Avec six médaillés sur sept nageurs engagés, dix podiums dont un titre, ramené par Elodie Lorandi sur 400 m nage libre, la France a tenu son rang lors des Championnats d’Europe disputés à Funchal, au Portugal, cette dernière semaine. « Je suis satisfait », lance Cyril Bourdeau, directeur sportif adjoint de la natation handisport en charge du haut niveau.
Le staff tricolore retient d’une part les médailles et notamment celles des jeunes comme Anaëlle Roulet, 3e sur 100 m dos et de Théo Curin, 2e sur 200 m nage libre, mais aussi celles de ses ténors et les chronos qui vont avec. « Anaëlle, 20 ans, a enfin franchi un palier et cette médaille vient le confirmer, se réjouit le directeur sportif de la discipline à la Fédération Française Handisport, Jean-Michel Westelynck. Quant à Théo, il nous avait déjà bluffés par sa 4e place aux derniers mondiaux. Il a encore progressé car les meilleurs mondiaux étaient là. Et en plus, sa quatrième place sur 100 m nage libre lui montre aussi qu’il a encore du travail et de beaux espoirs devant lui. Il a eu la récompense et la carotte. » JMW note aussi la médaille de bronze d’Anita Fatis sur 50 nage libre. Un retour sur les podiums mérité pour la Française.
Au sortir d’un championnat du monde « pourri », selon Cyril Bourdeau et surtout marqué par l’absence de titre, les Bleus ont su se remettre au travail. « Il y a eu une remise en route de chacun. Nous avons pas mal travaillé sur l’aspect mental et certains ont pu voir qu’ils devaient changer un peu de stratégie. » Ce championnat du monde écossais, à Glasgow, pourrait donc avoir été un mal pour un bien. Une bonne piqûre de rappel à un peu moins d’un an des Jeux paralympiques de Rio (7-18 septembre). « Nos nageurs sont entrés dans cette démarche paralympique. Ils ont tous travaillé à 100 % au quotidien. »
Attention. Il ne faut pas croire que les Tricolores ses sont reposés sur leurs lauriers depuis les Jeux de Londres. Mais peut-être que certains ont dû prendre le mur qui s’érigeait devant eux pour admettre que leurs options n’étaient pas forcément les bonnes. Au Portugal où, selon Cyril Bourdeau, « les infrastructures et les conditions étaient plutôt propices à la performance », Élodie Lorandi et consorts ont répondu présent. Surtout au niveau des chronos. Bien sûr, un ou deux titres de plus auraient pu valoriser davantage ce bilan. Mais à quelques mois des Jeux, le nombre de médailles européennes est finalement assez anecdotique. « On regarde surtout les chronos », précise encore le directeur sportif adjoint de la discipline en charge du haut niveau.« Si Elodie avait un nouveau titre dans un temps ridicule ou si Charles avait pris l’or en 1’05 sur le 100 m papillon, cela aurait signifié que nous avions commis des erreurs dans notre planification. Là, les meilleurs ont réalisé des temps qu’ils n’avaient plus signé depuis 2014 à Montréal. Voilà ce qui m’importe et me fait dire que nous avons fait les bons choix depuis septembre 2015. »
Le staff tricolore a aussi pu mesurer les bienfaits des stages de l’hiver dernier. Et notamment celui organisé en Guadeloupe du 26 décembre 2015 au 10 janvier 2016. « À moins de 130 jours des Jeux, l’étape européenne est validée et les Bleus sont dans les temps », insiste Cyril Bourdeau. Prêts à en découdre avec une concurrence qui ne cesse d’aller plus vite. Cela promet de belles courses au Brésil. // J. Soyer
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