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Bruno Jourdren se dirige vers le 2.4

20 décembre 2016
Le leader du sonar tricolore va prendre un nouveau cap en handisport. Bruno Jourdren va en effet rejoindre la série 2.4 où l’attend Damien Seguin, le champion paralympique en titre.

Bruno Jourdren, avez-vous débriefé la 10e place du sonar français aux Jeux de Rio ?

Oui. Nous en avons terminé cette semaine à travers trois jours d’analyse. Ce débriefing ne portait pas uniquement sur les Jeux mais sur l’ensemble de la paralympiade et même un peu sur les deux précédentes. C’est important au cas où un autre équipage se monte sur sonar… plus tard.

Et alors ?

Le bilan est globalement positif. Pour ne revenir que sur la dernière paralympiade, nous avons gagné deux titres de champion du monde fait une fois deuxième, régulièrement gagné les manches de  World Cup… Mais nous avons raté nos Jeux et plus généralement cette année 2016.

Comment l’expliquez-vous ?

Nous avons sans doute mal négocié certains virages importants. Sous-estimé des éléments qui ne nous paraissaient pas primordiaux et qui ont finalement coûté cher. Des petits détails portant à la fois sur le matériel et sur l’humain. Nicolas Vimont-Vicary s’est blessé un peu avant les Jeux. Moi-même, je n’étais pas au mieux de ma forme à Rio. Nous avons commis des fautes directes et pris des risques qui n’ont pas tourné dans le bon sens pour nous. Nos deux premiers jours ratés ont eu un impact très fort et ont déterminé la suite.

Vous connaissiez pourtant les lieux…

Nous avions effectué plusieurs stages à Rio sur le plan d’eau. Nous avions accordé une place majeure à la stratégie mais les options n’ont pas été payantes. Nos forces étaient la cohésion et la vitesse, or pendant les Jeux, nous avons perdu cette vitesse et un peu cette cohésion. Celles-ci étaient entamées à notre arrivée aux Jeux car nous avions aussi fait le choix de préserver notre bateau fort pour les Jeux. Nous avons donc couru les différents championnats du début d’année 2016 avec un autre bateau. Moins bon. Cela a causé des doutes. Ce n’est pas bon d’arriver ainsi sur une grosse épreuve comme les Jeux. Même si nous avions fini 2e du test-event du mois de juin, les conditions étaient différentes de celles que nous avons eues pendant les Jeux, en septembre.

Comment voyez-vous votre avenir ?

En handisport, je vais me diriger vers le 2.4 car j’estime avoir fait le tour des épreuves en équipage. Et puis, le sonar va disparaître des épreuves handi. Aux prochains championnats du monde, la série est « invitée ». Cela devrait densifier la série 2.4 car quelques autres leaders du sonar vont venir grossir les rangs du 2.4.

Vous allez donc être en concurrence directe avec Damien Seguin, le champion paralympique ?

On peut dire ça. C’est surtout très bien d’avoir le champion paralympique comme partenaire d’entraînement. Cela va permettre de se caler et d’avoir une réelle évaluation de mon niveau sur ce support.

C’est une page qui se tourne ?

Oui et une autre va s’ouvrir. J’ai coutume de dire que la plus belle régate est toujours la prochaine… Néanmoins, c’est la fin d’une belle aventure. Dommage qu’elle ne s’est pas achevée avec une médaille. Mais j’y ai pris du plaisir, j’ai appris beaucoup de choses, fait de belles rencontres et participé à des courses et des compétitions de très haut niveau. 

Et en valide ?

Je vais continuer à essayer de monter une équipe sur Diam 24 pour viser le Tour de France 2017-2018. Cette année, je compte participer à quelques étapes, juste comme ça. Mais cette année, il y a surtout le projet en Dragon avec les championnats du monde. Sans oublier des projets de course au large. J’attends avec impatience la suite du nouveau Figaro. Les régates c’est bien mais les rapports humains en course au large sont quand même exceptionnels. Plus riches encore. C’est pour cela qu’il est bon d’alterner les deux.

Un mot sur le Vendée Globe que vous devez suivre ?

Oui. Ça fait rêver ou pas… C’est un Figaro à l’échelle de la planète. Il y a cette notion de plaisir mais aussi de difficulté. Il y a aussi plusieurs compétitions dans la même. En fonction du niveau de compétence,  des objectifs, des bateaux… Globalement, je suis épaté par Armel Le Cléac’h. Il est vraiment au-dessus du lot. Je ne suis pas surpris tant son niveau de préparation est élevé. Il gère les temps forts, les creux. J’ai bossé un peu avec Vincent Riou avant le départ et Armel n’était pas sur son bateau lors des quinze derniers jours car tout était déjà réglé. Il pouvait partir n’importe quand. Il était prêt. // J. Soyer

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