Mondial, premier titre en individuel pour Anthony Chalençon

Les Français aiment Prince George au Canada. Et le site le leur rend bien. En 2019, les Bleus y avaient glané neuf médailles. Cette fois, sur les seules épreuves de para-biahtlon, le clan tricolore s’est octroyé cinq médailles (1 or, 2 argent, 2 bronze), entre le 6 et le 10 mars. « Ce fut une belle semaine, tranche Anaïs Bescond, en charge du tir au sein du staff bleu-blanc-rouge. En adepte du relais, j’ai un peu de regrets concernant ceux de dimanche mais la formule ne nous a pas avantagés. L’absence de féminine dans notre équipe a pesé, au regard de la manière dont les points sont comptés. » La France a échoué au pied du podium.

L’autre petit regret concerne Benjamin Daviet, dont le staff pouvait espérer le voir faire retentir La Marseillaise. « Il lui a manqué un peu de ski et le Canadien Marc Arhens a été très fort, poursuit la championne olympique en relais mixte aux JO de Pyeongchang 2018. Mais il a fait de belles choses avec ses moyens du moment. »

Le quintuple champion paralympique vise une qualification aux Jeux paralympiques d’été, à Paris (28 août – 11 septembre 2024)… en aviron. « Je manque un peu de ski mais les deux médailles obtenues cette semaine démontrent, que malgré ce déficit et mon double projet, ça marche aussi. »

Le premier titre individuel d’Anthony Chalençon et Florian Michelon, sur le biathlon individuel (12,5 km) a donné de l’épaisseur au bilan français. « J’avais ciblé cette course, reconnaît le skieur de Morzine. J’avais souvent eu des médailles d’argent et de bronze… et de l’or en relais mais pas en individuel, Et la partager avec Florian puis tout le staff, c’est top. » L’an dernier, aux Mondiaux suédois, le duo avait touché l’argent. Cette fois, rien ni personne n’a pu lui résister. « Florian m’a apporté toute sa science de biathlète valide, estime Anthony Chalençon, qui a pensé à sa famille et aux différents staffs, une fois la ligne d’arrivée franchie. Il m’a fait passer quelques messages importants sur le pas de tir, et il m’a dit quand je pouvais couper les efforts sur les skis. Ses réflexes et ses conseils d’adepte de la discipline ont été une vraie valeur ajoutée. Je suis super content et fier. »

« Monter sur un podium, c’est merveilleux, mais gagner procure vraiment une sensation particulière, lance Florian Michelon, qui guide Anthony Chalençon depuis deux ans maintenant. Pendant toute la course, j’avais des informations du staff sur le bord de la piste… Je savais que l’on jouait quelque chose de grand mais il n’y a qu’à la fin que j’ai su que nous avions une belle avance (sur les deuxièmes). Il fallait alors rester concentrés sur la dernière descente et la ligne droite pour ne pas que ce titre nous échappe. » Joie, fierté et émotions ont alors gagné les deux hommes et tout le clan français. 

Cette dernière n’oublie pas non plus les mondiaux encourageants réalisés par Karl Tabouret, le troisième « larron » de la bande emmenée par Vincent Duchêne, chef d’équipe du biathlon pour à la Fédération Française Handisport. « Karl a beaucoup appris au contact de ses aînés. Et nul doute que les voir monter sur le podium et entendre La Marseillaise, qui me file toujours les poils, a renforcé sa motivation et son envie de vivre la même chose », avance Anaïs Bescond. Elle salue une nouvelle fois l’esprit d’équipe et l’investissement de chacun. « Robin Mahillon (technicien), en a passé des kilomètres sur les skis pour trouver les bons réglages, et Romuald Laplanche (kiné), qui assure le service après-vente n’est pas en reste. » Joie, fierté et émotions ont alors gagné les deux hommes et tout le clan français. Le chemin sinueux pour y arriver n’y est pas étranger. « J’ai été malade aux poumons en janvier dernier, retrace Anthony Chalençon, impatient de rentrer fêter ce titre avec sa famille. Dès que je respirais dans le froid, je toussais beaucoup. J’ai donc dû m’entraîner sur un vélo d’appartement au chaud. Mais une fois de retour sur les skis, tout est revenu très vite. » Le binôme a d’ailleurs été très solide dans ce secteur.

Ce titre récompense des années de travail et de sacrifices aussi. Mais il traduit aussi les progrès d’Anthony Chalençon au tir. « Il y a une nette évolution dans son temps et dans sa qualité de tir »,corrobore Anaïs Bescond

Les cinq médailles françaises

Anthony CHALENCON (Armée des Champions), Florian MICHELON (guide) 
Morzine-Avoriaz
OR > Individuel 12,5 km
ARGENT > Sprint 7,5 km
BRONZE > Sprint Poursuit

Benjamin DAVIET (Armée des Champions) / Le Grand Bornand
ARGENT > Individuel 12,5 km
BRONZE > Sprint Poursuit

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© Kelly BERGMAN / Caledonia Nordic