Né avec une hémiplégie partielle, David Maillard a débuté l’escrime, en valide, à l’âge de 11 ans. Ce n’est que 16 ans plus tard qu’il découvrira l’escrime fauteuil. « Dans le cadre de mon métier d’ingénieur, j’ai recruté une personne tétraplégique, qui faisait du tir à l’arc. C’est lui qui m’a orienté vers un club handisport, je ne connaissais pas avant. »
Mais l’adaptation prend du temps. Il lui faut passer d’une position debout à une position assise. « Ça a créé du changement sur la partie déplacement, mais j’ai aussi dû accepter que j’étais en situation de handicap, c’était ça qui me demandait le plus d’adaptation. »
En 1998, il réalise son tout premier test international, puis ses premières Coupes du monde un an plus tard. Il n’est que remplaçant pour les Jeux de Sydney en 2000, mais remporte l’année suivante sa première Coupe du monde, en Italie.
David Maillard réalise finalement son rêve, à Athènes, en 2004. « C’était le premier aboutissement d’une carrière. » Cerise sur le gâteau, il remporte avec Cyril Moré, Alim Latrèche et Robert Citerne, la médaille d’or en épée par équipe. « On avait un comité de soutien qui s’était déplacé et qui nous soutenait. On était porté par ça », se souvient-il.
Quatre ans plus tard, à Pékin, il termine au pied du podium en individuel. Il n’y a pas de compétition par équipe. Il ne décrochera pas de 2e médaille, mais David Maillard décide de raccrocher l’épée. Pourtant, quand Paris annonce avoir obtenu l’organisation des Championnats du monde en 2010, il décide de s’y remettre, pour terminer sa carrière à la maison.
« J’ai repris l’entraînement un an avant. Je me suis qualifié en remportant une Coupe du monde au même endroit que celle gagnée en 2001 », sourit-il. Il décroche alors le titre suprême, par équipe une nouvelle fois, et termine sa carrière de la meilleure des manières. « Les Mondiaux, c’est encore plus difficile à gagner que les Jeux. Terminer sur une médaille d’or, c’est le plus beau rêve qu’on puisse espérer. Après ça, j’ai fermé le sac, c’était terminé. »
Mais l’escrime ne le quitte jamais vraiment. Il devient bénévole à la société d’escrime de Nîmes, dans le cadre de la naissance de la section handisport. Puis il ouvre son propre club, l’Escrime Pays de Lunel, dans l’Hérault. Et comme pour pousser son engagement un peu plus loin, il vient tout juste de valider ses diplômes d’État pour devenir maître d’armes. Il pourra ainsi former des personnes valides et en situation de handicap. Après des années à concourir dans les deux catégories, la boucle est bouclée.
Rédaction : S. Chauvet
Rencontre avec Cyril Moré, de sportif para à consultant pour Tokyo