Quart de finaliste au dernier tour, Elias Debeyssac entend bien confirmer en faisant au moins aussi bien ce samedi à Villeneuve-d’Ascq (ord), théâtre du troisième et dernier rendez-vous individuel Nationale 1 de la saison. « Ce serait bien. J’aime bien cette épreuve car elle me permet de jouer contre les meilleurs Français. Peut-être qu’à force, je trouverais ça moins intéressant, mais actuellement ça me plaît. »
Cela va lui donner l’occasion de se jauger à moins d’un mois des championnats du monde par équipe, prévus du 15 au 20 mai à Brastislava. Sa première cape en équipe de France sur une épreuve majeure. « Je vais faire équipe avec Thomas Bouvais. Cette sélection représente beaucoup de choses pour moi. Je préfère en effet les compétitions par équipe que celles en individuel. » Lors de l’open de Lignano, en Italie, il en a fait la démonstration. Finaliste du tableau moins de 23 ans, quart de finaliste en élite, le joueur classe 8 tricolore a également fini deuxième par équipe avec Thomas Bouvais. Le Français, qui forme avec Clément Berthier, Lewis Dalby et bientôt Corentin Darennes, la relève de l’équipe de France debout, a affiché un niveau de jeu très intéressant. Poussant à la belle le n° 3 mondial de sa classe et éliminant en 8e de finale le n° 9. Une progression linéaire depuis l’été 2016 et sa victoire lors des Jeux Européens Universitaires, disputés à Zagreb (Croatie). Un titre qui lui a valu d’être mis à l’honneur, comme tous les autres étudiants bordelais médaillés, par l’Université de Bordeaux en janvier 2017.
A 19 ans, le pongiste du CAM Bordeaux, ancien pianiste et batteur, a franchi un palier cette saison. En valide, là où il a commencé, comme en handisport, où il évolue depuis deux ans seulement. Classé 17 en valide il y a deux ans, il est désormais 19. Et il pointe au 19e rang mondial dans sa classe de handicap. « Pratiquer en handisport m’a fait un peu changé mon approche du tennis de table. Je pense que je suis plus sérieux, plus pro dans ma préparation, mes entraînements et dans mon jeu. J’ai aussi beaucoup évolué sur le plan tactique et mental », développe Elias Debeyssac, pourtant handicapé du pied et du mollet depuis sa naissance.
Ses premiers pas pongistes, l’étudiant en première année de faculté de mathématiques et d’informatique les effectue en centre de loisirs. Il est ensuite repéré quand il participe au Festival du jeu, une manifestation sportive organisée à Saint-Loubès, la ville où il a grandi et où sont installés ses parents. A raison de trois entraînements par semaine au CAM Bordeaux, Elias Debeyssac, bloqueur évoluant avec un soft en revers, s’arme techniquement et tactiquement pour continuer encore à progresser. L’un de ses atouts pour tourner à deux de moyenne en Prénationale valide : sa qualité de service. Et une soif de vaincre renforcée et récompensée par ses derniers résultats. // J. Soyer