« S’adapter au milieu naturel pour le parcourir, sans le dénaturer », c’est la définition de l’accessibilité tout terrain d’après Emmanuel Buchoud, référent des sports de nature et directeur sportif de la randonnée au sein de la Fédération Française Handisport. « Dans le milieu citadin, on va adapter les lieux pour permettre l’accès aux personnes en situation de handicap. En pleine nature, c’est l’inverse. On va adapter notre matériel et apporter une aide humaine si besoin pour parfaire l’autonomie sans toucher au milieu naturel », précise Emmanuel Buchoud.
Historiquement, c’est par le ski que démarre l’accessibilité tout terrain. Par la suite, elle se développe avec la joëlette, qui a ouvert les parcours montagneux durant l’été. Pour continuer la mise en place de l’accessibilité tout terrain avec une pratique estivale comme hivernale, Emmanuel Buchoud précise que « la fédération accompagne et encourage les comités, les collectivités, ou encore les acteurs locaux, dans une démarche d’accessibilité. Souvent, on vient les soutenir dans la réalisation de dossier pour bénéficier d’équipements sportifs adaptés aux sports de nature ».
Depuis octobre 2021, la fédération est même accompagnée par l’entreprise Rossignol. Spécialisée dans les sports de nature, l’entreprise française a développé l’outil “On piste” avec la collaboration de la commission randonnée handisport. « Pour nous, c’était l’occasion de bénéficier d’un développement technique pour fournir des informations spécifiques au public handi », développe le référent sports de nature. “On Piste” recense des parcours en nature pour tout public (à pied, cycle ou en ski de rando) et permet d’y accéder par géolocalisation.
La pratique des sports de nature se perpétue grâce à cette accessibilité tout terrain. La tournée de l’EDF ADN TOUR Handisport et le programme High Five sont les piliers de ce développement. La première apporte un côté ludique et découverte de l’accessibilité des sports de nature partout en France. Le programme High Five propose quant à lui l’organisation de séances diversifiées à travers cinq types d’offre de pratique visant à favoriser une activité régulière et à développer l’autonomie. Si le Fauteuil Tout Terrain (FTT) est le plus représentatif de cette recherche d’accessibilité, la voile, la randonnée, la plongée, le parapente, le kayak, l’escalade… sont aussi recherchés par les licenciés FFH. Toutefois, la pratique individuelle reste encore très coûteuse, même si des solutions sont proposées tant en termes d’accompagnement que de matériel. « Avec les comités, on met à disposition du matériel pour diminuer les coûts », explique Emmanuel Buchoud. « Il suffit d’être licencié et d’être formé pour la pratique. À la fin, on peut être le capitaine d’un bateau tout en étant en situation de handicap. »
Rédaction : J. Joubert
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