Quels sont les bienfaits de la discipline pour les personnes en situation de handicap ?
Audrey Cayol : La pratique d’un sport et ce, peu importe le sport, apporte principalement des bienfaits au niveau de l’intégration sociale pour les personnes en situation de handicap. Depuis que je pratique le basket-fauteuil, je ressens plus de facilité socialement parlant.
Physiquement, l’activité sportive est la suite logique des séances de kinésithérapie qui sont mises en place quelques mois après un accident (quand c’est un handicap qui n’est pas de naissance). Le fait de pratiquer un sport permet de continuer à se rééduquer sur du long terme et de se maintenir dans une bonne forme physique.
Quelles sont les caractéristiques importantes d’un fauteuil de basket ?
AC: Le fauteuil est l’élément primordial car il est la continuité du joueur. Pour schématiser, on pourrait comparer à un basketteur valide qui taille du 44 mais qui achèterait des baskets en 48. Pour notre discipline, c’est exactement la même chose, il nous faut du sur-mesure concernant le fauteuil et c’est ce qui se fait majoritairement de nos jours. Un fauteuil façonné pour moi et selon mon handicap ne pourra convenir à un autre joueur, ce sont presque des pièces uniques. Cela est encore plus vrai pour les personnes qui ont un handicap lourd, ce qui est mon cas car je suis paraplégique et je n’’ai aucun contrôle des membres inférieurs donc très peu de stabilité. Les prises de mesures sont encore plus importantes pour nous que pour un handicap de type amputation par exemple.
Ce n’est qu’en 2010 que j’ai trouvé les bonnes mesures et la bonne formule pour mon fauteuil, 9 ans après avoir commencé ce sport. Il faut savoir que l’on garde un fauteuil autour de 3, 4 ans et à chaque changement, on va essayer d’y apporter des modifications pour l’améliorer (on ne peut pas se permettre de changer de fauteuil plusieurs fois dans l’année). Une fois qu’on s’est bien adapté au nouveau fauteuil, c’est grâce à la pratique quotidienne qu’on arrive à déceler de nouvelles adaptations à lui apporter.
Quelles sont les différences entre le fauteuil d’un joueur “petit point” et celui d’un “grand point”?
AC : Si on prend mon handicap par exemple, je suis paraplégique complet, il me faut un fauteuil avec une assise qui est très basse et qui soit le plus près possible du sol pour compenser le manque de contrôle du tronc (plus on est proche du sol, plus on est stable). En plus de la position, on va rajouter une sangle abdominale pour compenser et pour nous aider à rester bien attaché au fauteuil au niveau du tronc et des jambes. Pour comparer avec une personne amputée, elle pourra jouer beaucoup plus haut dû à un contrôle corporel un peu plus aisé et c’est un type de fauteuil que je ne pourrai jamais utiliser par rapport à mon handicap.
Concernant le coefficient, il sera attribué en fonction du handicap. Ce dernier va du point 1 au point 5 et plus le handicap sera lourd, plus le point sera proche de 1 (les handicaps un peu plus légers débutent généralement autour du point 3). Le point 5 correspond à un joueur valide, ces derniers peuvent être alignés lors des matchs de championnat de France (mais pas à l’international). La somme de tous ces coefficients, donc de chaque joueur, ne doit pas dépasser 14,5 points pour respecter une certaine équité concernant les différents handicaps sur le terrain. Dans mon cas, le coefficient est de 1,5.
Rédaction : S.Grandol
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