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Aux Mondiaux canadiens, les Français auront les Jeux de Tokyo en ligne de mire

2 février 2020
Huit Français sont à Milton, au Canada, jusqu’à dimanche, pour disputer les championnats du monde sur piste. Entre des podiums mondiaux et des quotas pour les Bleus dans l’optique des Jeux Paralympiques de Tokyo, les enjeux ne manquent pas. Jérôme Dupré, le directeur sportif de la discipline fait le point.

Le vélodrome de Milton, un cadre réputé à découvrir

« Milton, au Canada, est le temple des équipes nationales canadiennes sur piste. En para, comme en valide. Si les paracyclistes du monde entier vont y disputer une épreuve pour la première fois, le vélodrome jouit d’une sérieuse et solide réputation. Il a accueilli de nombreuses épreuves internationales valides. Les meilleurs coureurs « handi » vont notamment prendre le relais de références valides présentes, la semaine passée à Milton, dans le cadre de la dernière manche de coupe du monde. »

Paracyclisme / Championnat du Monde sur piste 2020, Milton (Canada)

Un double enjeu  

« S’il a lieu tous les ans, ce championnat du monde 2020 revêt une importance double. Outre la volonté des meilleurs de décrocher des médailles pour étoffer leur palmarès, ces championnats du monde sont l’avant-dernier rendez-vous au cours duquel les coureurs vont marquer des points dans l’optique des quotas décernés aux nations pour les Jeux Paralympiques de Tokyo. Il ne restera ensuite plus que les championnats du monde sur route, début juin. La liste des quotas devrait, elle, être officialisée mi-juin. C’est l’enjeu prioritaire. Nos coureurs vont essayer de se conformer aux projections de l’UCI qui, actuellement, ouvrirait six quotas pour les hommes et deux pour les femmes, côté français. On espère se maintenir ainsi, voire en gagner un supplémentaire. Pour faire simple et court, les Français devront donc aller chercher les meilleures performances possibles afin d’inscrire un maximum de points dans un souci collectif. Cela est important parce que ça va aussi jouer sur les cyclistes qui ne font que de la route. Certains ayant un double projet piste-route. A Milton, les Français tenteront aussi de se conformer au minima fixé par la DTN qui se situe aux alentours d’un 4e rang mondial. »

Faire mieux qu’il y a un an

« On distingue deux types d’épreuves sur piste. Les courses chronométrées où la hiérarchie est bien établie et les épreuves en peloton. Généralement, la France est meilleure sur les épreuves en peloton. Mais celles-ci sont plus aléatoires puisque les coureurs sont interaction avec leurs adversaires. Un fait de course, un choix tactique, la chance… Tout cela peut influencer l’issue de la course. La seule forme du moment ne suffit pas forcément. Néanmoins, avec l’introduction de l’omnium dans toutes les catégories, la France peut viser de nouvelles médailles. L’objectif sera de faire au moins aussi bien que l’an dernier (1 médaille de bronze signée Marie Patouillet) ou mieux. On sait aussi, par expérience, qu’en année paralympique, l’adversité est relevée d’un ou deux crans. »     

Les Français à suivre

« Chaque performance aura son importance. Néanmoins, certains coureurs viseront des médailles à Milton. Marie Patouillet, seule médaillée en 2019 (bronze sur 500 m) doit faire l’étalage de ses progrès et confirmer. Elle doit aussi essayer de décrocher une médaille virtuelle dans le format paralympique. La Française, engagée en C5 au Canada, sera aussi opposée aux C4 à Tokyo. Dans cette configuration-là, elle aurait terminé 5e avec sa 3e place de l’an dernier. Alexandre Leauté, champion du monde sur route est en pleine progression. On espère le voir performer dans sa catégorie (C2), quelques soit la discipline. Il peut se rapprocher, voire toucher des podiums mondiaux.
Raphaël Beaugillet et son pilote Albin Geneix, en tandem, ont beaucoup progressé depuis l’an dernier. Un top 5 semble dans leurs cordes. Voir un tandem se spécialiser et se préparer pour la piste est une première en France. On suivra aussi Dorian Foulon. Il a toujours été présent depuis 2018 aux championnats du monde sans jamais réussir, aux championnats du monde à concrétiser tout son potentiel par un résultat fort. On espère que ça va venir et qu’il va transformer les espoirs placés en lui. »

Les Bleus, engagés dans le haut niveau depuis trois ans au moins, devront faire parler leur expérience et cette volonté farouche d’exister dans un pays où la route séduit davantage de monde.

Rédaction : J. Soyer / Photo : G. Picout
      


 La sélection française

Katell Alençon (C4), Marie Patouillet (C5), Christelle Ribault (C2), Alexandre Leauté (C2), Dorian Foulon (C5), David Calmon (C4), Raphaël Beaugillet piloté par Albin Geneix (B).

Staff

Entraîneur principal : Laurent Thirionet 
Entraîneur : Mathieu Jeanne 
Mécaniciens : Francisco Trujillo et Damien Bregere 
Médecin/ kiné : Pierre Ameglio

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