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La France sort grandie de ses championnats d’Europe à domicile

10 mars 2024

L’équipe de France d’escrime handisport a bénéficié, à moins de deux cents jours des Jeux paralympiques de Paris 2024 (28 août – 8 septembre), d’une répétition grandeur nature. Lors de ces championnats d’Europe, organisés de main de maître dans la capitale (5-10 mars), les Tricolores, par leurs bonnes attitudes, leur combativité et leur détermination, ont confirmé les promesses entrevues lors du championnat d’Europe 2023 et des championnats du monde à Terni, également disputé en 2023. Avec 6 médailles, les Bleus, dont les chefs de file, ont plutôt pris des points intéressants dans le cadre de la course aux Jeux, se classent 6e du classement des nations. L’Ukraine, impressionnante, domine cet Euro avec 17 médailles (7 or, 3 argent, 7 bronze), Elle est suivie par la Grande-Bretagne (5 or, 2 argent, 1 bronze) et la Pologne (3 or, 1 argent, 3 bronze). Sébastien Barrois, manager de la performance de l’escrime handisport pour la Fédération Française et Stéphane Denoyelle, membre du CSINI, chargé de piloter l’organisation, dressent un bilan positif de cette semaine haute en couleur.

L’équipe de France d’escrime handisport, avec six médailles (deux de moins qu’au dernier Euro) mais aucun titre, a signé des championnats d’Europe « satisfaisants », selon le manager de la performance de la discipline pour la Fédération Française Handisport (FFH), Sébastien Barrois. Un rendez-vous important dans l’optique de la qualification aux Jeux. La dernière épreuve qualificative se tiendra à Sao Paulo (Brésil) dans deux mois. « J’avais fixé six à huit médailles mais j’espérais un titre, reconnaît-il. Nous avons finalement trois médailles d’argent. Je pense que nous avions les moyens de monter à huit ou neuf podiums. Il va falloir peaufiner ces petits détails qui font la différence dans les cinq mois qui nous séparent des Jeux, afin d’aller chercher le Graal à Paris. Mais n’oublions pas d’où on vient et où l’on veut aller. Restons positifs. »

« Une médaille historique pour l’épée féminin »

Parmi les occasions manquées, on pense aux trois quarts de finale de Brianna Vidé, symbole d’une équipe de France féminine en plein renouveau. Un retour au premier plan matérialisé par la deuxième place historique acquise à l’épée par équipe. « C’est une superbe expérience de faire ces championnats d’Europe en France, lance-t-elle, Cette semaine est positive. On ne passe pas loin de certaines médailles. C’est frustrant mais ça donne de bons axes de travail. » La défaite en quart de finale de Sophie Sablon, au fleuret, samedi, est plus amère, au regard de la physionomie de l’assaut, longtemps dominé par la Française. Mais là encore, le parcours doit servir pour Paris.

Maxime Valet (1 argent, 2 bronze) a tenu son rang, même si sur ses deux médailles « solo » (argent et bronze), le Français avouait « être venu pour décrocher un autre métal ». Yohan Peter, vice-champion d’Europe en titre à l’épée, n’a pas démérité, Battu en demi-finale par le Britannique Coutya, n° 1 mondial, le Français a décroché le bronze, pour apporter la deuxième médaille en individuel du clan bleu-blanc-rouge. « Je partage cette médaille avec mes proches qui me suivent partout et m’aident à me surpasser », déclarait-il en substance après le podium. 

Le dernier jour de ce rendez-vous parisien, marqué par la 4e place de l’équipe masculine à l’épée, a laissé un goût d’inachevé, « On espérait un podium en effet, poursuit Sébastien Barrois. Mais c’est une équipe jeune, Elle a manqué un peu d’expérience sur les moments clés et n’a pas été aidée par quelques décisions arbitrales, en demi-finale contre l’Italie. » Ensuite, le quatuor tricolore, formé par Luca Platania, Adrien Turkawka, Yohan Peter et Damien Tokatlian, n’a pas réussi à se remobiliser lors du match pour la 3e place, contre les Anglais. « Cela fait partie des choses à continuer de travailler dans l’optique des Jeux de Paris, se projette Sébastien Barrois, Il faut aussi que ce collectif prenne confiance en lui, en ses capacités. Dans un sport comme le nôtre, c’est primordial, il ne faut pas douter et hésiter. »

La maîtrise émotionnelle, la gestion du contexte, avec une épreuve à domicile, proche des familles… Cela s’apprend et s’acquiert avec l’expérience. En ce sens ce championnat d’Europe, organisé à la halle Carpentier de Paris, fut riche d’enseignements pour le staff français. « Globalement, l’équipe a plutôt bien appréhendé cela », juge toutefois Sébastien Barrois, qui salue l’organisation et la venue d’Amélie Oudéa-Castéra, ministre des sports et des Jeux, vendredi. « Il y avait un très beau plateau de pratique, de l’ambiance, notamment mercredi où ce fut assez fou dans les tribunes, retrace-t-il. On n’est pas habitué à ça mais cela a été très apprécié par toutes les délégations. »

« Une organisation dignes des Jeux » 

Au-delà de l’aspect sportif la France peut se féliciter du très bon déroulement de cette semaine de compétition. Le public a pu assister à un très beau spectacle, porté par un scénario mettant en valeur les escrimeurs et la discipline. La rigueur imposée aux participants, pour dégager les 16 pistes de compétitions de toute personne qui ne tirait pas, y est pour beaucoup. « Il a fallu bien expliquer cela aux chefs d’équipe et aux tireurs qui n’ont pas toujours compris au départ. Mais à l’arrivée, cela a bien fonctionné et tout le monde y a gagné. La mission est accomplie, estime Stéphane Denoyelle, maître d’armes au CSINI, en charge de l’organisation de ce championnat d’Europe. Tout le monde a beaucoup apprécié les conditions de pratique, comme la restauration. »

L’équipe d’organisation, qui a mobilisé pendant un an entre deux et douze personnes et 250 bénévoles pendant ces six jours de tournoi, a été justement récompensée pour son important travail. Notamment en amont. « Nous avons été sollicités pour le matériel nécessaire, la mise en place du plateau de compétition et les douze pistes d’entraînement… Mais aussi pour de nombreux autres aspects du processus organisationnel »apprécie Stéphane Denoyelle. 

Après une étape de coupe du monde natation, à Limoges, citée en exemple par les plus hautes instances internationales, un open international de France de tennis de table, à Saint-Quentin-en-Yvelines, parfaitement maîtrisé ou encore des championnats du monde de paracyclisme sur piste, toujours dans les Yvelines, aboutis… la France et la Fédération Française Handisport, confirment un vrai savoir-faire ne matière d’organisation d’un rendez-vous majeur. « Tout a été digne des Jeux, situe Stéphane Denoyelle. En plus, nous avons réussi à intégrer une dimension écologique dans notre projet puisque l’hôtel étant proche de la salle, les sportifs n’avaient pas besoin de véhicules pour se rendre à la salle. »

Les six médailles françaises


3 ARGENT : Maxime Valet (Fleuret, catégorie B) ; Épée femme par équipe (Brianna Vidé, Clémence Delavoipiere, Cécile Demaude, Sophie Sablon) : Sabre homme par équipe (Maxime Valet, Ludovic Lemoine, Serge Robin, Moez El Assine).

3 BRONZE : Maxime Valet (sabre cat. A), Yohan Peter (épée, cat. B) ; Fleuret homme par équipe (Maxime Valet, Damien Tokatlian, Luca Platania, Ludovic Lemoine).

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