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Paris 2024: « Améliorer le vivre ensemble »

12 octobre 2017
Nantenin Keita, médaillée d’or à Rio sur le 400m mal voyant, a marqué les esprits lors de la session du Comité Olympique International à Lima, au Pérou, le 13 septembre dernier, date où Paris s’est vu attribué les Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024. Venue avec toute la délégation française pour défendre cette candidature, elle a su transmettre ses émotions à l’assistance de la manière la plus naturelle qui soit. Elle revient sur sa prestation et nous parle de sa vision des jeux à Paris dans sept ans.

A la fin de votre discours, vous avez été  chaleureusement applaudie et l’émotion se lisait sur votre visage, racontez-nous vos sentiments à ce moment-là…

Je sais que j’ai réussi à mon petit niveau à faire adhérer les gens à mon discours qui allait au-delà du handicap. Ces applaudissements ne sont pas que polis, j’ai le sentiment qu’ils répercutent une compréhension de l’assistance sur le fait que le handicap ne veut pas forcément dire avoir quelque choses en moins. C’est juste une différence.

Vous vous étiez bien préparée à cette intervention ?

Je savais ce que j’avais à dire, je n’avais pas envie de faire semblant. J’étais tout de même un peu stressée mais je pense avoir réussi à rester naturelle. De toute façon je ne sais pas vraiment faire autrement (rires).

Paris 2024, cela représente quoi pour vous ?

Bien sûr il y a le côté sportif qui va être fantastique mais le sport et ces jeux peuvent permettre autre chose que la simple course à la médaille. L’éducation par le sport, les valeurs liées à la pratique sportive, la pédagogie, le social doivent être au cœur de cet événement. Au tout début de la candidature, j’avoue que je me demandais si la cause du handicap allait vraiment être prise en compte. Et puis très rapidement, j’ai constaté que si Paris avait les Jeux, il en resterait quelque chose pour les années suivantes. Il y a eu une réelle volonté de la part du comité d’organisation de mettre sur un même pied d’égalité olympisme et paralympisme. Pour moi la symbolique est très forte.

Pensez-vous que le grand public est au courant que Paris 2024 c’est aussi le paralympisme ?

Je pense que oui. Les compétitions Handisport passent plus souvent à la télévisions, on en parle dans les journaux. Maintenant, il reste sept ans pour continuer à mettre en avant le paralympisme et mieux expliquer ce qu’est le handicap en général. Il faut faire la publicité de ces jeux, aller dans les écoles, mettre les sportifs en avant. Ces jeux doivent permettre d’améliorer le vivre ensemble, la solidarité et aider une personne en situation de handicap à être fière de ce qu’elle est et de son potentiel.

Le président du comité d’organisation Tony Estanguet a été à l’écoute du mouvement paralympique.

Je l’ai rencontré pour la première fois à Lima et j’ai trouvé un homme avec beaucoup de charisme, qui portait une attention remarquable aux personnes. Il a réussi à faire passer ses messages en douceur, sans jamais oublier qu’il avait été sportif. Il est certain que Paris 2024 lui doit beaucoup.

Les jeux en France c’est une motivation pour vous en tant qu’athlète ?

J’aurai 39 ans donc ce sera trop tard pour moi. Mais j’aimerai bien intégrer le projet c’est certain, dans l’accompagnement des jeunes pourquoi pas. J’ai envie de transmettre donc je pense que je ne serai pas très loin de toute façon. // Renaud Goude

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