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Maxime Thomas, quand mars rime avec naissance

27 mars 2018
Le chef de file du tennis de table tricolore en fauteuil a accepté de raconter, chaque mois, un moment fort de sa préparation pour les championnats du monde individuels, prévus du 15 au 21 octobre en Slovénie. Pour ce deuxième volet, consacré au mois de mars, il explique comment il a concilié l’attente de la naissance de son deuxième enfant avec ses entraînements. Il revient aussi sur les émotions procurées par les Jeux Paralympiques de PyeongChang.

Médaillé de bronze aux Jeux de Rio en simple et champion d’Europe en octobre dernier, Maxime Thomas (CS Charcot) a mis le cap sur la Slovénie et les championnats du monde individuels. « Par rapport au format de la compétition et à l’adversité, ce sera une répétition grandeur nature des Jeux paralympiques de Tokyo 2020. »

Entre excitation et impatience

Mars rime avec naissance chez les Thomas. Le deuxième enfant de Maxime et de sa femme, Louis, est né dimanche. « Le terme était programmé pour lundi 26 mars, explique le pongiste. Mais il s’est fait attendre ce bébé. Il y avait un mélange d’impatience et d’excitation. J’avançais complètement avec l’aléa naissance en tête. »

L’attente a forcément pesé sur la préparation. « J’y pensais et je m’entraînais avec mon téléphone portable allumé pour être certain de ne pas rater l’appel de ma femme pour l’emmener à la maternité. Il n’était donc pas toujours facile de s’impliquer sans la moindre retenue dans les séances. Et en même temps, je savais que je devais profiter de ces jours pour enquiller puisque les semaines qui vont suivre la naissance seront moins studieuses sur le plan tennis de table. Il y aura aussi des nuits perturbées. »

Des entraînements différents

Le volume de jeu imposé depuis décembre et cette attente, qui occupait l’esprit, ont engendré de la fatigue et parfois une petite baisse de motivation. Pour y remédier, Clément Gadéa, l’entraîneur de Maxime, a concocté des séances un peu différentes de l’accoutumée. « Nous avons un peu déstructuré mon jeu, développe le Mosellan d’origine. Nous avons insisté sur des coups techniques bien précis. Par exemple, sur une séance de 2 h 30, il y a entre 30 et 45 minutes de services. Il y a aussi des exercices pour renforcer la technique et la main. Je m’efforçais alors de d’être attentif sur le fait d’effectuer, en permanence, des actions tranchantes sur la balle. L’approche technique est un élément ancré dans mon jeu. En match, mon repère prioritaire est de cet ordre-là. Ce travail me permet de découvrir de nouvelles sensations. »

Parallèlement, le duo a aussi accordé de l’importance au jeu de contre-initiative et de contre. Des facettes que Maxime Thomas apprécie un peu moins. « C’est le moment d’aborder les séances ainsi parce que je n’ai pas d’échéance avant un certain moment. Après je suis plutôt agréablement surpris parce que lors des séances libres ou des matches du critérium de N1A certains coups et schémas sont sortis naturellement. C’est plutôt encourageant. »

PyeongChang, une source d’inspiration

« J’ai suivi avec attention les Jeux Paralympiques d’hiver. J’ai apprécié de constater le suivi médiatique encore grandissant. Entre les directs de France TV et les nombreux articles… Tous les matins, le quotidien L’Équipe consacrait un beau papier aux Français. Leurs performances m’ont aussi boosté et apporté un supplément d’âme quand l’envie se faisait moins forte de mon côté. C’est forcément inspirant. Cela replonge aussi dans de belles émotions et nous rappelle pourquoi nous faisons tous ces sacrifices. Cela ajoute également un peu de pression. Avec toutes ces médailles, l’équipe de France paralympique d’hiver a placé la barre haute. On n’a pas intérêt à se louper dans deux ans à Tokyo. » // J. Soyer

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