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Bilan championnat du monde 2019

18 novembre 2019
Du 7 au 15 novembre, l’équipe de France d’athlétisme a rencontré l’élite mondiale lors des championnats du monde à Dubaï. Une semaine intense pour les Bleus, qui repartent avec 5 médailles : 1 or, 2 argent, 2 bronze. Les plaçants au 28e rang au tableau des médailles.

28e rang. C’est mieux qu’à Londres, il y a deux ans, où la France avait pris la 46e place avec 8 médailles mais aucune en or. Sur le plan européen, c’est la 11e place qui pointe. La France progresse au bilan grâce au titre obtenu avec Timothée Adolphe sur le 400m T11, mais au total elle baisse en nombre de médailles.


Les médailles

Or : 400m T11 – Timothée Adolphe (guide Jeffrey Lami)

Argent : 100m T11 – Timothée Adolphe (guide Bruno Naprix), Longueur T64 – Dimitri Pavadé, 200m T37 – Mandy François-Elie

Bronze : 100m T37 – Mandy François-Elie

 

La médaille de bronze au poids F20, épreuve ouverte aux athlètes Sport Adapté, remportée par Gloria Agblemagnon, ne rentre pas dans le total Handisport.


Comptablement parlant, il manque un peu de métal mais l’or, si important, est au rendez-vous cette année. Ce qui est encourageant, ce sont les trois 4e places, synonymes de quotas pour les Jeux Paralympiques de 2020 au Japon, et les 25 places de finalistes qui placent la France au 18e rang de la Placing table (7e rang européen –  classement qui mesure les performances des huit premiers (es) de chaque pays dans chaque discipline). 

Une nation en forme, c’est également une nation qui place des athlètes en finales sur plusieurs épreuves. La France a cette qualité pluridisciplinaire et collective qui est un atout depuis longtemps. Mais le sujet de comment transformer ces places en podiums se pose. S’il existe de bonnes places de 4e ou 5e , se contenter uniquement de cela ne suffit pas.


 

 


Les Bleus étaient nombreux (27), cela a permis à des jeunes de s’habituer aux grandes compétitions et de créer du lien dans cette équipe de France qui doit déjà préparer Tokyo 2020 bien sûr, mais également Paris 2024. Les absences de Marie-Amélie Le Fur et Nantenin Keita ont pesé dans la balance comptable. Difficile donc de trancher sur bon ou mauvais bilan.

Julien Héricourt, Directeur Sportif avait averti en début de compétition : « Je ne tirerai pas de bilan définitif à la fin de ces mondiaux, que le compte de médailles y soit ou pas. Ne nous trompons pas de rendez-vous. L’ambiance et le collectif, ce n’est pas palpable, ça ne rentre pas dans les bilans comptables mais cela prépare, comme le travail, aux échéances futures comme Tokyo 2020 et Paris 2024 ». Il est certain que la France est une nation qui compte toujours, qu’il y a un savoir-faire fédéral, que les athlètes sont talentueux, et que, finalement, de petits réglages et des détails peuvent apporter quelques médailles de plus ou changer la couleur de certaines d’entre-elles. Mais à l’international, on n’est pas en reste et parfois l’écart à sembler grandir entre la France et les autres.

Pour conclure, une statistique implacable : Chine 1ere, Brésil 2e, Grande-Bretagne 3e au tableau des médailles. Trois pays qui ont organisé les trois derniers Jeux Paralympiques. Qui a dit que l’effet « jeux » ne marchait pas. Alors Paris 2024, on y croit ?

© F. Pervillé

 

Julien Héricourt, Directeur Sportif : « Nous prendrons le temps de faire le bilan de ces Mondiaux. En attendant, je souhaite que les acteurs de Dubaï prennent du temps pour savourer ce que nous avons vécu en équipe. Il est désormais l’heure de nous ressourcer auprès de nos proches avant d’attaquer neuf mois de travail pour les Jeux Paralympiques. La compétition a été riche d’enseignements. Le niveau affiché par les athlètes du monde entier a été élevé dans chacune des épreuves. Il a fallu se battre pour entrer en finale et décrocher nos médailles. Certes, nous terminons avec moins de podiums qu’il y a deux ans à Londres mais nous rentrons avec tous les métaux dont l’or si précieux pour le classement des nations. Au classement par points qui valorise les finalistes, nous terminons 18e. Ce groupe progresse et j’en suis fier ».

Norbert Krantz, Directeur des équipes de France : « Le bilan n’est pas négatif, on a vu de belles choses. Mais on doit se poser la question de savoir comment transformer de belles possibilités en médailles. On a un peu l’image d’une nation d’outsiders. Pour Tokyo 2020, on va mettre en place une opération de choc avec une petite dizaine d’athlètes sur lesquels on va miser et que l’on va accompagner encore plus. Pour certains finalistes, on se doit aussi de réfléchir à la spécialisation pour aller encore plus vers le haut-niveau. Mais il y a de l’optimisme car cette place de 18e à la placing table est très intéressante ». Pierrick Giraudeau, Directeur de la performance : « A l’instant T, on ne peut pas de satisfaire de ce bilan qui n’est pas conforme aux objectifs fixés. A quelques mois des Jeux de Tokyo il y a pourtant des perspectives positives avec toutes ces places de finalistes. Cela va déclencher, un accompagnement resserré sur les profils médaillables, avec l’idée de travailler un peu différemment, plus précisément avec des équipes plurielles renforcées aussi bien sur le plan médical, scientifique, technique, ou socio-professionnel. Ces 4e, 5e, 6e places vont se transformer en médailles à Tokyo, il n’y a pas de raisons. Enfin en pensant à Paris 2024 et après, j’ai apprécié le bon niveau d’engagement de nos plus jeunes athlètes ».

Rédaction : R. Goude / Photo : F. Pervillé 


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