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La détection, un enjeu à entrées multiples

1 décembre 2020
La détection des jeunes est un enjeu fort pour la Fédération Française Handisport. Si aujourd’hui, plus de 5 000 jeunes sont référencés parmi les licenciés du mouvement, il est primordial de densifier les effectifs dans l’ensemble des classes de handicaps dans chaque sport. Tour d’horizon non exhaustif des actions visant à identifier, recruter et détecter, existantes au niveau local comme national.  

Le développement de la pratique sportive des jeunes en situation de handicap a démarré au début des années 60 au sein de la Fédération Française Handisport (FFH). Depuis, les dispositifs se sont grandement étoffés au niveau local, comme national. Si l’offre de pratique se partage en trois secteurs répondant à trois notions clés, plaisir, progrès et performance, elle répond aussi à une logique territoriale (département, régions et ensemble du territoire). « Tout au long du dispositif, quel que soit le lieu et le moment de la détection, il doit exister une synergie entre les référents PAS (Parcours d’Accession Sportive) territoriaux, les référents disciplinaires et la cellule haute performance de la FFH », précise Sami El Gueddari, conseiller technique national.     

Toutes ces actions ont aussi pour ambition de couvrir un grand nombre de secteurs d’activité directement ou indirectement liés au sport et au handicap (clubs, comités, milieux scolaire, médical et paramédical…).

 

Au niveau départemental

Les accès au mouvement sont nombreux et répondent à un critère évident de proximité. Souvent axés sur la notion de plaisir, ils constituent la première étape d’un cheminement pouvant mener jusqu’aux Jeux Paralympiques.

Les journées initiation découverte mises en place par les comités territoriaux (départementaux et régionaux) permettent à des jeunes, en fonction de leur handicap, de découvrir la pratique… Et parfois aux encadrants de détecter des profils à potentiel. C’est clairement la porte d’entrée dans le mouvement.

Les écoles handisport, sont des structures d’accueil dédiées et adaptées aux jeunes en situation de handicap moteur ou sensoriel qui souhaitent s’initier à la pratique sportive et s’entraîner dans les disciplines organisées par la FFH. Elles sont la porte d’entrée des plus jeunes sportifs dans le mouvement handisport. Elles permettent aux jeunes de leur faire découvrir plusieurs sports tout au long de l’année, et pour certains de faire leurs premiers pas compétitifs pour ensuite continuer leur pratique et progresser au sein d’un club handisport de la discipline de leur choix.

Les coopérations s’appuyant sur les conventions de la FFH avec le milieu scolaire (du primaire à l’université). Celles-ci permettent de créer des passerelles entre les salariés des comités départementaux et le milieu de l’UNSS et de l’UGSEL afin de recruter des jeunes en intégration tant dans le milieu scolaire que sportif. « Grâce à cela, on les identifie pour mieux les recruter et les détecter », décrit Sami El Gueddari.  

Le Pep’s, c’est le lien avec les organes médicaux et paramédicaux (groupements de kinés, Maison Départementales des Personnes Handicapées – MPDH, prothésistes, centres de rééducation). Énormément de liens sont tissés au sein des Centres de rééducation fonctionnelle, par exemple, via l’intervention en leur sein de nos salariés. « Le Pep’s est une boîte à outils qui permets aux professionnels des établissements spécialisés ou des grandes associations  du handicap de mieux connaître l’offre de pratique du mouvement handisport (activités de précision comme la boccia, ou la sarbacane… et motrice comme le tennis de table, le tir-à-l’arc…). L’offre peut-être axée sur la découverte, la formation et la participation. Elle peut répondre à des objectifs loisir et/ou de compétition ».

Au niveau régional

Les stages « découverte » régionaux multisports. Placés sous l’égide des comités territoriaux, ces rendez-vous sont souvent organisés en parallèle des stages Jeunes À Potentiel régionaux. Même s’il y a une partie commune avec les JAP. « Les stages découverte visent à découvrir toutes les activités alors que les JAP vont faire office de début de choix, à travers trois disciplines, précise Sami El Gueddari. Néanmoins, lors des JAP, on continue de tester et de diversifier l’offre. »

Les JAP régionaux. Ils sont la déclinaison à l’échelon régional du JAP national. Ouverts au moins de 18 ans, ils sont organisés par les Comités Régionaux Handisport, généralement pendant les vacances d’hiver ou de Pâques. Ces stages proposent aux jeunes participants un programme intensif de séances d’entraînement dans plusieurs disciplines sur au moins 3 jours de pratique. « Certains y consolideront ou valideront un projet sportif, quand d’autres continueront leur découverte de sports et se familiariseront avec l’approche compétitive », décrypte Sami El Gueddari. Les JAP régionaux offrent également la possibilité de vivre quotidiennement avec d’autres jeunes en situation de handicap. Aujourd’hui, les JAP régionaux font aussi office de sélection pour la stage national JAP.

Les Jeux Régionaux de l’Avenir. Ce sont des événements organisés par les Comités Régionaux afin d’harmoniser l’offre de pratique compétitive sur le territoire par une rencontre multisports et multi handicaps, l’essence du mouvement. Le programme doit être établi sur au moins deux jours et proposer au minimum 4 disciplines. Ils sont ouverts aux licenciés de moins de 18 ans, quel que soit leur handicap et n’appartenant pas à des collectifs ou des structures « d’accès à la performance » identifiées. Les jeunes sportifs initiés vont pouvoir y faire leurs premiers pas compétitifs. À moyen terme, cette étape fera office de sélection pour les Jeux Nationaux de l’Avenir, dont ils sont la déclinaison territoriale.

Les circuits de compétition disciplinaire ou interrégionaux. « Le premier niveau de compétition est un formidable vivier de détection parce que tout démarre de là, situe Sami El Gueddari. C’est aussi une de nos pépinières. » On y retrouve, à titre d’exemple, le challenge natation course (3 par saison), les critériums interrégionaux de tennis de table. En cyclisme, il s’agit surtout du circuit de coupe de France, quand en basket, cela concerne la pratique loisir et l’échelon N3. En boccia, un circuit régional qualificatif est mis en place…

Au niveau national

Les journées la Releve, le projet du CPSF dans lequel s’’implique la fédération. La FFH, par le concours des référents PAS territoriaux, est présente et entend s’y impliquer davantage, notamment sur le volet détection. Cette action est complémentaire de celles menées par la FFH puisqu’elle s’adresse au public de plus de 16 ans, qui n’ont pas encore franchi les portes du mouvement.

Le JAP National. Organisé tous les ans aux vacances de la Toussaint, ce stage de 5 jours réunit des licenciés, tous handicaps confondus, de moins de 16 ans et ayant déjà participé à une JAP régional. Le dispositif »‘JAP » a pour but de préparer la relève, d’accompagner, dès le plus jeune âge, les sportifs engagés dans une pratique à visée compétitive pour leur permettre de poursuivre leur progression. Il est la suite logique du processus de détection et d’accompagnement des sportifs en devenir. Il permet d’affiner leur réflexion et leur orientation en fonction de leurs aptitudes physiques et de la classification éventuelle.   

Les Jeux Nationaux de l’Avenir et le Grand Prix des Jeunes. Organisés tous les deux ans (années impaires) sur trois jours, les Jeux Nationaux de l’Avenir Handisport représentent le plus grand rassemblement de jeunes sportifs handicapés moteurs, visuels et auditifs de France. Ils accueillent, selon les éditions, entre 450 et 650 jeunes âgés de 8 à 18 ans, venus de toute la France métropolitaine et d’outremer, ainsi que leurs 300 accompagnateurs. Le programme officiel est composé de 12 disciplines de compétition et d’une dizaine de sports de découverte. Ils viennent en alternance avec le Grand Prix National des Jeunes, organisé, pour le coup, toutes les années paires et destiné aux licenciés ayant entre 10 et 21 ans. Ce rendez-vous constitue l’ultime étape du Grand Prix Régional Jeunes, en confrontant les meilleures délégations régionales. Cette épreuve se dispute par équipe de 2 à 6 sportifs. Là encore, les notions multisports et multi-handicaps, sont motrices. « On peut ajouter à ces rendez-vous, les grands événements nationaux comme les Critériums pour les déficients visuels, les championnats de France UGSEL…, cite Sami El Gueddari. Ce sont des opportunités évidentes de détection. »      

Les compétitions de référence jeunes. Beaucoup de disciplines proposent des championnats de France ciblés par catégorie d’âge (championnat de France de tennis de table jeunes, challenge régional et national jeune d’athlétisme, les catégories jeunes et avenir sur les championnats de France dédiés en natation, en escrime, il y a les U 22…). Cela permet d’affiner et d’aiguiser la détection mais aussi de densifier le circuit de compétition en l’adaptant également aux différents publics en fonction de l’âge.     

Ces différentes strates offrent systématiquement la capacité à mixer une offre de pratique multisports ou plus spécialisée et disciplinaire. « Tout au long du parcours, la porte reste ouverte pour l’orientation sportive et un éventuel transfert de talents », insiste Sami El Gueddari.

Rédaction : J. Soyer


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