Guy TISSERANT, Vice-Président de la Fédération Française Handisport
« Les conditions de jeu et la qualité de l’organisation sont dignes d’un championnat de monde voire des Jeux Paralympiques. C’est la première fois qu’on organise un championnat international en double, ce challenge est largement relevé. Les résultats des français et en particulier de nos jeunes sont très encourageants pour préparer au mieux Paris 2024. La coopération entre le club SQY Ping et la fédération a bien fonctionné, les efforts et le travail sont à la hauteur de l’événement. L’objectif à terme est de faire perdurer ce tournoi chaque année pour montrer que la France est un grand organisateur d’événements internationaux. »
Les Français posent leurs premiers jalons dans l’optique des Mondiaux. Roza Soposki, en charge des équipes de France, dresse le bilan de cet open et se projette sur celui de Slovénie, programmé du 11 au 15 mai.
Un mot sur l’organisation de ce tournoi français ?
Roza Soposki : Nous avons évolué au Vélodrome de Saint-Quentin en Yvelines (SQY) dans de très bonnes conditions. Tout faisait penser à une épreuve de référence : conditions de jeu, protocoles de remise de médailles, coordination avec les bénévoles. C’était digne d’un championnat du monde.
Comment situez-vous le niveau général des sportifs présents ?
R. S : Le niveau était un peu plus dense qu’en Espagne et en Égypte, les deux précédents tournois joués. Dans certaines classes, il y avait quasiment tout le top 10 mondial. Nous avons pu tirer des enseignements intéressants, notamment dans les classes 4-5 fauteuil ou encore en classe 6.
Quel bilan tirez-vous des prestations françaises ?
R. S : C’est mitigé si on ne se fie qu’aux résultats. Nous pouvions espérer une victoire de Fabien Lamirault (2e en classe 2) ou de Matéo Bohéas (3e en classe 10). Maxime Thomas voit aussi sa route s’arrêter en demi-finale en classe 4. Mais il n’y a rien d’inquiétant. Fabien Lamirault, double médaillé d’or aux Jeux paralympiques, est en reconstruction puisqu’il travaille avec une raquette différente. Maxime Thomas, lui, revenait aux affaires sur le plan international donc cette défaite demi-finale contre le Turc Turan (2-3) va dans le bon sens. La classe 10, elle, reste très homogène. On a aussi quelques regrets en classe 3 avec trois joueurs qui ne sortent pas de poule. En revanche, dans cette classe, bon tournoi de Florian Merrien, 2e.
Il y a aussi eu de belles victoires…
R. S : Oui. Sans être exhaustive, en classe 8, Thomas Bouvais, vainqueur en simple et en double (avec Matéo Bohéas) est invaincu. Clément Berthier confirme sa bonne forme du moment et devrait bondir, après ce tournoi, de la 14e à la 11e place mondiale. Je retiens aussi la victoire d’Alexandra Saint-Pierre, 23 ans, en classe 5. Elle totalise trois victoires et une médaille d’argent en quatre tournois internationaux. Lucie Hautière en classe 8, signe un beau parcours et atteint la demi-finale grâce une belle perf sur la Japon acquise notamment grâce à de belles parties contre la Japonaise Tomono en quart et la Thaïlandaise Chaiwut en poule. Même s’ils ne gagnent pas, Edgar Empis (1/4 en cl. 8) et Lucas Didier (1/2 en cl. 9) ont répondu présent.
Au rang des satisfactions, il y a bien évidemment la très belle victoire de Stéphane Messi, en classe 7. Le champion paralympique 2000 devrait remonter à la 5e place mondiale. Son objectif est de rentrer dans le « cut » pour les championnats du monde à Grenade, en Espagne (6-12 novembre) afin de viser les Jeux de Paris 2024.
Quel regard portez-vous sur les performances en double ?
R. S : Cette épreuve est toute nouvelle. Il est encore difficile d’évaluer pleinement la concurrence. En France, nous avons commencé à travailler en janvier dernier. Certaines paires paraissent être des évidences quand d’autres sont encore testées. En double mixte, la paire Morgen Caillaud et Clément Berthier s’est imposée et marque les esprits. Le duo Alexandra Saint-Pierre et Fabien Lamirault avance dans le bon sens. En double homme debout, Esteban Herrault et Clément Berthier, déjà vainqueurs en Espagne, terminent 2e. Le double Bouvais-Bohéas, vainqueur, prend peu à peu ses marques. C’est prometteur. La très belle surprise est venue du double Noël-Martin qui tombe en demi-finale en livrant de très bonnes parties.
Un mot sur les échéances à venir ?
R. S : On enchaîne avec l’open de Lasko, en Slovénie, le plus fort de tous. Seule la Chine manquera. On retrouvera, avec grand plaisir, les Ukrainiens, mais aussi les Polonais, les Allemands dans de nombreuses catégories. C’est le tournoi le plus relevé de la saison. A l’issue de ce tournoi, où la France présentera huit pongistes en fauteuil et cinq en debout, nous aurons davantage de lisibilité sur la délégation française disputant les championnats du monde parce que les tournois les plus importants auront été joués. Il en restera deux, au mois de juin en République Tchèque et un dernier au mois de juillet en Thaïlande. Nous aurons aussi les championnats de France au mois de juin. A partir du mois de juillet, et jusqu’en septembre, nous prévoyons un stage par mois dans l’optique des championnats du monde.
Propos recueillis par J. Soyer
OR
Alexandra Saint Pierre | classe 5
Stéphane Messi | classe 7
Thomas Bouvais | classe 8
Morgen Caillaud – Clément Berthier
Thomas Bouvais – Matéo Boheas
ARGENT
Fabien Lamirault | classe 2
Florian Merrien | classe 3
Clément Berthier | classe 8
BRONZE
Morgen Caillaud | classe 6
Lucie Hautière | classe 8
Maxime Thomas | classe 4
Lucas Didier | classe 9
Matéo Bohéas | classe 10
Alan Papirer – Yorick Adjal
Emeric Martin – Sylvain Noel
Lucie Hautière – Grace Williams
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