Créé en 2011, le Centre Fédéral Handisport assure un accompagnement individualisé, sportif, scolaire et éducatif des jeunes sportifs de haut niveau en situation de handicap moteur et/ou sensoriel. Il est implanté sur le CREPS de Bordeaux et a pour vocation d’accompagner les jeunes sportifs vers le plus haut niveau de performance. Nous sommes partis à la rencontre de Titouan, au centre fédéral handisport depuis septembre 2022.
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Titouan Grippon-LaMotte : J’ai 20 ans et je pratique le basket-fauteuil depuis 4 ans. J’ai joué en valide pendant cinq ans juste avant d’intégrer l’équipe handisport !
J’aime le sport en général, surtout le foot et le basket. J’ai vite su que je ne pourrais pas faire de foot à cause de mon handicap de naissance, du coup j’ai foncé vers le basket-fauteuil grâce au Centre Le Jard, l’Institut d’Éducation Motrice de Voisenon. C’était plus facile pour moi d’y trouver ma place et d’apprécier le contact avec d’autres personnes en situation de handicap.
Comment as-tu découvert le centre fédéral handisport ?
T. G-L : Je le connaissais déjà avant d’y entrer. J’ai participé à un championnat de France U23 par régions et j’ai été repéré par Stéphane Binot et Bastien Drobniewski qui m’ont proposé de rejoindre le CREPS à Bordeaux. C’était la bonne année puisque je venais tout juste d’obtenir le bac !
Jap 2020 © L. Percival
Peux-tu nous raconter comment tu as été détecté ?
T. G-L : C’est justement cette compétition, en avril 2022 à Orléans, qui a fait office de détection. Fin juillet, j’ai visité le CREPS et après avoir signé les papiers, j’ai pu rejoindre le centre !
Quel était ton objectif lorsque tu es entré au centre ?
T. G-L : Je suis classifié IMC et j’ai beaucoup de travail à faire sur la concentration, donc l’un de mes principaux objectifs est d’améliorer cet aspect. J’ai le souhait de rejoindre l’équipe 1 de Meaux car j’ai joué trois ans dans l’équipe 3 et ça serait une fierté de pouvoir jouer dans le championnat Élite. Mon objectif ultime est d’arriver à intégrer l’Équipe de France !
Comment se déroule une journée type ?
T. G-L : Le matin, j’ai entraînement de 10h à 12h puis j’enchaîne l’après-midi avec une autre séance d’entraînement. En fonction des semaines, j’ai des séances de kiné de prévues (deux fois par semaine).
J’ai 20h d’entraînement sur une semaine classique. Le matin, on fait des séances individuelles de shoot et du maniement de fauteuil (lundi, mercredi et vendredi). Les matinées de mardi et jeudi, c’est musculation et les après-midis sont toutes consacrées à des sessions collectives, à sept ou huit joueurs.
Trois mots pour qualifier le centre ?
T. G-L : Perfectionnement : les entraînements sont une vraie source d’amélioration et m’aident énormément dans mon quotidien de sportif.
Cohésion : il y a une bonne entente avec toute l’équipe et j’échange beaucoup avec les autres jeunes du centre (mon voisin à l’IEM fait de l’athlétisme).
Cocon : même si ça peut faire peur d’être loin de sa famille, c’est un endroit où on se sent bien, un peu comme chez soi.
Qu’est-ce qu’il t’apporte ?
T. G-L : Un vrai cadre, je suis passé de 8h à 20h d’entraînement ! Le centre me permet de me sentir bien avant tout, j’ai le sourire et j’essaye de me donner à fond à chaque fois. On a un très beau gymnase, du bon matériel et la proximité avec le centre facilite mon quotidien (auparavant, je faisais 1h aller et 1h retour pour une seule session d’entraînement).
Si on se projette en 2028 et 2032, quel est ton objectif ?
T. G-L :Mon but, c’est le groupe France et j’essaye de tout mettre en œuvre pour l’atteindre. Le fait de savoir que pas mal de joueurs de l’équipe nationale sont passés par le CFH est une belle motivation !
Rédaction : S. Grandol
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