Le frame running, qu’est-ce que c’est ?
Aléxis Quérou : Le frame runner permet à des jeunes, qui auraient besoin d’assistance pour courir, de pouvoir courir seuls. Cela ressemble un peu extérieurement à un tricycle auquel on aurait enlevé le pédalier. Cela permet aux jeunes de pouvoir être assis sur une selle, d’être sanglé si besoin et de pouvoir prendre appui au niveau des mains. On l’utilise dans notre établissement avec l’objectif de se dépenser et d’améliorer les capacités motrices et pour les plus motivés dans un but compétitif. On s’en sert sur piste mais on peut aussi l’utiliser comme support de randonnée ou de promenade (différents modèles).
A quel(s) public(s) s’adresse-t-il ?
A.Q : L’activité s’adresse à toute personne qui ne pourrait pas courir sans aide technique, cela peut être des pratiquants très mal-marchants qui vont pouvoir avoir des vraies sensations de course, il y a l’équilibre qui est géré et la direction qui est « assistée ». Les personnes, qui ont des gros troubles et qui ne peuvent marcher qu’entre des barres parallèles ou avec un kinésithérapeute, peuvent enfin se déplacer seules avec le frame runner. Quasiment tout le monde peut monter dessus, il y a l’inconvénient du confort de la selle comme à vélo mais pour tout le reste, on s’adapte et on arrive à trouver une solution pour que tout le monde puisse en faire.
Quels sont les bienfaits de la pratique ?
A.Q : Au niveau rééducation, au-delà de la pratique sportive, j’ai montré cela à tous mes kinésithérapeutes, ils sont vraiment surpris des efforts que peuvent fournir les jeunes avec ce support et du plaisir de pratique. Ils se retrouvent verticalisés alors que la plupart sont toute la journée dans un fauteuil. Ils marchent, ils courent même ! Ils ont une dépense énergétiques dix fois supérieure à ce qu’on pourrait obtenir par tous les autres moyens, ce qui améliore leur posture, réduit les rétractions des membres inférieurs et participe à une meilleure qualité de vie.
De quoi se compose un frame runner ?
A.Q : Cela ressemble à un tricycle donc il y a 3 roues, généralement qui sont de la même taille, avec une selle et un plastron dans laquelle on peut s’asseoir ou prendre appui et se sangler si besoin. Après cela fonctionne un peu comme un fauteuil d’athlétisme. Si on ne touche pas au guidon, ça va tout droit globalement à moins de donner des à-coups. Cela permet de l’utiliser même avec très peu de motricité des mains.
Quels conseils donnerais-tu à un entraineur qui débute ?
A.Q : Il faut tester avec tout le monde, on peut être surpris ! Il y a des jeunes, au premier abord, je ne suis même pas sûr qu’ils arrivent à bouger les jambes et au final ils arrivent à se déplacer debout. Au début, tout doucement et puis au fur et à mesure, ils se retrouvent même à courir au bout de quelques séances. C’est vraiment à tester avec tout le monde. Pour des jeunes très mal marchants, se retrouver à pouvoir courir c’est une liberté énorme, j’ai un jeune qui se déplace difficilement avec son déambulateur, avec le frame runner, il court tout seul sans s’arrêter. C’est adapté à un large public qui correspond bien à l’évolution actuelle dans les structures spécialisées. J’ai de moins en moins de jeunes dans mon institut qui sont capables de courir seuls, c’est une bonne solution pour les faire courir et cela plait.
Rédaction : J.Michel
TÉLECHARGER L’ENTRETIEN INTÉGRAL
Le grand retour en France des championnats du monde de para athlétisme