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Stage JAP national 2019 : « prendre conscience de son potentiel »

14 novembre 2019
118 jeunes ont participé au stage national Jeunes à Potentiel au C.R.E.P.S de Bourges. Organisé chaque année pendant les vacances de la Toussaint, il permet à des jeunes identifiés et détectés de participer, le temps d’une semaine, à un stage multisports entourés de jeunes engagés dans un projet sportif ambitieux. La FFH est partie à la rencontre de Sami El Gueddari, coordinateur de l’événement et directeur sportif de la natation.


FFH : Qu’est-ce que le stage national Jeunes à Potentiel ?
Sami El Gueddari : Chaque année, pendant les vacances de la Toussaint des jeunes issus de stage JAP régionaux sont sélectionnés pour participer à un stage intensif d’une semaine
 
Le stage permet de préparer la relève. Il ne faut pas attendre que les jeunes arrivent dans les collectifs espoirs. Il faut aller les chercher, les accompagner pour leur permettre de passer ces étapes là le plus vite possible et être sûr de ne pas passer à côté de jeunes à potentiel faute de communication ou encore de confiance en eux. Certains, parfois isolés n’ont pas conscience de ce à quoi ils pourraient prétendre en s’entrainant et en s’investissant pleinement dans leur discipline. C’est pour cela que le JAP est là. Il leur permet de prendre conscience de leur potentiel et de réaliser le travail a accomplir pour exploiter pleinement celui-ci , s’épanouir dans la pratique qu’ils auront choisie ou qu’on lui aura conseillé.

Quelles sont les différentes disciplines que les jeunes retrouvent ?
Il y a huit activités : cyclisme, tennis de table, escrime, boccia, athlétisme, basket, goalball et natation. Ce sont toutes des disciplines paralympiques. C’est la 1e année que nous proposons le goalball. L’année passée, nous avions intégré l’escrime.
 
Pourquoi avoir décidé d’ajouter le goalball cette année ?
Au début, nous choisissions des activités présentant le plus fort nombre de licenciés, car notre objectif est d’identifier chaque année dix nouveaux jeunes à potentiel pour que l’activité puisse vivre et avoir du sens. D’année en année, on a senti, avec l’engouement et l’implication des comités sur la thématique jeune que l’on pouvait ouvrir les JAP à d’autres disciplines. Une des premières conditions que j’avais mise lorsque j’avais porté ce projet c’était que je voulais des directeurs sportifs avec un projet sportif derrière. Le JAP n’est qu’une étape. Il faut pouvoir proposer par la suite aux jeunes  un circuit attractif et ne pas se limiter au JAP.
 
Le goalball a mis en place une compétition jeune. Ils sont entrain de créer, sur la coupe de France et le championnat de France, une équipe jeune.  On a également senti lors des jeux de l’avenir une appétence pour cette discipline. Il n’y a pas encore de collectif de perfectionnement dans cette discipline, mais on a décidé de la proposer sur le JAP pour commencer. Huit jeunes avaient pour discipline le goalball cette année, ce qui est très bien pour une première année sur une nouvelle discipline.


Le stage JAP national 2019 en images

JEUNES / Stage Jeunes à Potentiel (JAP) 2019


Quelle est la semaine type d’un jeune pendant ce stage ?
Ils arrivent le lundi et dès leur arrivée ils ont une séance d’entraînement de 17h à 19h. Cette première séance fait suite à un long trajet, mais leur permet de pouvoir identifier les lieux, faire les réglages de matériel, prendre possession de l’environnement …

Un entraînement bi-quotidien de  séance de trois heures les attend jusqu’au jeudi. Ce sont de grosses séances, mais ils ne sont pas forcément sur un travail physiologique pur et dur mais vraiment sur la technique : développement d’habilité motrice, travailler leur aspects techniques.  Il y a également des temps d’entretiens individuels avec chaque sportif et leur référent régional, des soirées à thèmes : présentation des structures fédérales avec témoignages de jeunes qui sont au sein de ses structures et qui sont souvent dans les groupes de perfectionnement, visionnage de film sur les Jeux Paralympiques…

En plus de la semaine multisports, l’accent est également mis sur l’encadrement …  
On souhaitait donner les clés du haut niveau. Dans le champ du handicap, il faut s’acculturer à cela. Nous avons des clubs dynamiques qui font un travail de recrutement et d’accompagnement mais l’aspect haut niveau est encore très singulier. Il ne concerne qu’une petite tranche de nos clubs. On voulait par le biais des vidéos, de ces temps d’échange avec les jeunes mais aussi  grâce à la présence des référents régionaux, les amener à se sentir accompagnés et entourés ; que tout le monde partage le même discours. Nous les voyons au JAP, mais après c’est au référent de comité départemental ou régional de véhiculer le discours qu’on aura tenu aux jeunes. C’est important ce maillage territorial parce que ce sont dans les territoires que ce créé les champions de demain. Les territoires façonnent les performances de demain.
 
Après tous ces échanges, remarquez-vous un changement au niveau des jeunes après ce stage ?
Ce qui est positif pour les jeunes c’est la présence des groupes de perfectionnement. Il y a une forme de mimétisme qui s’installe très rapidement où on veut copier ses ainés. Il y a surtout une prise de conscience et une meilleure compréhension des attentions. Très souvent ils viennent avec le plaisir du sport et repartent en se disant « le challenge m’intéresse , j’ai envie de faire plus, j’ai compris là où je suis attendu ». Ils repartent avec des objectifs clairs sur le pourquoi ils pratiquent et une vision plus claire sur ce qui les attend pour l’année à venir.
  
Parmi les 118 jeunes, combien ont été repéré ?
J’aime à dire que tout ceux qui ont participé ont déjà été repéré puisqu’avant de participer au JAP régional, ils ont été remarqué par les référents disciplinaires. On les connaissait. Ils ont tous un potentiel à court, moyen ou long terme. La clé pour tous c’est l’assiduité, la persévérance et la rigueur dont ils vont faire preuve à l’entraînement. Ils présentent tous des habilités leur permettant de vouloir participer aux championnats de France. Aujourd’hui on est  ravi du niveau observé pendant ce JAP. On est ravi de l’implication des comités qui à force de venir d’années en années appréhendent de mieux en mieux les profils à potentiels qu’ils nous proposent sur ce JAP nationale. « Il faut prendre son temps mais pas perdre de temps. » C’est une phrase de Koen Van Landeghem que j’aime bien. Il ne faut pas perdre son temps, il faut s’entraîner rapidement dans des volumes importants parce que le haut niveau demande beaucoup d’entraînement et de la régularité. La concurrence n’attend pas, mais pour autant il faut prendre le temps de bien construire le projet.
  
« Le JAP national, une machine à fabriquer des champions », qu’en pensez-vous?  
Une machine à trouver des futurs talents oui et non. Il y a plein de sportifs qui sont passés par le JAP. Ce n’est pas une machine à, mais un outil pour. Pour détecter, identifier et mieux accompagner. Les champions sont dans leur structure, dans leur territoire. Notre rôle c’est de ne pas passer à côté, d’être sur de les avoir identifier et de leur avoir donner les bons outils pour pouvoir performer.
  
Comment vous êtes venu l’idée de créer ce stage ?
C’est venu de plusieurs constats : nous avions à l’époque plusieurs événements jeunes (jeux de l’Avenir et le Grand Prix). Ces jeunes là on les retrouvais peu ou pas sur les circuits de compétition et dans les équipes de France. La mission que m’avait à l’époque confié Jean Minier, sous la houlette de Christian Février, était de trouver une passerelle entre ces deux univers : les événements jeunes et ceux de la commission sportive. De fil en aguille, l’idée de stage est né, basé uniquement sur la détection lors d’événements jeunes. Petit à petit ça c’est structuré, développé. Plus de 300 jeunes sont passés dans les stages régionaux. L’idée est d’aller sur ce secteur jeune. Aller les chercher et les accompagner. C’est très chronophage, car qui dit accompagner les jeunes dit accompagner les familles,… C’est un challenge qui vaut le coup car il a ce charme de la jeunesse, de l’envie, de la fougue. Charge à nous de trouver des solutions pour aller au bout de leur rêve et leur montrer que tout est possible.
 
Comment faire pour participer au stage JAP ?
Ce sont des candidatures portées par les référents régionaux. Les jeunes ne peuvent pas s’y inscrire d’eux-mêmes. Par contre, si en tant que jeune je souhaite un jour faire le JAP nationale, il faut que je me tienne informer des dates des JAP régionaux et je m’y inscrive pour être identifié.
 
Pour les JAP régionaux, il faut solliciter son comité pour pouvoir s’inscrire. Il faut avoir moins de 18 ans pour le JAP régional et moins de 16 ans pour le JAP national.

Rendez-vous sur la page Facebook Jeunes Handisport pour découvrir des vidéos et d’autres actualités sur les JAP et bien d’autres événements.

Propos recueillis par A. Guyon / Photo : G. Picout

 

 


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