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Anne-Cécile Lequien, l’ode à la jeunesse

8 février 2022
Chaque mois, la FFHandisport revient, à travers une série de portraits, sur ses anciens champions. Septuple médaillée paralympique en natation, Anne-Cécile Lequien est aujourd’hui juriste chez EDF.

« Au début, le maitre-nageur était perplexe, il pensait qu’avec ma dissymétrie, je n’arriverais pas à me stabiliser dans l’eau. »  Anne-Cécile Lequien a appris à nager à 6 ans, avec son frère. Amputée d’un bras et d’une jambe, elle accroche tout de suite avec la discipline, « je me sentais libre dans l’eau ». Malgré les réticences premières de son maitre-nageur, elle progresse et trouve rapidement son équilibre.

Elle découvre le handisport par le biais d’une amie en situation de handicap, et à l’âge de dix ans, elle se qualifie pour ses premiers championnats de France. « Puis tout s’est enchaîné très vite. » En 1990, elle participe aux championnats du Monde des -20 ans, puis aux championnats d’Europe un an plus tard, et se qualifie pour les Jeux de Barcelone, à seulement 14 ans. « C’est un souvenir énorme, toute ma famille était là. Je ne réalisais pas du tout ce qui m’arrivait. À cet âge-là, on ne prend pas la mesure de l’événement », admet la Francilienne.

2000, l’année de toutes les réussites

Anne-Cécile Lequien, médaille de bronze aux Jeux d’Athènes

Finalement, elle revient d’Espagne avec trois médailles, et l’espoir de connaître de nouveau cette expérience paralympique, qu’elle ne connaîtra que huit ans plus tard. « On est partis en Australie, le pays de la natation. La piscine pouvait accueillir 17 000 spectateurs, ce sont les plus gros Jeux que j’ai faits. » Encore une fois, Anne-Cécile Lequien brille, et devient championne paralympique pour la première fois, médaille à laquelle il faut rajouter une médaille d’argent. La même année, elle obtient son diplôme de droit.

Elle le sait, les Jeux paralympiques d’Athènes seront ses derniers. « J’avais 26 ans, quand on est nageur, on est vite dépassé. » Moins disponible pour s’entraîner – Anne-Cécile Lequien travaille à mi-temps chez EDF – elle baisse en niveau. « J’avais envie de vivre en dehors de la natation », explique-t-elle. Elle ramène deux médailles d’Athènes, participe à une dernière saison au niveau national et quitte définitivement les bassins en 2005. « J’ai complètement arrêté de nager. Ce qui me motivait, c’était la performance et une fois que j’ai arrêté, je prenais beaucoup moins de plaisir. »

Juriste chez EDF depuis plus de 20 ans

Aujourd’hui, Anne-Cécile Lequien est juriste chez EDF, poste qu’elle occupe depuis sa sortie d’études. « J’avais subtilement ajouté à mon CV qu’EDF sponsorisait le Fédération Française Handisport », sourit celle qui a rejoint le Team EDF à sa création en 2003. « Ça m’a permis de prendre le temps qu’il fallait pour faire mes dix entraînements par semaine », se souvient-elle.

Elle est également mère de deux enfants, de cinq et dix ans. Quand on lui demande si plus tard, ils feront, comme leur mère du haut niveau, elle rappelle qu’ils « n’ont jamais connu leur maman nageuse, ils sont contents de voir des photos et des vidéos. Mais pour le moment ils ne sont pas spécialement attirés par ça. »

Rédaction : S. Chauvet


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