« Quel plaisir de retrouver les amis de l’équipe de France. » Le pongiste normand, Florian Merrien, n’a pas manqué de partager son bonheur sur ses réseaux sociaux à l’issue du premier stage post-Covid d’une partie de l’équipe de France de tennis de table. « Ce plaisir valait aussi pour le staff heureux de se retrouver après avoir passé le confinement et l’été à plancher sur l’écriture du plan de performance », affirme Stéphane Lelong, le directeur sportif des amateurs de la petite balle désormais en plastique.
A Montrodat (Lozère), douze athlètes et quinze encadrants (c’est très rare que tous soient réunis) ont participé à ce regroupement. « Les sportifs avaient le choix de venir ou non au regard de la situation sanitaire, précise Stéphane Lelong. Le staff, en revanche, était au grand complet parce que nous étions dans une logique d’accompagnement avec Emmanuelle Coubat, formatrice à l’Insep. » La coach APPI (Accompagnateur Professionnel de la Performance de l’Insep) intervient en effet auprès de l’encadrement des pongistes pour l’aider à accroître sa performance.
Un stage différent des autres en raison des protocoles sanitaires à appliquer. « N’avoir aucun test positif à l’issue du contrôle effectué au début du stage a favorisé un climat serein, estime-t-il. Il n’y avait pas de phobie. » Orianne Lopez, médecin fédéral, veillait au respect par chacun des mesures barrières. « Cela s’est très bien passé même s’il a parfois fallu rappeler quelques gestes élémentaires, note Stéphane Lelong. Aucun cas n’a été déclaré pendant le stage, ni une semaine après. » Le compromis entre accompagnement et « surveillance » a été trouvé. « Ce n’est pas toujours simple avec des adultes ayant des convictions allant parfois à l’encontre des obligations », reprend le DS.
Aujourd’hui, Stéphane Lelong et son staff réfléchissent à la manière d’améliorer encore les choses. « On a bien vu que nettoyer 900 balles par jour était très compliqué… Mais des pistes de réflexion sont lancées pour les solutions désinfectantes et lavantes. Celles utilisées actuellement modifient le rebond de la balle sur la table et peuvent abîmer cette dernière à terme. »
Sportivement, le niveau, intéressant, a contribué à la bonne ambiance. « La frustration liée au temps perdu en raison du confinement est finalement dépassée par le plaisir de se dire que nous avons encore un an pour préparer les Jeux. »
Ce sentiment est également partagé par les nageurs. Sami El Gueddari et le staff de l’équipe de France qu avaient programmé un stage de rentrée du 24 au 29 août à Anglet. Le site présentait l’avantage de tout réunir sur un même lieu (hébergement, restauration et bassin). Éviter les déplacements en minibus n’était pas anodin lorsque le port du masque est obligatoire partout.
Onze nageurs, des groupes perfoemance et haute performance étaient réunis. « Trois d’entre eux manquaient à l’appel en raison d’un stage club », précise le référent national de la natation handisport.
Un stage préparé avec soins en raison, là encore, des mesures barrières à respecter. « Nous avons intégré cela à la préparation, explique Sami El Gueddari. Les Jeux sont prévus au Japon, un pays déjà très sensibilisé au masque. » Le porter en stage, lors des déplacements, respecter la distanciation… tout cela pourrait désormais faire partie de la règle lors des épreuves. Alors autant s’y habituer afin de ne pas être perturbé à l’heure d’aller décrocher une médaille. « On a fait en sorte de faire vivre la règle sans que ce soit une contrainte mais un élément nouveau de leur préparation. » Tout avait été anticipé. Dans les chambres, gel, lingettes désinfectantes et distanciation des lits étaient en place. La prise de température se faisait tous les matins avant le petit déjeuner…
Ce stage, organisé pendant ce qui devait être le départ et le début des Jeux de Tokyo, a permis aux sportifs de renouer avec une certaine normalité. De redonner du sens à leur entraînement aussi. « On a ressenti un vrai plaisir entre sportifs de se retrouver. Ce groupe, jeune, se construit ensemble. Plaisir de se retrouver aussi pour le staff et pour le staff et les sportifs. » Une confirmation plus qu’une surprise. « Régulièrement, les nageurs ont sollicité les entraîneurs pour savoir si le stage allait bien avoir lieu, les dates exactes… On ressentait cette envie avant même d’y être », souligne Sami El Gueddari, ravi aussi que tous les tests aient été négatifs.
Ces dernières saisons, un tel stage était impossible puisque les championnats du monde et les championnats d’Europe, en raison de décalages liés à diverses raisons, s’étaient tenus à peu-près à cette période. « Cette année, nous avons donc pu réunir les nageurs sur une phase de reprise, de réathlétisation. On a ainsi pu présenter sereinement le déroulé de la saison, les temps forts, au moins au niveau national, les attendus et les attentes, apprécie-t-il. On a aussi pu inviter les entraîneurs personnels. Si le lien est fait en permanence, échanger avec eux de visu, sur des périodes différentes que celles des compétitions, était intéressant. »
Un stage vraiment bénéfique aussi pour rappeler quelques évidences concernant l’attitude à tenir pendant cette période. « Il y a des incertitudes sur le calendrier mais il ne faut pas s’égarer sur ces impondérables pour lesquels nous n’avons aucune prise, développe Sami El Gueddari. Au contraire, apprécions chaque bonne nouvelle. Le mois d’août a été celui de la reprise des stages, le mois de septembre a validé la tenue des championnats d’Europe (19 au 25 mai à Madère). Ce sont des éléments importants puisque ce championnat, avec le championnat de France, servira de support aux nageurs pour réaliser les minima dans le cadre des présélections pour Tokyo. »
Rédaction : J. Soyer