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Fabrice Meunier, la rage au ventre

2 septembre 2020
Chaque mois, la Fédération Française Handisport revient, à travers une série de portraits, sur ses anciens champions. Médaillé d’argent à Pékin en 2008, Fabrice Meunier est le dernier archer français médaillé paralympique.

« Rien que d’en parler, j’en ai des papillons dans le ventre. » La carrière sportive de Fabrice Meunier est terminée depuis sept ans, pourtant, quand il parle de ses années au sein de l’équipe de France de tir à l’arc handisport, il en garde des souvenirs plein la tête.

Lorsqu’il était jeune, Fabrice Meunier pratiquait le tir à l’arc à l’école et le billard, en équipe régionale. En 1994, le charpentier est victime d’un accident de travail. Il chute de neuf mètres et devient handicapé. Alors qu’il essaie de se réinsérer dans la vie, il se retrouve à une compétition de tir à l’arc, à quelques kilomètres de chez lui. « Je connaissais quelqu’un qui montait une section handisport, et qui m’a demandé si ça me plairait. Il avait une ambition de haut-niveau, voire d’équipe de France, je ne pensais pas que c’était pour moi », se souvient aujourd’hui Fabrice Meunier.

« Sur le pas de tir, j’étais comme un lion en cage »

Fabrice Meunier aux Jeux Paralympiques de 2008 © B. Loyseau

Lors de championnats de France, il rencontre un représentant d’EDF. « Quelques mois plus tard, j’ai décroché un contrat de sportif de haut-niveau. » Il peut alors se consacrer pleinement à sa carrière de sportif, et se qualifier, en 2008, pour les Jeux Paralympiques de Beijing. « Quand j’étais là-bas, je n’avais peur de rien, c’était une fierté de porter le maillot de l’équipe de France, raconte-t-il. Une fois sur le pas de tir, j’étais comme un lion en cage, je n’avais peur de rien. »

Une attitude qui lui a porté bonheur, puisqu’il a décroché, au terme de la compétition, une médaille d’argent. La dernière de l’équipe de France de tir à l’arc. Cette médaille, il l’a gagnée au terme d’entrainements particulièrement intenses. « Tous les jours je me mettais en situation de match, et je me disais, il faut que je le batte », confie-t-il.

En 2013, alors qu’il ne peut pas participer aux Jeux de Londres – la classification a été revue et il ne rentrait plus dans les critères -, il met un terme à sa carrière de haut-niveau. Il reprend alors son travail de conseiller clientèle à EDF, près de Troyes, à plein temps cette fois. « J’ai aussi pris le temps de m’occuper de mon fils, en situation de handicap. Je voulais passer un maximum de temps avec lui », glisse Fabrice Meunier.

« Être bon avant, c’est bien. Être bon pendant, c’est mieux »

Loin des terrains, l’ancien archer de 47 ans prépare aujourd’hui son deuxième fils, Hugo, à rentrer à l’école. Il garde également un lien fort avec le tir à l’arc. « Quand l’équipe de France est en stage pas loin de chez moi, je passe les voir, ça me fait plaisir. Je regarde leur comportement. Être bon avant la compétition, c’est bien, être bon pendant, c’est mieux », intime celui qui estime que le sport lui a apporté tant de choses. « J’ai appris le respect, mais aussi à donner le maximum de moi-même, à sortir mes tripes le jour où il faut », témoigne-t-il. Des valeurs qu’il transpose dans ses nouvelles passions, comme la simulation de sport automobile. Il ne tire plus depuis longtemps, mais son sport fera toujours partie de sa vie. « Vous me donnez un arc, je suis exactement le même qu’il y a sept ans. »

 

Rédaction : S. Chauvet


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