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Un parcours à harmoniser

29 juillet 2021
L’une des particularités de la compétition handisport est l’existence de catégories de handicap, appelées classes et l’attribution d’un statut. L’impact de la lésion du handicap sur la réalisation du geste technique définit la classification dans une discipline. Toute personne en situation de handicap n’est pas forcément éligible à la pratique para-sportive en compétition. Dans chaque sport, les sportifs souhaitant s’engager dans une pratique compétitive doivent passer par cette procédure afin de savoir s’ils sont éligibles pour cette discipline et dans quelle classe ils vont évoluer. Ce système de classes est un moyen d’établir un classement, basé sur la seule valeur sportive et d’attribuer des titres. Mais comment se faire classifié ?

Sans classification internationale, pas de compétition internationale de référence possible. Le temps où des sportifs pouvaient se faire classifier à la veille ou l’avant-veille de leur première épreuve de référence internationale semble loin. « Avant, il y avait de la classification lors des Jeux. 4-5 jours avant les compétitions, on classifiait les nouveaux venus », se rappelle Vincent Ferring, kinésithérapeute et classificateur international en athlétisme. « Mais le moment des Jeux n’est pas idéal pour réaliser une classification, car elle a une forte incidence sur la pratique compétitive. »

La classification représente donc la porte d’entrée du circuit de compétition handisport. Mais comment se faire classifier ? Le parcours est en pleine évolution au niveau national avec une volonté d’harmoniser et de standardiser les étapes jalonnant le parcours de classification.

Un dossier médical pour commencer

Comme évoqué précédemment une personne en situation de handicap désireuse d’entrer dans le mouvement et de s’inscrire sur un circuit de compétition doit se faire classifier. Les informations et les accès sont nombreux. Le site de la Fédération Française Handisport et les sites dédiés à chaque discipline fournissent les démarches à suivre. 

Les candidats potentiels peuvent aussi se tourner vers leurs comités départemental et/ou régional comme au responsable du club dont ils ont poussé la porte pour mieux appréhender le processus de classification.

L’un des points communs à toutes les disciplines est que chaque sportif devra fournir un dossier médical aux classificateurs rattachés à la commission de sa discipline. 

En rugby-fauteuil, Séverine Crampe, qui peut compter sur trois collègues en France, demande aux clubs, en fin de saison ou entre deux exercices, s’ils ont de nouveaux joueurs à classifier ou si certains nécessitent d’être revus. « On essaie de mettre en place un calendrier de classification en fonction du calendrier des tournois », développe la responsable de la classification du rugby-fauteuil sur le territoire français. On déplace un panel de classificateurs sur un week-end de tournoi ou quand deux clubs organisent une rencontre. Avec la COVID, l’organisation mise en place a été chamboulée.

Hervé Toggwiler, en charge des archers avec Jocelyne Petit, a calqué à l’image de la quasi-totalité des disciplines, le processus de classification national sur celui appliqué au niveau international. « On est donc toujours deux. On a mis en place une demande de classification qui comprend un dossier médical, un testing locomoteur fait par le kiné et deux vidéos. L’un de 10 m de marche et une autre de six flèches tirées consécutivement », détaille-t-il. « Ce dossier nous est envoyé et tous les jeudis à 14 h, par visio, on se réunit avec Jocelyne… Beaucoup de classifications peuvent être faites via ce seul dossier. Pour les autres, on crée, en fonction des besoins des séances de classification, à Paris ou en Province, s’il y a une demande massive dans un secteur géographique proche. Mais on les fait toujours à deux. »

En ski, la démarche d’identification de nouveau profils à classifier est le suivant. « Aujourd’hui, le skieur pratique déjà en valide », explique Vincent Delorme, en charge de la classification pour la commission fédérale ski. « Nous sommes donc avertis par des professeurs de ski, des entraîneurs. La commission entre alors en contact avec le sportif pour les sensibiliser au mouvement et lui proposer une classification afin de savoir s’il est éligible ou non, et si oui dans quel classe de handicap l. Suivant ses envies et sa motivation mais surtout son niveau de pratique, on peut alors le présenter à une classification internationale. »

Une réflexion est lancée pour harmoniser, standardiser et faciliter ce processus d’un sport à un autre au niveau national. Mais il convient de rappeler l’importance, pour un sportif souhaitant se lancer dans le mouvement handisport, de se voir attribuer une classe le plus tôt possible. « Cela peut aussi permettre à un jeune de se diriger vers une discipline où son handicap lui permettra de se réaliser pleinement sur le circuit compétitif national voir pour les meilleurs d’entre eux à l’international », ouvre Audrey Le Morvan, nouvelle responsable de la classification pour la FFH. « Le sujet est aussi en réflexion. »    

Rédaction : J. Soyer


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