Je sais que j’ai réussi à mon petit niveau à faire adhérer les gens à mon discours qui allait au-delà du handicap. Ces applaudissements ne sont pas que polis, j’ai le sentiment qu’ils répercutent une compréhension de l’assistance sur le fait que le handicap ne veut pas forcément dire avoir quelque choses en moins. C’est juste une différence.
Je savais ce que j’avais à dire, je n’avais pas envie de faire semblant. J’étais tout de même un peu stressée mais je pense avoir réussi à rester naturelle. De toute façon je ne sais pas vraiment faire autrement (rires).
Bien sûr il y a le côté sportif qui va être fantastique mais le sport et ces jeux peuvent permettre autre chose que la simple course à la médaille. L’éducation par le sport, les valeurs liées à la pratique sportive, la pédagogie, le social doivent être au cœur de cet événement. Au tout début de la candidature, j’avoue que je me demandais si la cause du handicap allait vraiment être prise en compte. Et puis très rapidement, j’ai constaté que si Paris avait les Jeux, il en resterait quelque chose pour les années suivantes. Il y a eu une réelle volonté de la part du comité d’organisation de mettre sur un même pied d’égalité olympisme et paralympisme. Pour moi la symbolique est très forte.
Je pense que oui. Les compétitions Handisport passent plus souvent à la télévisions, on en parle dans les journaux. Maintenant, il reste sept ans pour continuer à mettre en avant le paralympisme et mieux expliquer ce qu’est le handicap en général. Il faut faire la publicité de ces jeux, aller dans les écoles, mettre les sportifs en avant. Ces jeux doivent permettre d’améliorer le vivre ensemble, la solidarité et aider une personne en situation de handicap à être fière de ce qu’elle est et de son potentiel.
Je l’ai rencontré pour la première fois à Lima et j’ai trouvé un homme avec beaucoup de charisme, qui portait une attention remarquable aux personnes. Il a réussi à faire passer ses messages en douceur, sans jamais oublier qu’il avait été sportif. Il est certain que Paris 2024 lui doit beaucoup.
J’aurai 39 ans donc ce sera trop tard pour moi. Mais j’aimerai bien intégrer le projet c’est certain, dans l’accompagnement des jeunes pourquoi pas. J’ai envie de transmettre donc je pense que je ne serai pas très loin de toute façon. // Renaud Goude