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Ugo Didier ne perd pas de temps

24 août 2017
Ugo Didier, 15 ans et futur élève de Terminale S, est l’un des trois nouveaux de l’équipe de France qui va se rendre à Mexico pour les championnats du monde (29 septembre – 9 octobre). Rencontre avec le nageur de Cugnaux, (Haute-Garonne), en stage à Saint-Nazaire.

Le regard est franc et déterminé. La voix posée et assez sûre. Malgré ces 15 ans, Ugo Didier, qui va effectuer son entrée en Terminale S (il a un an d’avance), prépare avec sérieux les championnats du monde. Ses premiers. Trois fois médaillé lors du meeting de Berlin (sur 50m, 100m et 200m dos en jeune), 5e de la course élite en 200 m dos, celui qui a aussi récolté deux médailles lors des Jeux européens de la Jeunesse il y a deux ans, le dossiste espère faire parler son talent sur 100m et 200 m. Mais au Mexique, Ugo Didier (S9 et SB8) veut aussi poser les jalons d’une progression qui l’emmènera au plus haut lors des Jeux paralympiques 2024… à Paris.    

Ugo, depuis quand, nagez-vous en club et pourquoi ce sport ?

J’ai commencé à l’âge de 7 ans. En raison de mon handicap, une maladie de naissance qui fait que j’ai les pieds bot et les membres inférieurs atrophiés, je ne pouvais pas pratiquer un autre sport. Je ne peux ni courir, ni sauter. Or j’adore le sport depuis tout petit. Je me suis donc tourné vers la natation, à Cugnaux, près de Toulouse, où nous vivons avec ma famille. Mais je n’ai découvert et commencé en handisport il y a seulement trois ans.

Et après seulement trois années de pratique en handisport, vous voilà qualifié pour des championnats du monde senior…

Oui. Je ne pensais pas atteindre le niveau requis aussi vite. J’en suis super fier. L’équipe de France, c’est énorme. J’ai bien conscience que c’est une chance énorme et que l’on ne vit pas ça tous les jours.

Trois des nageurs de l’équipe présents à Mexico n’ont jamais participé à des rendez-vous aussi importants. Est-ce plus simple de s’intégrer ?

Oui, je le pense. Nous avons à peu près tous le même âge. C’est plus simple de trouver sa place. Cela fait aussi un peu bizarre de se dire que nous étions, il n’y a pas si longtemps en équipe de France jeune et que cette fois on se retrouve pour préparer les Mondiaux élite.

Quel est votre sentiment sur ce stage à Saint-Nazaire ?    

C’est bien. Les conditions sont bonnes et cela permet de changer un peu du quotidien et de nous entraîner dans un bassin de 50m. Par ailleurs, comme nous vivons ensemble dans un appartement, cela renforce encore les liens entre nous. Cela permet aussi de mieux nous connaître encore. Et quand un groupe vit bien ensemble, les résultats sont souvent meilleurs.

Quelles seront vos attentes et vos ambitions à Mexico ?

Sur 100 m dos ma course de prédilection où mon record est à 1’06’’60, j’aimerais aller en finale. Après, je serai aussi aligné sur 200m 4 nages, 400m nage libre et 100m brasse. Je sais qu’il y a encore de la marge pour monter sur le podium, mais cela reste dans un coin de ma tête. Je sais qu’il y a du travail mais j’ai envie de réussir.

On imagine que Paris 2024 est bien ancré dans votre tête ?

Clairement. J’ai l’objectif d’y participer… Et comme sportif. De même, j’aimerais établir des records du monde et d’Europe. Gagner des titres. Quand je regarde les Jeux olympiques et paralympiques, j’ai très envie de vivre des moments comme ceux vécus par Elodie Lorandi ou les autres champions.

Rédaction & Photo : Julien Soyer

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