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Clément Gadea : « On a besoin de relève ! »

17 novembre 2015
La commission tennis de table a mis en place, depuis plusieurs années déjà, une politique de développement et de détection, en direction des jeunes. Tourné vers l’avenir, le tennis de table est désormais doté d’un championnat de France jeunes, d’une équipe espoirs et de plusieurs stages de détection. Clément Gadea, entraineur des espoirs et jeunes pour la commission tennis de table handisport, nous explique plus en détails cette politique…

Pouvez-vous nous détailler votre parcours ?

J’ai tout d’abord créé une section handisport dans mon club valide, à Elancourt, cette section s’est développée de plus en plus, avec pas mal de monde. J’ai alors pris contact avec le Comité Régional Handisport d’Ile-de-France, et je suis devenu CTFR afin de développer la pratique en Ile-de-France. A côté de ça, j’entrainais une joueuse dans mon club, qui était déjà n°15 mondiale en fauteuil. Je suis donc rapidement arrivé sur du haut-niveau, je l’ai suivie sur les Open, il y a eu des résultats tout de suite. C’est à ce moment là que Sébastien Messager, directeur sportif, et Jérôme Humbert, directeur sportif adjoint et responsable des équipes de France, m’ont proposés de venir travailler sur les stages. La relation a commencé à se créer comme ça. Depuis maintenant deux ans, ‘interviens régulièrement sur l’équipe de France senior lors de stages et d’Open Internationaux.

Quel-est votre rôle au sein de la commission tennis de table ?

On m’a nommé co-responsable des jeunes, avec Audrey Le Morvan. La commission est désormais dotée d’une vraie politique de développement « jeunes ». Les joueurs que nous avons actuellement en séniors, commencent à être âgés. A court et moyen terme, on doit donc faire évoluer le groupe existant. On a besoin de relève ! C’est d’autant plus criant qu’en tennis de table, si on veut faire une carrière de haut-niveau, il faut commencer à pratiquer très jeune. Il y a quelques années, on pouvait encore se permettre d’arriver sur le circuit à plus de vingt ans, et on avait encore un potentiel pour être champion paralympique ou champion du monde. Maintenant, en fonction des classes, notamment les moins touchées, la plupart des joueurs debout, ont quasiment déjà tous joués en valide à la base, et ils ont découvert handisport sur le tard. Le niveau est alors très élevé et c’est vraiment très compliqué de se faire une place.

Quel-est le projet autour des jeunes ?

La Fédération Handisport a vraiment mis l’accent sur les jeunes, notamment via des stages JAP, avec la possibilité, pour les meilleurs, de rejoindre ensuite les stages espoirs en tennis de table. Si c’est concluant, après un stage espoirs, les jeunes pongistes peuvent alors commencer à monter sur des petites compétitions internationales, et ainsi de suite. Nous faisons de plus en plus de stages pour détecter et former les générations futures. A long terme, il faut qu’on fasse plus d’actions via les centres, aller chercher plus d’enfants, qu’il y ai plus de masse. Je suis sûr qu’il y a de très bons joueurs, qui ne connaissent même pas l’existence d’Handisport ! Pour le moment on se concentre sur le groupe qu’on a actuellement, on les met en lien avec le groupe sénior, pour qu’ils se rendent compte du travail à fournir, ils se rendent compte que c’est possible aussi. Beaucoup de jeunes on des craintes : « Je ne pourrais pas être athlète de haut-niveau, il faut que je fasse des études, que je travaille… ». C’est vrai que ce sont les études qui vont leur donner à manger, pas encore le tennis de table !  Tous n’arriveront pas aux Jeux, mais rien que le fait de s’entrainer, d’organiser son temps, pour leur vie personnelle, sera quelque-chose de constructif pour toute leur vie. // Propos recueillis par M. Mainguy

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