Olivier, peut-on annoncer que Sandrine Aurières-Martinet et Cyril Jonard seront vos deux seuls représentants au Brésil ?
Ils sont les deux seuls présélectionnés. Mais ils doivent maintenir leur démarche de haut-niveau. Je ne me fais pas de doute mais cela entre aussi dans les critères de sélection. On aurait aimé en avoir davantage mais nous avons opté pour une liste très restreinte. Pour aller aux Jeux, il fallait avoir un bon classement mondial et être en capacité d’accrocher un podium. Cela voulait donc dire que ceux qui n’avaient pas encore atteint le niveau mondial idoine devaient monter sur le podium aux Jeux mondiaux ou à l’Euro 2015. Certains n’y sont pas parvenus parce que la marche était un peu haute. D’autres n’ont pas su entreprendre la remise en question nécessaire pour performer au plus haut niveau. Mais il est clair que cette préparation se fait sur un goût d’inachevé. Certains n’ont vraiment pas su tirer profit des moyens mis à leur disposition par la FFH et la commission.
Comment aborder une prépa paralympique avec deux sportifs seulement ?
C’est tout nouveau. On ne pourra pas miser sur l’émulation collective d’autant plus qu’il y a une femme et un homme. Nous allons donc individualiser au maximum cette préparation. La faire évoluer en fonction de leurs besoins, de leurs attentes. Sandrine et Cyril possèdent l’avantage de bien connaitre leur corps. De savoir comment aborder une telle échéance. Ces Jeux seront en effet leur dernière compétition internationale. Ils auront donc une saveur particulière.
Ils visent tous les deux une médaille…
Oui. L’objectif est prétentieux pour l’un comme pour l’autre. Notamment pour Cyril qui officie dans une catégorie (- 81 kg) particulièrement dense. La plus concurrentielle de toutes. Mais il travaille dans un club, Limoges, habitué à préparer des judokas pour des rendez-vous internationaux majeurs comme les Championnats d’Europe ou autres. Sandrine, elle, a changé de club pour signer à l’US Orléans, une référence dans le monde. Là-bas aussi, elle va trouver une émulation intéressante et un encadrement adapté pour préparer les Jeux. Leur structure maîtrise parfaitement les enjeux d’une telle saison.
En tant que DS, vos missions vers la détection ou la formation sont-elles moins prioritaires lors d’une année paralympique ?
Au regard du nombre d’athlètes concernés par les Jeux, je ne suis pas obligé de concentrer toutes mes forces sur les Jeux. Au contraire, il me faut accélérer sur la détection et voir comment nous pouvons mettre à profit la préparation de Sandrine et Cyril pour les plus jeunes. Nous avons nommé un entraîneur pour constituer un groupe jeune, ouvert à partir de cadets, pour les Jeux 2020 et 2024. Nous espérons pouvoir associer, en partie, ces judokas à la préparation paralympique de nos deux athlètes phares. En revanche, ceux qui ont manqué la qualification pour les Jeux de Rio auront moins de moyens. Ils devront afficher une vraie motivation, fournir des efforts et démonter qu’ils sont revenus dans une démarche de haut niveau pour intégrer à nouveau l’équipe de France.
Ces Jeux seront-ils vos derniers en tant que chef de file du judo ?
Je réfléchis. Je ne sais pas quel sera l’avenir du judo au sein de la FFH. C’est une question ouverte sans jugement particulier. Le partenariat intensif entre la FFH et la FFJ, qui me semble adapté, va-t-il se poursuivre ? Et sur les mêmes bases ? Quelle sera aussi l’évolution du poste de DS ? Il y a beaucoup d’incertitudes… Celles-ci rendent impossible ma réponse à l’heure actuelle… Il faut savoir si je serais la bonne personne pour assumer cette fonction. Ce choix doit être fait en totale collaboration avec la FFJ. Le DS devra être reconnu par les deux fédérations et faire le lien entre la FFH et les responsables de la FFJ ayant la délégation handisport.//J. Soyer
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