car nous sommes là pour regrouper tous les types de handicap.
Rédaction : K. Tanguy
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