Entre deux études vidéo d’adversaires, Olivier Cusin, l’entraîneur de l’équipe de France de rugby fauteuil, a livré son sentiment sur l’Euro. Les forces de son équipe, ses ambitions et la particularité d’arriver dans un costume de favori.
J. Soyer, journaliste : Olivier Cusin, dans quel état d’esprit abordez-vous ce championnat d’Europe danois ?
Olivier Cusin : Avec sérénité et une forme de force tranquille. Attention, cela ne veut pas dire que nous nous voyons déjà arrivés. Mais nous avons, aujourd’hui, quelques certitudes dans notre jeu. Si nous sommes appliqués, rigoureux et que nous restons vigilants, nous pouvons atteindre l’objectif fixé.
Qui est clairement d’atteindre la finale, synonyme de qualification immédiate pour Tokyo 2020 ?
Effectivement. C’est notre objectif. Nous en avons les moyens. La France est désormais sixième nations au classement mondial et deuxième en Europe, derrière La Suède et le Danemark. Notre dernier tournoi, à Varsovie (Pologne) en a apporté la preuve. Même si nous avons vraiment envie de valider cette qualification au plus vite pour avoir une année complète de préparation, nous aurions une seconde chance en cas d’échec. Il y aura un tournoi de qualification mondial au printemps 2020 réunissant 8 formations. Les deux premiers seront également qualifiés pour les Jeux.
C’est-à-dire ?
À l’exception de la Grande-Bretagne, grande favorite de l’Euro et de la Suisse, toutes les équipes présentes à l’Euro étaient là. Nous avons gagné le tournoi avec cinq victoires en cinq matches. Ce n’était qu’un tournoi de préparation, mais notre succès, assez net contre le Danemark, par exemple, apporte de solides repères.
Vous allez donc devoir, assumer, et c’est nouveau, un statut de favori ?
Oui. C’est assez différent des années précédentes où nous devions signer des perfs. Il va donc falloir être attentif parce que les niveaux avec la Suède (3e), qui est dans notre groupe et le Danemark (4e), sont serrés. Nous devons essayer de terminer premiers de poule pour éviter la Grande-Bretagne en demi-finale qui devrait finir en tête de son groupe devant le Danemark. Pour cela, il faudrait mettre en place le jeu que nous savons pratiquer et surtout ne pas nous prendre pour d’autres. En poule, nous allons retrouver la Suède, toujours dangereuse, l’Allemagne, qui nous a posés bien des problèmes en finale à Varsovie… Donc la confiance ne doit pas effacer la méfiance.
Comment la France est-elle parvenue à passer d’outsider à favorite sur un rendez-vous continental ?
C’est une association de facteurs. La commission rugby fauteuil, entre les aides de la FFH et les partenaires privés, bénéficient de moyens plus conséquents. Il y a aussi eu un important travail des joueurs qui mesurent davantage les exigences du très haut niveau. Le groupe s’est étoffé. Cette année, par exemple, j’ai eu plus de difficultés à composer mon groupe de douze. Il a fallu faire des choix. Le staff aussi a progressé.
Et sur le terrain, ça se traduit comment ?
Nous étions trop souvent inconstants. Capables de réaliser de très belles choses, de très bons matches et de sombrer ensuite. Nous avons gagné en régularité et e rigueur. Il y a aussi beaucoup moins de pertes de balle. Nous avons gardé notre solidité défensive tout en améliorant notre efficacité offensive. Les joueurs ont bien assimilé les schémas tactiques, ont progressé physiquement et techniquement. Enfin, notre effectif s’est densifié. Il y a au moins huit joueurs qui peuvent évoluer sans que cela n’influence trop le niveau général de l’équipe. Ces rotations aident à rester concentrés, rigoureux et constants.
Tous les voyants sont donc au vert…
Nous sommes dans une très bonne dynamique en effet. À nous de la conserver.
Propos recueillis par J. Soyer
Corentin Le Guen, Pierre Laroque, Christophe Corompt, Jordan Ducret, Cédric Nankin, Matthieu Tiriet, Nicolas Rioux, Rodolphe Jarlan, Sébastien Verdin, Christophe Salegui, Jonathan Hivernat, Ryadh Sallem
Staff : Michel Terrefond (DS),Olivier Cusin (entraîneur), Cédric Dubord (adjoint)
Médical : Mustafa Raji, Pasquale Gallo
Équipement : Adrien Corompt
Support : Glen Lebeau
A : France, Suède, Allemagne, Pays-Bas.
B : Grande Bretagne, Danemark, Pologne, Suisse.
Suivre la compétition sur : 2019wrec.com
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