Il y a un peu plus d’un an, Christophe Durand, mon ancien partenaire par équipe en classe 5, un véritable ami, postulait pour succéder à Sébastien Messager comme directeur sportif des pongistes pour la Fédération Française Handisport. Il m’avait alors parlé de la possibilité que je sois l’un de ses coachs. La tendinite au coude qui m’avait empêché de défendre mes chances à fond pour me qualifier aux Jeux de Rio a persisté. J’ai donc été contraint d’arrêter et j’avoue que cela a entaché ma motivation. Mais cette idée de me reconvertir comme coach m’a plu.
Finalement, même si Christophe Durand n’a pas été directeur sportif, l’idée a fait son chemin et je me suis projeté. J’ai donc fait part à Stéphane Lelong, le nouveau DS, que je pouvais donner un coup de main, si besoin.
Non, jamais dans ces circonstances. Ce championnat d’Europe servira de test car c’est un vrai métier. Certes, j’ai coaché occasionnellement des amis en open international, mais là, il faut que je vois si j’ai les épaules pour effectuer cette mission pendant plusieurs jours d’affilée. Si cela se passe bien, j’aimerai poursuivre l’aventure jusqu’aux Jeux paralympiques de Tokyo en 2020. Si cette première me prouve que je suis fait pour ça, que j’aime ça, alors je passerai tous les diplômes et j’approfondirai les choses.
Joueur, j’ai vécu des moments fabuleux. De belles victoires, des déceptions fortes aussi. Et des expériences humaines très fortes. Christophe Durand qui a exercé comme coach entre les Jeux de Londres et de Rio m’a raconté à quel point les sensations vécues de l’autre côté de la barrière étaient intenses. Très fortes aussi mais très différentes. Cela m’a donné envie de vivre ces moments, à mon tour.
Mon expérience, mon vécu et mon goût de la compétition. Je n’ai arrêté qu’en 2015, j’ai donc la chance de connaître tous les joueurs de l’équipe de France et ceux des autres nations. J’espère réussir à mettre en place par le coaching des stratégies que je n’ai pas su adopter pour les battre comme joueur. Je pense aussi pouvoir apporter mon côté humain. J’étais moins carré, moins dans l’analyse détaillée que pouvait l’être Christophe Durand par exemple, mais plus dans le feeling… Mon objectif est d’accompagner chacun des joueurs dont je m’occuperai dans leur philosophie. J’aimerai aussi transmettre des valeurs proches de celles qui étaient les nôtres quand j’étais en équipe de France.
Oui. De revoir aussi des joueurs avec lesquels j’ai partagé de grands moments. Des adversaires avec lesquels j’ai lié de vrais contacts. J’ai vraiment hâte d’y être pour ça aussi.
Rédaction : Jérôme SAVARY / Photo : D.Echelard