La formule d’Olivier Duplan est simple et efficace. « Sandrine (Aurières-Martinet) a été là où on l’attendait, sans être au-dessus. » La Française a, en effet, cédé en finale contre la numéro un mondiale, l’Ukrainienne Nikolaychyk. « C’était un combat très tactique, détaille le directeur sportif tricolore. Sandrine se fait sanctionner dès le début d’une toute petite pénalité. Ensuite, elle domine le combat, porte le danger sur une belle action où il ne manque pas grand-chose pour faire basculer son adversaire, mais elle ne parvient pas à remonter sa pénalité. »
Facile en quart et en demi-finale, Sandrine Aurières-Martinet est dans les temps, même si elle va devoir « passer à la vitesse supérieure pour combler l’écart qui la sépare de la championne d’Europe, également en tête du classement mondial », selon son sélectionneur.
Quel sentiment vous anime après cette deuxième place européenne ?
Je suis très frustrée et dégoûtée par ma finale perdue contre l’Ukrainienne Nikolaychyk. Je perds sur un Shido pour sortie de tapis au bout de dix secondes alors qu’ensuite elle ne fait pas grand-chose du combat. Je pense avoir la meilleure situation, mais je ne la concrétise pas. Elle a gagné du temps au sol où j’ai été moins performante que d’habitude. Après, je ne suis peut-être pas objective car nous n’avons pas encore débriefé (Olivier Duplan, son directeur sportif tirait la même analyse que Sandrine). C’est comme ça.
Est-ce un échec ?
Oui. Ce sont mes derniers championnats d’Europe, j’aurais donc bien aimé les gagner. Pour moi, mon entourage et mes dirigeants. C’est toujours mieux de gagner. Surtout au regard du scénario. Dans ces cas-là, je préfère perdre sur un ippon que de la sorte.
Olivier Duplan dit : Sandrine est là où on l’attendait, sans être au-dessus…
Le chemin est encore long jusqu’au Jeux de Rio. Je vais m’appuyer sur ce combat, l’analyser pour voir ce qui peut encore être amélioré. Il y a encore pas mal de choses à travailler. Et notamment des choses à corriger par rapport à cette Ukrainienne.
Maintenant, il va falloir troquer la casquette d’athlète pour celle de supporter ?
Oui. Il va falloir être derrière Lucas et Cyril afin de leur apporter un maximum d’énergie positive.
Olivier Duplan est également déçu par la septième place de Kévin Villemont (-60 kg), définitivement exclu de la course aux Jeux de Rio. « Il connaissait l’enjeu, rappelle Olivier Duplan. Il lui fallait monter sur la boîte pour voir le Brésil du 7 au 18 septembre 2016. »
Surpris au premier tour par le Turc Ciftci, qui a terminé troisième, Kévin Villemont a remonté les repêchages contre le Russe Dzhabrailov. « C’est dommage car il a pourtant fait le job. Il a pris des risques, il est sorti de sa réserve et il a bien respecté les consignes. Mais il a mis trop de temps à entendre le message des entraîneurs et de la commission. Il lui a manqué un brin de réussite mais celui-ci arrive quand les efforts sont fournis depuis longtemps. Peut-être que Kévin ne les a pas fait assez vite. »
Enfin, Julien Taurines a terminé cinquième de cet euro portugais. Là encore, l’analyse de son sélectionneur est sans concession. Mais juste. « Cette cinquième place est flatteuse. Il est assez loin d’un podium européen ou mondial, dévoile Olivier Duplan. Sa perte de poids a trop modifié ses repères. Julien arrive vraiment au bout de sa carrière. Une page de quatorze ans, marquée par des podiums européens, mondiaux et paralympiques, se tourne. Il va falloir l’accompagner et l’aider à digérer cela. Mais avant, il aura gagné un combat important, via sa perte de poids, pour son hygiène et son confort de vie. » Julien Taurines restera donc un grand bonhomme du judo tricolore handisport.
Ce samedi, place à Lucas Clairet (-73 kg) et à Cyril Jonard, très attendu en -81 kg.
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