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Maxime Thomas : je me suis découvert une dissymétrie monstrueuse

8 février 2019
Le chef de file du « ping » français handisport va continuer de nous livrer les coulisses de son quotidien. Contrairement à l’an passé, le champion d’Europe 2017 classe 4 détaillera un point précis de sa préparation, de sa vie professionnelle et/ou sportive. Et il le fera tous les deux mois. Pour ce premier numéro de cette année 2019, synonyme de nouvelle formule, il dévoile le contenu et le bienfait de ses séances de musculation.

Son palmarès est épais comme un annuaire téléphonique. Sa réputation n’est plus à faire. Mais le pongiste de Charcot voit toujours plus loin et toujours plus haut. Cette saison, après une élimination un peu dure à avaler en quart de finale des championnats du monde en Slovénie, il a remis en question son mode de préparation. Parmi les principales nouveautés, un temps beaucoup plus consistant accordé à la préparation physique (trois séances d’une heure et demie par semaine). « Avant, elle entrait dans un planning général, à travers mes séances de kiné et mes entraînements à la table, détaille-t-il. Aujourd’hui, j’ai un peu réduit le volume d’heures de tennis de table afin d’accorder davantage de moyens et de temps à la préparation physique. Cet aspect a pris une dimension nouvelle dans ma classe de handicap. Surtout depuis la fin des Jeux de Londres en 2012.» Maxime Thomas raconte.

« Frais comme un gardon »

« En fin d’année dernière, j’ai croisé la route de Cyril Catala, notamment parce qu’il proposait la cryothérapie à corps entier. Nous avons pas mal échangé et nous avons tout de suite eu un bon feeling. J’ai aimé sa sensibilité sur le handicap et sa motivation pour travailler avec un athlète paralympique. C’est une première pour lui mais il a vite cerné mes attentes. Après seulement un mois, je commence déjà à en ressentir les bienfaits. Actuellement en stage au Creps de Nancy, je peux enchaîner avec beaucoup plus d’aisance de longues et intenses séances. Ludovic Rémy, mon entraîneur l’a remarqué : « C’est fou, tu transpires moins et tu as l’air frais comme un gardon ! »

« Bon, je dois bien avouer que j’ai déjà découvert que j’avais une dissymétrie monstrueuse entre le bras droit, qui tient la raquette, et le gauche. A chaque fois, j’ai l’impression que ce dernier va tomber en cours de séance (rires). Nous travaillons donc pour combler ce déséquilibre. Je développe l’endurance et la solidité de mon bras gauche et cherche surtout à accroître l’explosivité du droit. Renforcer et optimiser mon bras gauche est important parce que c’est avec celui-ci que je stabilise mon fauteuil.

Mes séances sont aussi pas mal basées sur le renforcement de mon dos et de mes abdos via des exercices de gainage. Nous travaillons sur des exercices de gainage via des méthodes proches de celles utilisées en pilate. C’est plus profond et doux mais ça bosse… Cyril Catala veille autant à protéger et prévenir d’éventuels blessures des articulations (épaules, coudes, poignets) et des avant-bras, des secteurs très utilisés, qu’à me renforcer. Il y a aussi de séances de cardio effectuées avec les battle rope (les grosses cordes de musculation). Je me souviens bien de la dernière…»

De Lyon à Nancy, un travail complémentaire

« Ce travail est complété par des séances un peu différentes effectuées avec le préparateur physique du Pôle France de Nancy, lorsque je suis en stage avec Ludovic Rémy. A Lyon, lorsque je cale une séance de musculation, je ne fais très souvent que ça dans la journée. C’est différent à Nancy puisque je cumule les deux. Nous insistons donc davantage sur la proprioception, le travail de coordination et de motricité. On bosse aussi sur la réactivité, les changements de trajectoire.

Tout cela me sert pour la pratique du ping, comme dans ma vie de tous les jours. Dans mes transferts, pour porter mes enfants… Je m’épanouis pleinement… Je m’éclate même. »

Rédaction : J. Soyer

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