Encadré par Mickael DAGUET (R.C. BRON DECINES NATATION), Manon Haab et Zélia Masse étaient les deux seules Tricolores présentes en Argentine, où les championnats du monde sourd ont réuni 120 nageuses et nageurs de 30 nations différentes. Engagées sur cinq épreuves chacune, Manon Haab et Zélia Masse ont disputé respectivement quatre et deux finales.
Guillaume, les performances des Françaises sont-elles conformes à vos attentes ?
Leurs performances sont intéressantes. Pour ces deux jeunes filles, il s’agissait de leur deuxième compétition internationale après les Deaflympics 2022. L’objectif était donc qu’elles se qualifient déjà pour un maximum de finales. On sait que le niveau chez les sourds est plutôt relevé donc elles vont devoir se servir de l’expérience emmagasinée durant ces championnats du monde pour avancer. Il leur reste du travail à effectuer.
Elles ont notamment dû faire face à des reprogrammations, enchaînant donc des épreuves de manière très rapprochée…
Cela fait partie des aléas de la compétition. Entre la période des engagements et le début des épreuves, il y a eu une reprogrammation pour des raisons liées à l’organisation locales. Il y a donc eu un enchaînement d’épreuves qui n’était pas prévu initialement. Mais cela contribue à l’apprentissage. Le programme était le même pour tout le monde et chacun a dû s’adapter. C’est ce sur quoi on doit aussi travailler.
Quelles sont les pistes pour les aider à progresser ?
Le circuit dédié aux nageuses et nageurs sourds et malentendants n’est pas très développé au niveau international. Contrairement aux autres catégories handisport, il n’y a pas de coupe du monde. Manon et Zélia ne bénéficient que d’une épreuve internationale par an. Elles doivent donc continuer de s’entraîner, de se confronter davantage aux autres nageuses et nageurs en France pour se rapprocher des meilleures sur les rendez-vous internationaux sourds et malentendants.
Cap sur les Deaflympics de Tokyo 2025
Le public sourd est aussi complètement intégré aux compétitions handisport en France…Effectivement. Elles peuvent participer aux stages et aux compétitions comme les autres athlètes handisport. Cela leur permet d’avoir une bonne confrontation avec les nageurs handisport. Elles évoluent aussi sur des structures où des nageurs valides s’entraînent. Tout cela leur permet de progresser et de travailler dans de bonnes conditions.
Quelles sont les perspectives pour ces deux jeunes filles ?
L’idée est qu’elles se qualifient à nouveau pour les Deaflympics, en 2025, à Tokyo, où on espère les voir disputer un maximum de finales et accrocher des podiums.
Dans cette optique, la révision de la table de cotation opérée par vos soins va dans le bon sens…
Aujourd’hui, pour intégrer pleinement ce public sur les compétitions handisport, on s’est calqué sur la table de cotation de l’IPC, pour prendre en compte leurs performances et les mettre en adéquation avec celles des autres catégories de handicap. Les sportifs sourds étaient un peu surévalués par rapport à leurs performances et on a donc opéré une révision dans un souci d’équité. Les performances, vues lors de ces championnats du monde, prouvent que nous sommes dans le vrai.
Les performances des Françaises
Manon Haab (4 finales)
400 m nage libre > 6e
1 500 m nage libre > 7e en 19:51.43 (record personnel, amélioré de près de 18 secondes).
800 m nage libre > 8e en finale. 3e des séries en 10:23.06 (record personnel amélioré de 5 secondes)
100 m dos > 7e
200 m dos > 9e
Zélia Masse (2 finales)
100 m papillon > 13e
100 m nage libre > 7e
50 m nage libre > 7e de la finale en 29.09. 4e de sa demi-finale en 28.43 (nouveau record personnel)
50 m papillon > 13e
200 m nage libre > 11e
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