Pour être tout à fait exact, il convient de préciser que l’Euro n’a été créé qu’en 2014. « Je n’y étais pas car je préparais la Route du Rhum », explique Damien Seguin. Une manière modeste de signifier qu’il est donc devenu champion d’Europe dès sa première participation. Avec la manière. « J’ai remporté sept manches sur onze, précise-t-il. Je me sens bien physiquement. Et mon opération des yeux porte ses fruits. Avant, je devais porter des lentilles que je ne supportais pas plus de deux heures. Aujourd’hui, comme je fournis moins d’effort pour la vue, je suis plus disponible. Et je vois les bouées désormais », lâche-t-il dans un trait d’humour. Sa bonne condition physique lui permet surtout de rester hors du bateau de manière plus régulière et constante. « Je peux donc mieux anticiper et mieux sentir les bons coups. Même si l’objectif sportif était secondaire, la manière avec laquelle je gagne est intéressante car j’ai vraiment réussi à rester concentré tout au long des manches. » Il n’a jamais fini sous la quatrième place. Et encore, ce fut lors de la dernière manche, disputée lors de la dernière journée. Or, Damien Seguin savait depuis la veille qu’il était assuré de gager le titre européen.
Même si toute la concurrence n’était pas au rendez-vous, Damien Seguin a marqué les esprits. Et acquis quelques certitudes. Ce rendez-vous continental lui a permis de vérifier que son nouveau bateau avait des atouts non-négligeables. Et qu’il le manœuvrait plutôt bien. « Les dernières innovations répondent bien. Les nouvelles voiles aussi, le porte-drapeau de la délégation tricolore A un an des Jeux, je n’ai rien à inventer de ce côté-là. Bien sûr, il me faut peaufiner des choses, mais si les jeux avaient lieu demain, mon matériel serait opérationnel. » Au Mondial australien, prévu en fin d’année, Damien Seguin naviguera avec son nouveau support. Là, ses principaux concurrents seront de la partie. Objectif : assurer la qualification pour Rio 2016.
Avant cela, Damien Seguin et les Bleus se rendront au Brésil pour un stage de repérages. « Contrairement à certaines nations, nous avons choisi de nous rendre à Rio en fonction des marées et non des dates, dévoile-t-il. Logiquement, nous devrions avoir durant ce stage, des conditions climatiques, de vent et de marées proches ou identiques à celles que nous trouverons dans un an aux Jeux. » Les Bleus pourront aussi se situer par rapport aux plans d’eau même si ceux-ci sont encore sujets à polémiques (problèmes sanitaires).
Bilan mitigé pour les autres Bleus. L’équipe de France comptait quatre autres représentants à Valence, lors de ce championnat d’Europe IFDS. Faute de concurrent la série Sonar avait été annulée. Bruno Jourdren, sacré champion d’Europe l’an passé, a terminé 6e. Les autres skippers, habitués à régater sur 2.4, ont connu des fortunes moins glorieuses. Kévin Cantin, vice-champion d’Europe en 2014, s’est classé 10e. Xavier Dagault, lui, termine 12e, alors que Mathieu Laperche doit se contenter de la 16e place. // J. Soyer
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