Réussir sa vie sportive et professionnelle est un vrai défi. « La Fédération Française Handisport accompagne une soixantaine de sportifs de haut niveau, élite, seniors et relève ayant un double projet », situe Audrey Le Morvan, en charge du suivi socioprofessionnel à la FFH depuis mai 2019. L’objectif : leur permettre de bénéficier d’un aménagement de leur temps de travail au sein de leur entreprise pour s’entraîner, partir en stage et disputer les compétitions. « On peut aussi simplement faire un courrier pour justifier les absences d’un étudiant ou d’un salarié », ajoute l’ancienne pongiste internationale française.
La Convention d’Insertion Professionnelle (CIP) est l’un des dispositifs les plus répandus et efficaces pour les sportifs salariés. La FFH, l’employeur, l’Agence Nationale du Sport et parfois les collectivités territoriales cofinancent les jours de détachement du sportif. Maxime Valet, médecin du sport au CREPS de Toulouse, bénéficie de ce dispositif depuis 7 ans. « J’ai déjà l’impression de courir partout, alors sans cette prise en charge, qui correspond à environ 20 % de mon temps de travail annuel, tout mener de front serait impossible », explique l’escrimeur, paraplégique depuis un accident de la vie survenu en 2009. Maxime Valet, double médaillé de bronze aux Jeux Paralympiques de Rio en 2016, est détaché pour toutes les compétitions, les stages en équipe de France et deux après-midi par semaine pour ses séances de travail physique.
La FFH assure le suivi de 21 sportifs sous CIP. « Je vérifie si le sportif se sent bien dans sa mission », détaille Audrey Le Morvan. « Si cela se passe bien avec ses responsables, notamment eu égard aux absences. Et si le détachement est en phase avec ses objectifs. » Cette solution est extrêmement positive. « Le sportif incarne vraiment l’entreprise qu’il représente puisqu’il y travaille et la connaît », estime Marie-Amélie Le Fur, pilote d’affaires pour EDF au Centre Nucléaire de Production d’Électricité de Saint-Laurent-des-Eaux. « Il anticipe ainsi son après carrière afin de la rendre un peu moins traumatisante. » Le deal est gagnant-gagnant : « travailler m’a apporté de la maturité pour le sport », assure la cheffe de fil de l’athlétisme tricolore handisport depuis près de 15 ans, « et les rencontres liées au sport m’ont permis d’apporter plus de choses chez EDF. » Lire la suite du dossier
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