Après avoir été Directeur Technique National (DTN) adjoint, de 1993 à 1996, Christian Paillard succéda à Daniel Siry comme DTN durant 13 années, sous la présidence du regretté André Auberger, bâtisseur comme lui, décédé le 4 août dernier, puis de Gérard Masson . Comme le témoin précieux d’un relai, il confia ensuite les clefs des sports en 2009, à Jean Minier, l’actuel directeur des sports du CPSF, et après lui, Christian Février, qu’il inspira également fortement et avec passion.
Forgé par une profonde humanité, un sens de l’humour redoutable, une généreuse bienveillance, et un sens immuable de l’intérêt général, Christian Paillard était extrêmement attaché à ses équipes techniques, aux sportifs, à sa mission de service public et aux valeurs fondatrices du Mouvement dont il était un formidable ambassadeur, fidèle et inspirant. Avec humilité et exigence, il façonna et accompagna de nombreuses délégations paralympiques d’été et d’hiver vers les sommets, tout en œuvrant avec une grande vigilance à la pratique pour tous, sur tous les terrains, pour tous les âges et toutes les envies.
L’ensemble de la Direction Technique Nationale, les membres du Comité Directeur et toutes les équipes de la Fédération Française Handisport adressent leurs condoléances à ses proches, ses amis et collègues du Ministère des Sports en ces heures douloureuses.
Extrait adapté des « Chroniques du Mouvement », ouvrage historique édité en 2016, sur la construction de la Fédération Française Handisport entre 1954 et 2015, auquel Christian Paillard avait largement contribué par sa plume et mémoire infaillible, avec ses compères et co-auteurs Alain Siclis et François Luquet.
En 2009, Christian Paillard quitte ses fonctions de Directeur Technique National de la FFH, qu’il a exercées pendant 13 ans. « Les enfoirés, ils y arrivent tout seuls », ce cri était le sien quand il pouvait augmenter les capacités des personnes handicapées qu’on lui confiait.
Né le 4 février 1949, Christian Paillard a deux enfants. Il a hésité entre le métier de dessinateur et celui de professeur d’éducation physique et sportif (EPS) qu’il a finalement choisi. Le sport l’attirait, comme le prouvent sa ceinture noire de judo (3e dan) et son titre de champion d’Europe de la discipline en 1971. Professeur d’EPS dans les Yvelines pendant 10 ans, c’est son père, qui travaille dans le même bureau que Marcel Avronsart (président de la FFSHP en 1968), qui le « branche » sur le Handisport.
À l’INS (ancien INSEP), il vient aider Philippe Berthe, qui lui confie 60 personnes handicapées de l’ASMF pratiquant l’athlétisme. « Leur entraînement en était à ses balbutiements. » Il fait partie de l’encadrement lors des déplacements à Stoke Mandeville (GB) et aux Jeux Paralympiques.
Bénévole jusqu’en 1976, le ministère des Sports le détache comme Conseiller Technique Régional au sein de la Direction régionale d’Île-de-France de la FFSHP. À la demande du secrétaire d’État aux Sports, il réussit à évaluer les effectifs des deux fédérations concurrentes (FFSHP et FFHOP) que le ministre pousse à la fusion. Ses chiffres (4337 licenciés) sont une référence dans les nouveaux statuts de la FFH.
Chargé de l’athlétisme et de la formation au sein de la nouvelle fédération, il participe à sa réorganisation sportive et administrative. Il en devient Directeur Technique National adjoint en 1993 avant de devenir DTN en 1996. Il prend sa retraite fin 2009.
