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La France sur le toit de l’Europe !

5 septembre 2019
Après des épreuves individuelles conformes à leur niveau, les Français ont confirmé les promesses nées de leurs résultats depuis deux ans, en devenant pour la première fois de l’histoire de la discipline, champions d’Europe par équipe BC3, à Séville, la semaine passée. Une juste récompense.

C’est du trois en un… Et même plus. L’équipe de France BC3 de boccia (joueurs avec rampe) a signé une performance historique en devenant championne d’Europe. « Nous avons transformé l’essai, se réjouit Sophie Ternel, la directrice sportive de la discipline pour la Fédération Française Handisport (FFH). En battant la Grèce, première nation au classement mondial et championne du monde en titre, en finale. »

Une chance de premier ordre à Tokyo

Une victoire 4-2 synonyme également de passeport pour les Jeux Paralympiques de Tokyo 2020 (25 août au 6 septembre). Là encore, il s’agira d’une première. « Il y a quatre ans, l’équipe de France, 4e de l’Euro, avait raté la qualif de peu, rappelle Pierrick Giraudeau, le responsable de la performance pour la FFH. Ce titre met en exergue le travail de Sophie Ternel et de son staff mais aussi l’accompagnement mis en place par la fédération pour cette discipline. Mais après ce beau, ce très beau chapitre, il va falloir continuer d’écrire l’histoire et déjà penser à la préparation des Jeux Paralympiques. » La France change en effet de statut. « D’outsider crédible, elle devient une chance de premier ordre pour une médaille aux Jeux de Tokyo, affirme Norbert Krantz, directeur des équipes de France des sports d’été. L’unité d’aide à la perf, qui va se consacrer aux sportifs médaillables au Japon cette année, va donc lui apporter davantage d’aides. »

Sonia Heckel, Samir Van der Beken et Rodrigue Brenek peuvent en effet voir grand. « Ce titre, assorti d’une qualification paralympique, donne le droit de rêver », assure Pierrick Giraudeau.  Les Tricolores, maîtres des moments décisifs en poule, ont frappé les esprits en demi-finale, contre les Russes champions sortants, surclassés 8-0.     

Avant de se plonger dans la préparation des Jeux de Tokyo, le groupe France veut prendre le temps de savourer. « On n’a pas réalisé tout de suite, explique Sophie Ternel. On a tellement tout fait pour ne pas verser dans l’euphorie au fil des tours que nous passions, qu’il nous a fallu du temps pour vraiment nous lâcher. » Pour mesurer la perf. Il y avait aussi pas mal de sensations fortes dans le clan français. « On sait ce que nous avons vécu de bon et de plus difficile ensemble. Je me rends bien compte que nous avons beaucoup misé sur la passion et le cœur des entraîneurs et des assistants, tous bénévoles, pour obtenir ce résultat. »

Les moyens, déjà revus à la hausse sous l’impulsion de la FFH et de la cellule performance devront encore s’améliorer. « Cela nous permettrait de maintenir puis augmenter le nombre de regroupements ».  De participer peut-être à davantage d’opens internationaux. Un élément indispensable.

Entrer dans un cercle vertueux

Ce titre européen est en effet le fruit d’une progression continue de l’équipe. Il y a encore sept ans, au démarrage de la discipline en France, l’environnement et les conditions de pratique n’étaient pas propices à l’expression du haut niveau. Mais depuis 2015 et encore plus depuis 2018, une vraie dynamique s’est installée. « L’équipe a terminé 8e aux championnats du monde et a obtenu des succès prometteurs sur des opens européens, situe Sophie Ternel. Ce titre en est la confirmation. »

Il met en avant aussi la capacité de ces champions « à exploiter les ressources fédérales mises en place durant leur préparation », souligne Pierrick Giraudeau qui rappelle la volonté de la FFH de valoriser les disciplines principalement tournées vers les sportifs en situation de grand handicap. Une mise en avant indispensable pour accentuer la démarche et entrer dans un cercle vertueux. « Ce titre doit servir le grand handicap et la boccia. » Sophie Ternel y croit aussi fort qu’elle croyait son équipe capable d’atteindre le sommet européen à Séville.

Maintenant que c’est fait, il va falloir assumer. « On va accompagner l’équipe en travaillant sur le positionnement d’un préparateur œuvrant dans les sphères mentales ou psychologiques. Cette catégorie BC3 peut être un exemple de fonctionnement pour les autres catégories de la boccia », se projette aussi Norbert Krantz. Comme pour tout, la boccia française va devoir confirmer. Et il faut bien s’y préparer.       
 

Rédaction : J. Soyer / Photo : S. Tournel

 


En individuel : Samir Van der Beken et Sonia Heckel ont chuté de peu mais en poule, soit avant les quarts de finale.  

Le groupe France : Sonia Heckel – Florent Brachet, Samir Van Der Beken – Thomas Walgraef, Rodrigue Brenek – Lisa Brachet.

Staff. DS : Sophie Ternel
Head-coach : Marie-Pierre Leblanc
Entraîneur BC3 : Thomas Walgraef
Médical : Laurence Le Franc   
 


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