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Dominique André, quadruple médaillé paralympique

20 octobre 2022
Chaque mois, la FFHandisport revient, à travers une série de portraits, sur ses anciens champions. Rencontre avec Dominique André, quadruple médaillé paralympique sur les relais, en athlétisme.

100m-demi-finale Jeux d’Athènes

Dominique André pratique tout un tas de sports depuis son enfance. À l’âge de 14 ans, il est amputé et doit presque tout arrêté. Il continue de faire un peu de vélo, un peu de tennis, un peu de moto, mais ce qu’il veut, c’est courir. Ce n’est qu’en 1994, alors âgé de 29 ans, que le manchon pour prothèse apparaît et révolutionne sa pratique du sport. « Il absorbait les chocs, c’est à partir de ce jour-là que je me suis mis à courir. Je faisais 15-16 secondes sur le 100 m, je trouvais ça pas mal », se souvient le Gardois.

Rapidement, il entend parler des Jeux Paralympiques et s’inscrit dans un club, à Montpellier, à 70 km de chez lui. Dès 1996, il gagne son premier titre sur des championnats de France, puis gravi les échelons internationaux : champion d’Europe du 100 m en 1997, champion du monde du 4×100 m en 1998.

Pour ses premiers Jeux, en 2000, il s’envole pour Sydney. Sa dernière fille est à l’école maternelle et suit l’aventure de son père, à distance, avec sa classe. Lui a dû poser trois mois de congés sans solde pour s’entraîner et prendre part aux Jeux Paralympiques. Qu’importe, il revient d’Australie avec deux médailles, une en argent sur 4×100 m et une de bronze du 4×400 m.

Un contrat à mi-temps qui le délivre

4×100 m – Jeux Paralympiques d’Athènes © Loyseau

Mais à son retour, il songe à tout arrêter. « C’était très compliqué de gérer ma vie de famille, le travail et le sport », concède Dominique André. L’année suivante, il est embauché par la mairie d’Alès (Gard) sur un mi-temps, ce qui lui permet de continuer sa carrière. « C’était royal. J’étais technicien dans un bureau d’études, mes après-midis étaient libres et j’étais détaché pour partir en compétition. Ça m’a permis de franchir des caps pour faire des médailles individuelles. »

En 2003, il prend même part à un 100 m intégré dans les championnats du monde valide, à Paris, où il prend la deuxième place. Pour les Jeux d’Athènes (2004), il bénéficie d’un détachement complet de onze mois avant l’échéance. Il glane deux nouvelles médailles avec les relais, les mêmes métaux que quatre ans plus tôt. « C’étaient des Jeux fabuleux, on était sur la fin de notre carrière, au top de notre niveau. »

Finale aux championnats de France valides pour ses 40 ans

Il le sait, Athènes seront ses derniers Jeux. Mais son histoire avec l’athlétisme ne s’est pas arrêtée dès la fin de la paralympiade grecque. « J’avais l’ambition de faire les championnats de France valides en vétéran pour mes 40 ans. J’ai eu la chance de faire la finale du 100 m. » Puis il participe, avec quelques autres athlètes handisport, à plusieurs meetings valides, et prend encore part à quelques compétitions internationales. En 2006, il se blesse au genou, et cela signe la fin de sa carrière.

Toujours embauché par la mairie d’Alès, qu’il n’a quitté qu’il y a deux ans en retraite anticipée, il s’éloigne peu à peu des pistes. Il tente de se lancer des défis, mais son genou le rappelle à l’ordre. « Un moment, il fallait que j’arrête, je ne fais plus qu’un peu de vélo maintenant. »

Rédaction : S. Chauvet


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