Signalement de violence
A+A-

Championnat du monde d’ocean racing, vers une compétition inclusive ?

26 septembre 2019
Du 9 au 15 septembre, la baie de Quiberon a accueilli le 1er championnat international de para canöé en mer, en même temps que le championnat valide. Une première réussie où plus de 200 personnes se sont données rendez-vous pour suivre ce championnat et s’essayer en parallèle aux nombreuses activités proposées sur le handikayak. Retour sur cette édition réussie et prometteuse pour le canoë-kayak.
 

C’est sous les meilleurs auspices que cette première édition sur le thème du canoë-kayak s’est déroulée. Une semaine riche en compétition, en découvertes et en activités organisée par la Fédération Française Handisport (FFH), la Fédération Française de Canoë-Kayak (FFCK), en lien avec le Comité Handisport Départemental du Morbihan, le Comité Régional Bretagne Handisport et le Comité Régional de Canoë-kayak du Morbihan . Au programme : la 1ère épreuve internationale de para canoë en mer, le championnat d’ocean racing pour les valides, la formation accompagnateur handisport pour les bénévoles, une journée découverte grand public, la signature de convention régionale ou encore le stage de handikayak. Des moments forts autour du para canoë (pratique compétition) et du handi kayak (pratique loisir).

Le para canoë en mer comme épreuve en ocean race

En plus de cette semaine pour le public handi axée sur la découverte de la discipline, l’enjeu était également d’intégrer officiellement le para canoë en mer comme épreuve en Ocean Race. Pour l’instant, seule la course en ligne sur 200m en eau plate est ouverte à la compétition pour le para canoë. L’ocean race, épreuve de fond, poussent les athlètes internationaux à parcourir la même distance que les valides, c’est-à-dire de 22 km en mer qui change de l’épreuve habituelle en eau plate.

Une épreuve réalisable, et surtout attendue par de nombreux pays et sportifs. « Plusieurs nations ont regretté de ne pas avoir pu emmener leur sportif, notamment en ce qui concerne le Brésil et l’Australie, qui ont appris tardivement l’ouverture de cette course », concède Hassan Hafssa, chargé des relations avec le Comité de pilotage de la semaine paracanoë handikayak. « Cependant, nous avons découvert un réel engouement de la part des équipes internationales pour intégrer cette course. Je pense qu’elle va se développer, et qu’elle va avoir un bon avenir !  Mais c’est à l’International Canoe Federation de se réunir et de décider vraiment de l’avenir de cette compétition. »  Au total, pas moins de huit sportifs ont répondu présents donc quatre français : Thierry Bazin, KL3 (temps de course : 2h08), Dominique Le Bellour, KL3 (temps de course : 2h12), Gautier Delannoy, KL2 (temps de course : 2h21) et Manon Doyelle, KL3 (temps de course : 2h27).


En savoir plus sur la pratique du canoë-kayak


Une pratique adaptée

En parallèle, une formation d’accompagnateur pour les bénévoles, sur l’accueil du public et de son adaptation dans le kayak, a été mise une place. Une formation voulue et demandée par les bénévoles eux-mêmes.

Un pratiquant s’installe pour faire du kayak. © H. Hafssa

Deux ans plus tôt, un Certificat de Qualification Handisport (CQH) avait été mis en place pour les moniteurs professionnels des clubs de canoë kayak bretons, mais n’était pas ouvert aux bénévoles. Après deux années d’attente, une dizaine de bénévoles ont participé à cette formation. Une formation indispensable pour un meilleur encadrement. À la suite de ces 14 heures de formation réparties sur deux jours, ils ont appris à mieux accueillir le public, à savoir adapter la pratique du kayakiste en fonction de son handicap pour faciliter sa navigation lors des prochaines activités en plein air. Une pratique personnalisée et conseillée qui  permet de chasser certains à priori. « Un éducateur est venu avec les résidents de son centre, tout en leur disant « on va essayer, mais ce n’est pas certain que vous puissiez pratiquer ». Il y a toujours cet à priori disant que la pratique n’est possible que pour certain handicap. Mais la pratique est tout simplement différente, non impossible. À nous de l’ajuster au handicap du sportif  afin de lui permettre de mieux naviguer et surtout d’apprécier ce moment. C’est d’ailleurs ce que les bénévoles en formation ont dû faire, lorsqu’ils ont encadré la journée découverte, réservée à ceux qui voulaient découvrir le handi kayak », explique Marie-Anne Tourault, directrice sportive du Canöe-kayak à la FFH. « Les bénévoles forts de cette formation vont nous permettre d’aider au développement de la pratique. »
 
Une pratique bénéfique pour les personnes en situation de handicap, qui permet de travailler l’équilibre, essentiel dans la pratique et ce peu importe leur handicap. Sport de pleine nature, elle permet également de découvrir des espaces magnifiques et naturels. « Nous sommes allés visiter la baie de Quiberon, la baie sauvage … Nous sommes également allés nous promener entre les cailloux. C’est un milieu qu’ils ne peuvent pas ou très difficilement atteindre avec leur handicap. C’était vraiment très beau à voir », témoigne la Directrice sportive.
 

Un bilan positif

C’est donc sur un bilan positif que se termine cette semaine de découverte autour du canoë-kayak et ce premier test de para canoë en océan racing. Vendredi 13 septembre, un colloque avec l’International Canoë Federation a fait le point sur cette première course prometteuse, pour voir ensemble les suites possibles pour l’ouverture de la discipline en océan racing.

Signature de la convention régionale © H. Hafssa

Dans un même temps, une convention régionale a été signée par M. Colin Prigent, Président du Comité Régional Handisport Bretagne et le Comité régional de Canoë-Kayak, afin de développer ensemble la pratique du handikayak sur le territoire breton. Un travail commun, qui se concrétise dès le 28 septembre à Trégunc (Finistère) avec le RAID Sportif. Les 20 équipes devront boucler une course où quatre activités sportives seront au programme : kayak (3km), sarbacane, randonnée (5 km) et cyclisme (11 km). 

Rédaction : A. Guyon / Photo : H. Hafssa


À lire aussi 

La technologie au service du Handisport

Handisport & Santé

Magali Saby, du rêve à la réalité

Autres articles sur ce thème : Actualité / Canöe-kayak
haut de page