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Rencontre avec Ludovic Buanec

4 octobre 2023
Une fois par mois, nous partons à la rencontre de ces personnes qui donnent de leur temps pour la Fédération Française Handisport et qui s’investissent chaque jour pour faire bouger les lignes, que ce soit dans un club ou un comité. Ce mois-ci, Ludovic Buanec, acteur majeur du développement de l’athlétisme handisport, a répondu à nos questions sur son investissement chez Handisport.

Quel est votre rôle au sein de la FFHandisport ?
Ludovic Buanec : Actuellement, je suis en charge de développer l’athlétisme au sein de la commission athlétisme handisport. Cela consiste notamment à fédérer les territoires autour d’actions comme l’organisation de compétitions, l’aide à la mise en œuvre du projet fédéral, le développement d’outils de gestion de compétition, l’apport de connaissances en lien l’athlétisme handisport.

Je suis également en charge de développer le frame running en France et j’ai une troisième casquette qui consiste à réaliser des étapes de classification sur la partie technique.

Qu’est-ce que votre rôle vous apporte sur le plan personnel ?
L.B. : D’un point de vue sportif, j’ai toujours pensé que n’importe quelle personne pouvait pratiquer une activité physique. Le sport en lui-même peut être excluant et de ce fait, il fallait trouver des solutions, notamment dans le cadre de mon métier. Voir ce que la fédération propose en terme de projet sportif pour les pratiquants, quel que soit leur âge, ce sont pour de vraies valeurs d’engagement. Me dire aussi que je pouvais apporter à mon niveau, faire grandir mes élèves et leur ouvrir des portes.

Humainement, c’est un mouvement qui prône une belle vision des choses et une possibilité pour les sportifs de pouvoir vivre des expériences motrices et humaines qui sont hors-normes. Je me retrouve totalement dans ces valeurs et dans cet état d’esprit, je me nourris de tous les échanges avec les jeunes sportifs et mes collègues de la commission.

Avez-vous un métier à côté ?
L.B. : Enseignant à l’UFR STAPS de Nantes, je forme les personnes qui vont être amenées à travailler dans le domaine de la santé, avec des personnes en situation de handicap. J’effectue ma deuxième rentrée dans cette université cette année !

Au début de ma carrière en 2001, j’ai été professeur d’EPS et j’ai eu la chance d’être rapidement au contact d’enfant en situation de handicap. Ce sont des postes qui sont spécialisés pour enseigner avec ce type de public. J’avais déjà cette sensibilité pour le handicap et c’était vraiment une envie pour moi de travailler dans ce milieu.

Êtes-vous passionné par le sport ?
L.B. : J’ai pratiqué le sport assez tôt et ça m’a tout de suite passionné. Dès la classe de 5ème, j’ai voulu être prof d’EPS et certains de mes professeurs m’ont guidé dans cette voie en me poussant à par exemple accompagner d’autres classes sur des compétitions. J’avais à la fois le gout du sport mais aussi celui de l’encadrement, de l’animation et de la gestion de groupe. Je savais très tôt que j’allais me tourner vers le sport et notamment vers l’athlétisme, où j’ai commencé à entraîner à partir de l’âge de 15 ans. Je suis ouvert et passionné à pas mal d’autres sports comme l’escalade ou la course d’orientation !

Comment êtes-vous entré dans le mouvement ?
L.B. : Prof d’EPS dans un établissement accueillant des jeunes handicapés moteurs et cognitifs, j’ai effectué avec eux les événements jeunes multisport et d’athlétisme de la FFH. Ayant quelques athlètes motivés et pour quelques-uns performants, j’ai été sollicité par la commission athlétisme pour intégrer le suivi jeunes et l’organisation des évènement jeunes de cette commission. C’est à partir de là que j’ai commencé mon aventure dans le mouvement handisport !

Quelle est votre plus grande satisfaction ?
L.B. : La capacité de la fédération à faire confiance à la bonne volonté des bénévoles sur des fonctions à responsabilités (participation à la gestion de compétition par exemple). Peu importe les compétences qu’on peut avoir, il est toujours possible de trouver matière à s’engager. Qu’on soit juge sur une compétition, entraîneur d’un club ou d’un pôle, personne n’est exclu et l’investissement de chacun est toujours valorisé. Quand on souhaite s’engager, on a la possibilité de le faire et c’est ce que je trouve marquant et satisfaisant. Les gens autour sont bienveillants et permettent cet engagement.

Avez-vous un événement passé à nous raconter ?
L.B. : Il y a 9 ans, on a monté un challenge national des jeunes athlètes qui a été décliné dans les régions, avec une finale lors de l’ouverture du meeting Handisport Open Paris sur l’édition 2015. Ce qui m’a marqué, c’est d’avoir pu emmener les 60 meilleurs jeunes athlètes qu’on avait détecté en région, à une levée de rideau d’une compétition internationale. Avoir la chance de faire l’ouverture d’un tel événement, ça a fait pétiller les yeux de tous nos petits jeunes qui venaient de partout en France et même d’Outre-mer.

Est-ce qu’une personne en particulier vous a marqué ?
L.B. : Pour moi, c’est avant tout les jeunes sportifs qui m’ont guidé et que j’ai eu la chance d’accompagner dans leur projet (je peux citer Alix Delorme, Louis-Gabriel Perez ou encore Charlotte Marchais).

Au sein du mouvement, je pense à Julien Héricourt qui était Directeur sportif de l’athlé. C’est une personne qui m’a donné beaucoup d’idée et qui m’a fait confiance. Jean Minier également, ancien DTN, que j’apprécie et qui a toujours été très engagé. Ils transpirent l’humanité et ont été des acteurs important du mouvement.

Une phrase pour convaincre quelqu’un de se lancer dans le mouvement ?
L.B. : Peu importe le motif qui nous inspire à partager des moments avec les sportifs en situation de handicap, cela fait toujours grandir et nous apporte à tous des choses inimaginables.

Rejoindre le mouvement, c’est aussi pouvoir en tirer une belle expérience sur le plan humain.

Rédaction : S. Grandol

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